4.3.2 La liberté d'expression
Selon la Déclaration universelle des Droits de l'Homme
(DUDH) de 1948, « tout individu a droit à la liberté
d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinion et celui de chercher, de recevoir et de
répandre, sans considération de frontière, les
informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit
». La liberté d'expression regroupe plusieurs autres
libertés distinctes parmi lesquelles la liberté de la presse,
fondée sur l'article 19 de ladite déclaration. Appelée
alors liberté individuelle, elle devient aujourd'hui un
phénomène juridiquement légal. Mais, la liberté
d'expression reconnaît le droit
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à l'individu la production individuelle de son
activité intellectuelle à son entourage. Elle permet ainsi de
produire, de recevoir librement et de partager une opinion, une idée,
bref s'exprimer librement.
4.3.2.1 Petites anecdotes
C'est au 19ème siècle que la presse
a fait son apparition au Sénégal (Ba, 2012). En 1856
déjà, Faidherbe met sur pied Moniteur du
Sénégal et Dépendances édité à
Saint-Louis, suivi par Le Réveil du Sénégal en
1885. Après l'indépendance, Le soleil remplace
Dakar-matin qui avait existé jusqu'en 1970 après la
création de Paris-Dakar en 1933 par les Européens. La
liberté de la presse s'est surtout matérialisée avec le
gouvernement d'Abdou Diouf proclamant ainsi la liberté de créer
un organe de presse en 1982. On assiste ainsi à une évolution
démocratique dans la libéralisation de la presse avec la
naissance d'organes de presse comme Walfadjiri 1983, Sud Hebdo
1986, Le Cafard libéré 1988 dirigé par des
personnes souvent neutres : Sidi Lamine Niasse et Babacar Touré du
groupe sud communication. Cette évolution dans la presse est suivie
d'une évolution du cadre règlementaire s'appuyant sur la DUDH de
1948, de la Charte africaine des Droits de l'Homme, du Pacte faisant office aux
droits civils et politiques de 1966, etc. De ce fait, la constitution en son
article 8 indique que « tout citoyen a le droit de diffuser ou d'exposer
ses opinions par la parole, la plume et l'image, ainsi que le droit de
s'instruire sans entrave aux sources accessibles à tous. »
Toutefois, il y a des limites en ce qui concerne la liberté
d'expression.
Le Sénégal avait pensé alors aux
dérives éventuelles dans les médias en mettant sur pied
des instances de régulation pour l'occasion. En 1992, grâce
à la loi 92-57 du 3 septembre de la même année, le
Sénégal venait de créer le Haut Conseil de la Radio et de
la Télévision (HCRT) pour contrôler et règlementer
l'accès égal des pouvoirs publics et des acteurs sociaux aux
médias publics. Cette instance avec la forte pénétration
des radios privées sera remplacée par le Haut Conseil de
l'Audiovisuel (HCA) en 1998 par la loi 98-09. Plus tard, la multiplication des
radios communautaires et des chaînes de télévisions
conduira à la mise en place du Conseil national de Régulation de
l'Audiovisuel (CNRA) avec l'entrée en vigueur de loi 2006-04 du 4
janvier 200671.
71 Ibid.
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