I.9. MODIFICATIONS DE L'ECG LIEES A L'ENTRAINEMENT
Plus de 80 % d'athlètes ayant un rythme d'entrainement
régulier (6 à 8 heures d'activité sportive intense par
semaine, depuis plus de 6 mois) ont un tracé de l'ECG résultant
d'une adaptation physiologique du système nerveux autonome cardiaque
ceci, par augmentation du tonus vagal et une diminution de l'activité du
système sympathique (Bjornstad et al., 1991 ; Sharma et
al., 1999).
La prévalence de ces modifications physiologiques est
plus importante pour les hommes, les athlètes ayant des origines
africaines, et pendant la participation à des sports d'endurance
(Magalski et al., 2008 ; Pellicia et al., 2000). L'on peut
recenser ces
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anomalies de l'ECG selon les recommandations de l'European
Society of Cardiology (ESC) de 2010.
I.9.1. Bradycardie sinusale
Elle se définit par une fréquence cardiaque
inférieure à 60 battements par minutes et seuls les plus
profondes ou les arythmies sinusales accentuées peuvent être
prises comme pathologie sinusale (Corrado et al., 2010).
Les athlètes qui présentent des cas de
bradycardie et une accélération de la fréquence cardiaque
liées à l'activité physique, ne sont pas
contre-indiqués à la participation à des
compétitions. Un examen complémentaire périodique est
prescrit afin de déterminer si l'entrainement n'a pas d'effets
aggravants sur la bradycardie (Zipes et al., 2005).
I.9.2. Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) du premier
degré et du second degré Mobitz I
Un allongement de l'intervalle PR sur l'ECG de l'ordre de
200ms avec persistance de la conduction auriculo-ventriculaire en 1/1 est une
BAV 1. Tandis qu'une ou plusieurs séquences
répétées retrouvant un allongement progressif des
intervalles PR avec l'onde P bloquée sont considérées
comme BAV 2 Mobitz I. Les fréquences sont d'autant plus accrues que
leurs résolutions avec l'hyperventilation ou l'exercice physique
montrent avec assurance, leur origine fonctionnelle et, en absence d'une
cardiopathie structurelle ou de symptôme, si le bloc ne s'aggrave pas
à l'effort, l'athlète peut participer à toutes les
compétitions (Zipes et al., 2005).
I.9.3. Augmentation isolée du voltage du
QRS
Elle est fréquente chez les sportifs entrainés
et se manifeste par une hypertrophie physiologique du ventriculaire gauche,
conduisant à une augmentation de l'amplitude du complexe QRS sans
hypertrophie de l'oreillette gauche, d'anomalie de l'axe, de trouble de
repolarisation ou d'une onde Q pathologique. En absence
d'antécédents familiaux et de mort subite, il n'est pas besoin de
recourir à une échocardiographie (Corrado et al.,
2010).
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