III.3.2. Différentes variations des
paramètres électrocardiographiques.
Pour ce qui est des paramètres
électrocardiographiques, les résultats des recherches sur les
variations de QTc chez les athlètes sont parcellaires, voire inexistants
et encore moins en comparaison de ces variations à celles des sujets
normaux, nous nous en tiendrons à nos résultats.
Néanmoins, Bonny et al. en 2013 a
répertorié, en comparant les paramètres
électrocardiographiques des noirs africains et des blancs
européens, la fréquence cardiaque des noirs se situe à
71#177;11 battements par minute, le complexe QRS quant à lui est de
l'ordre de 78#177;7 ms ; l'intervalle QTc pour les sujets noirs était de
397#177;22ms.
III.3.2.1. Variations de QTc des athlètes
d'élite et des non sportifs issues des données statistiques.
Des athlètes examinés, 63,67 % de sujets
n'avaient jamais subi de visite de non contre-indication à la pratique
sportive (VNCI) incluant l'ECG. Ce constat est d'autant préoccupant
quant à la nécessité et l'importance de ces visites sur le
suivi et la survie de l'athlète en activité ou en retraite. Cette
préoccupation n'est pas des moindres pour ce qui est des sujets non
sportifs puisqu'aucun sujet examiné n'en avait eu à subir des
examens incluant l'ECG. Hors, Eybert-Prudhomme en 2012, lorsqu'elle
évoque les pratique en médecine générale, lors de
la consultation de non contre-indication à la pratique du sport, en
compétition, chez les sujets de 12 à 35 ans, et en analysant le
contenu du bilan cardiovasculaire à partir de 292 certificats,
démontre l'importance des visites médicales de non contre
-indication à la pratique du sport en compétition (VNCI). Ces
observations mettent donc un accent sur les visites de non contre-indication
à la pratique sportive et
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même des visites de routine pour les sujets non
sportifs. D'où la raison d'être de la problématique de
notre étude.
Au regard des résultats statistiques issus des
données recueillies sur les électrocardiogrammes, il transparait
qu'aucune différence significative n'existe entre les moyennes de QT des
athlètes d'élite et des non sportifs (p=0,651). Bien que le taux
de sujets présentant un risque mineur, avéré ou
supposé, de QT Long soit élevé (20,69 %) chez les
athlètes par rapport à celui des non sportifs (08,24 %). Cette
différence pourrait s'expliquer par l'activité cardiaque intense
chez les athlètes dues aux différentes sollicitations sportives,
les amenant à présenter des bradycardies sinusales. Les travaux
de Corrado et al. de 2001 sur la question de savoir si
l'activité sportive a une influence sur les risques de mort subite chez
les adolescents athlètes, en font cas. Aussi, les risques graves ou
mineurs de QT Court chez les deux groupes de populations étant absentes,
l'on conclurait qu'au Cameroun le QT Court n'est ni lié à la
pratique sportive, encore moins à la non-pratique. Bonny et al
en 2013 en constatent également que les sujets noirs africains ne
présentent pas de risque de syndrome de QT Court ; de même, le QT
Long est présent dans une fréquence moindre de 1/162 sujets noirs
; ces syndromes de canalopathies seraient donc présentés comme
exclusivement congénitaux tels qu'observés par Pellicia et
al. en 2006 en étudiant la préparticipation des
athlètes italiens aux examens d'identification des cardiomyopathies
hypertrophiques chez les athlètes d'élite. Zipes et al.
en 2005 en sont tombés à la même conclusion en
étudiant les cas d'arythmies en milieu sportif. Les sujets les plus
exposés à un QT Court ou d'un QT Long sont ceux dont l'âge
varie entre 21 et 25 ans. Cette observation est aussi vraie en milieu sportif
(22,58 % des cas) que chez les non sportifs (19,36 % des cas). Cela renforce
l'hypothèse selon laquelle les athlètes présentant une
bradycardie que l'on pourrait qualifier de naturelle, ont de ce fait une
activité myocardique intense et par extension un QT plus allongé
que les sujets non sportifs. Néanmoins, le fait qu'aucune
différence significative n'existe entre les moyennes de QTc des
athlètes et des non sportifs démontre que les résultats
recueillis sur le terrain ne sont pas en accord avec ceux du test statistique ;
ainsi, l'hypothèse générale de notre recherche n'est pas
vérifiée.
Comme lors de la comparaison des QTc chez les groupes de
populations, aucune différence significative quant aux moyennes de QTc
n'existe, si l'on compare les moyennes des échantillons des sujets des
deux groupes en considérant les tranches d'âge. Il
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ressort donc que pour les athlètes et les non sportifs
âgés de 16 à 20 ans (p=0,450), pour ceux de 21 à 25
ans (p=0,740), ceux de 26 à 30 ans (p=0,716) et pour ceux de 31
à35 ans (p=0,797) ne présentent pas de différence
significative des moyennes de QTc entre les groupes de populations. Ainsi,
comme lors de la comparaison des moyennes de QTc des deux groupes de
populations (athlètes d'élite et sujets non sportifs) en
général, le critère âge n'agit non plus sur cette
différence des moyennes des QTc au sein de ces deux groupes. Pourtant,
le complexe QRS connait une différence significative quant à la
comparaison de ses moyennes pour les sujets âgés de 16 à 20
ans. Ce qui présuppose malgré l'absence de différence
significative, pour les moyennes de QRS chez les athlètes en
général, ceux âgés de 16 à 20 ans
présenterait un syndrome de coeur de l'athlète ou de
canalopathies au vu des observations qui précèdent. La
présence d'un allongement suite à une bradycardie du QRS chez ces
athlètes renforce l'hypothèse selon laquelle la bradycardie
observée sur les ECG est liée à la pratique du sport et
donc, à d'une hyperactivité myocardique.
A la comparaison des moyennes de QTc en considérant le
sexe et l'âge, aucune différence significative n'est observable
dans les tranches d'âge, que ce soit entre les athlètes masculins
et féminins ou entre les non sportifs masculins et féminins. La
littérature faisant moins référence à cet
état de remarques, il revient de dire qu'en rapport aux
différences des moyennes de QTc, tenant compte de l'âge et du
sexe, il n'en existe aucune entre les moyennes de QTc et par là, de QT
chez les athlètes et non sportifs camerounais, qu'ils soient masculins
ou féminins et indépendamment des tranches d'âge. On pourra
l'expliquer en soupçonnant des influences exogènes liées
à la race, au climat ou bien à la moindre présence de
certaines pathologies cardiaques à risque dans la population
camerounaise.
Au vu de ce qui précède, l'on ne
détermine pas toujours les différences entre le coeur de
l'athlète et celui du non sportif. Ceci du fait des données
statistiques et celles recueillies à partir des analyses cardiologiques.
Peut-être trouverons-nous une différence notable en exploitant les
variations sur les représentations graphiques des moyennes de QTc entre
les athlètes d'élite et des non sportifs, des athlètes
d'élite féminins et masculins, des non sportifs féminins
et masculins, entre les populations féminines entre elles, et enfin
entre les populations masculines entre elles. Par suite, nous explorerons les
critères sexe et âge.
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