I.2.2.3. Les dérivations unipolaires des
membres
Einthoven et Wilson ont étudié comment des
potentiels électrocardiographiques unipolaires pourraient être
définis (Wilson et al., 1931). Idéalement, ces
potentiels sont mesurés par rapport à une référence
lointaine. Pour ce faire, Wilson a proposé une référence
en reliant une résistance de 5 K entre chaque électrode des
extrémités du triangle d'Einthoven et un point commun
appelé borne centrale de Wilson (BC). Dans ce système, le point
de référence est supposé demeurer à un potentiel
constant de valeur nulle. Les nouvelles dérivations sont appelées
VR, VL et VF. Peu de temps après, Goldberger a proposé les
dérivations unipolaires augmentées (Goldberger E., 1942) qui
permettent
-' 12 -'
d'obtenir des signaux de plus grande amplitude que ceux de
Wilson. Ces dérivations, appelées aVR, aVL et aVF (la lettre a
pour la notion de augmented en anglais), mesurent la différence de
potentiel entre chacun des trois points et le potentiel moyen des deux autres.
Ceci correspond aux dérivations augmentées d'un facteur de 1.5
par rapport aux dérivations de Wilson.
I.2.2.4. Les dérivations unipolaires
précordiales
Pour mesurer les potentiels proches du coeur, 6
électrodes sont placées sur le thorax, et enregistrent les
dérivations dites précordiales introduites dans V1, V2, V3, V4,
V5 et V6. Ces 6 dérivations sont localisées du côté
gauche du thorax. (Kossman al., 1935).
I.3. ANALYSE DE L'ECG
I.3.1. Les ondes P, QRS, T
Chaque cycle de dépolarisation/repolarisation du coeur
correspond au passage du courant électrique, chez le sujet sain, des
oreillettes vers les ventricules qui se contractent dans ce même ordre.
Sur le plan électrocardiographique, cela se traduit par l'enregistrement
toujours dans le même ordre de différentes ondes : P, Q, R, S, et
T.
En plaçant les électrodes à la surface du
corps du patient, on enregistre donc des phénomènes
électriques relatifs au parcours du potentiel d'action, dont les
étapes sont successivement :
· La dépolarisation des oreillettes depuis le
noeud sinusal vers le noeud auriculoventriculaire qui se traduit par une
déflexion sur l'ECG. Celle-ci est caractérisée par l'onde
P. C'est une onde de petite amplitude, arrondie, parfois diphasique. Le rythme
physiologique est dit sinusal. Dans ce cas, les ondes P auriculaires
précèdent régulièrement les complexes
ventriculaires QRS. L'intervalle P-Q est un court segment isoélectrique
qui sépare l'onde P du complexe ventriculaire. La repolarisation
auriculaire n'est pas visible sur l'ECG normal, car elle est masquée pas
la dépolarisation ventriculaire.
· La dépolarisation ventriculaire est
indiquée par le complexe QRS. Par définition, l'onde Q est la
première onde négative, l'onde R la première onde positive
du complexe et l'onde S la première onde négative après
l'onde R.
·
--' 13 --'
L'onde T correspond au courant de repolarisation des
ventricules. Cette onde succède au complexe QRS après retour
à la ligne isoélectrique.
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