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Déterminants de la vitesse-revenu de ma monnaie en RDC, de 1970-2016.


par Nathan NGUZ
Université de Lubumbashi - Licence en économie 0000
  

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1.1.2 La théorie Keynésienne de la préférence pour la liquidité

Malgré son argumentation qui paraissait évidente, la théorie quantitative de la monnaie dite traditionnelle (classique) a été remise en cause. Car, elle reposait sur des hypothèses très critiquables.

Dans la théorie générale de l'intérêt, de la monnaie et de l'emploi (1936), John MAYNARD Keynes renonce à l'approche classique où la vitesse de circulation de la monnaie est supposée constante pour développer une théorie de demande de monnaie centrée sur l'im-portance du taux d'intérêt. Il intitule sa théorie de demande de monnaie « théorie de préférence pour la liquidité ». Elle a pour point de départ la question suivante : pourquoi les agents économiques détiennent-ils de la monnaie? Pour Keynes, trois raisons majeurs justifient cette détention: un motif de transaction, de précaution et de spéculation.

RABIOU [2003], expose la remise en cause par Keynes de la stabilité des fonctions de demande de monnaie (version Fisher et Pigou). Opportunément, l'hypothèse de la stabilité de la vitesse est battue en brèche, l'auteur soutenant que l'hétérogénéité des taux d'inté-rêt individuels consécutive à la variabilité des motifs de spéculation rend instable toute fonction d'agrégation qui leur est appliquée.

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1.1.3 La réhabilitation de la théorie quantitative de la monnaie (Milton Friedman)

Dans les développements d'H. Hakim et M. Feteh (2013), Milton FRIEDMAN, dans La théorie quantitative de la monnaie, une nouvelle présentation de 1956, est la référence actuelle pour cette théorie de la circulation monétaire.

L'objectif de l'auteur est double. Il fait à la fois prendre des distances avec la version traditionnelle de la théorie quantitative de la monnaie et de contrer les positions anti quanti-tativistes des keynésiens orthodoxes. La réhabilitation qu'entreprend Milton FRIEDMAN consiste à concilier plusieurs contraintes.

Tout d'abord, se départir du caractère mécanique de ces explications. Ensuite théoriser une hypothèse empirique: la stabilité de la demande de monnaie et de la vitesse de circulation, conçues comme des fonctions et non comme des constantes. Enfin, ne pas négliger l'explication du niveau des prix. Pour cela, il présente la théorie quantitative comme une théorie de la demande de monnaie.

La monnaie est un actif parmi d'autres, une manière de détenir de la richesse, que l'on peut traiter formellement comme la demande de n'importe quel bien, à condition d'in-troduire une dimension inter temporelle. La demande d'encaisses réelles d'un agent (demande de monnaie exprimée en valeur réelle) est une fonction qui dépend de la contrainte de richesse, la richesse étant assimilée au revenu permanent (valeur actualisée des revenus présents et futurs des agents), du rendement relatif de la monnaie par rapport aux autres actifs financiers (actions, obligations), des anticipations d'inflation et des préférences des ménages. Finalement, à la différence de la version traditionnelle, la quantité moyenne de monnaie détenue à des fins de transactions est elle-même considérée comme résultant d'un processus économique d'équilibrage (entre l'offre et la demande de monnaie) et non comme une donnée physique.

La synthèse de notre revue de littérature se présente de la manière qui suit: L'origine du concept de la vitesse de circulation de la monnaie remonte au XVIIe siècle, dans l'analyse de l'inflation en Espagne par Jean Bodin.

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Un siècle après les explications que donnait Jean Bodin sur les raisons de la hausse des prix en Europe, John LOCKE par ses explications sur l'inflation, appuyant ses travaux sur la loi des proportions. Il introduit d'abord un concept nouveau: l'idée de vitesse de circulation de la monnaie. Ce qui compte ce n'est pas simplement la quantité de monnaie qui est en cause, mais sa vitesse de circulation. Formellement, la loi des proportions dit: « La vitesse de circulation étant donnée, la valeur de la monnaie varie de façon inversement proportionnelle à sa quantité ». C'est à ce moment qu'on peut fixer la première formulation cohérente de la Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM).

Fisher (1911), dans une formalisation de la théorie quantitative réduite à l'équation des échanges, développe davantage le cadre d'analyse de la demande de monnaie et de sa vitesse de circulation. La monnaie est alors considérée dans sa fonction principale d'in-termédiaire des échanges et sa vitesse de circulation supposée constante et assurant la stabilité de la demande de monnaie, est qualifiée de vitesse-transaction. L'analyse de Fisher sera approfondie en 1917 par Pigou qui, en remplaçant le volume des transactions par le revenu national, introduit le concept de vitesse-revenu.

Partant du concept de "préférence pour la liquidité", dans "la Théorie Générale de l'In-térêt de la Monnaie et de l'Emploi" parue en 1936, Keynes remet en cause la stabilité des fonctions de demande de monnaie (version Fisher et Pigou). Opportunément, l'hy-pothèse de la stabilité de la vitesse est battue en brèche, l'auteur soutenant que l'hétéro-généité des taux d'intérêt individuels consécutive à la variabilité des motifs de spéculation rend instable toute fonction d'agrégation qui leur est appliquée.

Par la suite, Tobin (1956) introduit une approche de la demande de monnaie basée sur la gestion du portefeuille en termes d'arbitrage rendement-risque des actifs.

Prolongeant les développements de Tobin, Friedman (1959) essaie de réhabiliter la théorie quantitative avec une vitesse constante en proposant une fonction de demande de monnaie (stable) accordant un rôle déterminant au revenu permanent, les variables de prix notamment l'inflation anticipée et le taux d'intérêt nominal ne jouant qu'un rôle d'appoint.

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Il sied de dire ici que théoriquement, la vitesse-transaction, valable pour une période donnée, est un paramètre et peut à ce titre être considérée comme stable ou même constante. A l'opposé, la vitesse-revenu est une fonction de comportement et se rapporte à un instant donné. Cette discontinuité dans le temps, du domaine de définition de la vitesse-revenu, est en soi un facteur d'instabilité en fonction des chocs temporels ponctuels. Il existe donc une différence conceptuelle entre la vitesse-transaction et la vitesse-revenu et l'écart entre les deux concepts est fortement lié à la fiabilité de l'approximation de la valeur des transactions par le revenu. Lorsqu'une part significative du PIB ne donne pas lieu à des transactions monétaires, le calcul de la vélocité nécessiterait des ajustements, faute de quoi les propriétés attendues de la vitesse ne pourraient être garanties.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo