INTRODUCTION GENERALE
L'application du principe du contradictoire dans la
procédure administrative contentieuse au Cameroun
Mémoire de DEA Présenté et soutenu par
M~ZAMA MAGA Athanase Roland 1
Mémoire de DEA Présenté et soutenu par
N~ZANA NTIGA Athanase Roland 2
L'application du principe du contradictoire dans la
procédure administrative contentieuse au Cameroun
«L'instance est le processus(le
procès) qui, déclenché par la saisine du juge, se
déroule, de façon plus ou moins simple et plus ou moins rapide,
jusqu'à ce que soit rendu le jugement destiné à y mettre
fin »l. Par cette pensée, le
Professeur CHAPUS résume la procédure contentieuse administrative
dans laquelle l'un des éléments clés, à savoir : le
principe du contradictoire, apparait particulièrement important. Ce
principe, qui promeut l'égalité des armes des parties au cours
d'un procès sous la conduite du juge, a été
érigé en principe général de droit par les
instances juridictionnelles administratives françaises, à
l'occasion de l'arrêt société LA HUTA. Il est
disposé qu'il s'agit d'un «principe général
applicable à toutes les juridictions administratives d'après
lequel la procédure doit revêtir un caractère
contradictoire ».2Au Cameroun, ce principe revêt une
valeur constitutionnelle3, ce qui signifie qu'aucune loi ne peut
porter atteinte au caractère contradictoire du procès. Cette
exigence consacrée par les textes internes, s'inspire du droit
international qui en fait d'elle une composante essentielle du procès
équitable4.
Gagnant en autorité, le principe selon lequel
nulle partie ne peut être jugée sans avoir été
entendue ou appelée, a progressivement vu son domaine étendu et
sa mise en oeuvre durcie. Principe, conçu d'abord comme le pouvoir de
discuter tout ce qu'avance en fait et en droit l'adversaire, et tout ce qu'il
produit, pièces et documents, il s'impose dorénavant au juge qui
doit en effet inviter les parties à faire valoir leurs observations sur
les mesures d'instruction qu'il ordonne et sur les moyens de droit qu'il entend
soulever. Corollaire des nouvelles prérogatives confiées au
magistrat dans la direction de l'instance, la soumission de ce dernier à
la contradiction a mis du temps à s'imposer en droit. Mais si cette
obligation rencontre certaines résistances, son assise se
révèle d'autant plus solide que le modèle du
contradictoire tend à pénétrer les étapes de
l'instance juridictionnelle et va jusqu'à imprégner certaines
procédures non contentieuses.
Alors, le contradictoire constitue une garantie du
procès équitable. L'information du justiciable est de plus en
plus grande. Le défendeur doit obligatoirement être mis en cause
pour être à même de présenter ses moyens de
défense. Le juge doit communiquer aux parties qui en font la demande,
les pièces produites au cours de l'instance. La liberté dont
dispose le justiciable pour présenter des moyens de défense se
développe également. Le nombre des mémoires ou
pièces qu'il peut produire est illimité, toute chose qui permet
aux parties de
1 CHAPUS (R), Droit du
contentieux administrati~, 10e éd,
Montchrestien, 2002, p.705.
2 AUBY (JM) et DRAGO (R),
Traité de contentieux administrati~, T1, LGDJ, 1984,
p.868.
3 Loi n096/06 du 18 janvier
1996 modifiée le 14 avril 2008, portant constitution de la
République du Cameroun
4 Article 10,
Déclaration universelle des droits de l'Homme du 10 décembre
1948
Mémoire de DEA Présenté et soutenu par
M~ZAMA MAGA Athanase Roland 3
L'application du principe du contradictoire dans la
procédure administrative contentieuse au Cameroun
s'exprimer équitablement. La
dextérité, la pertinence, la vérité faisant au
final pencher la décision, et non le contradictoire.
Ainsi, pour une analyse judicieuse de ce thème
il s'agira d'aborder : le cadre de l'étude, l'objet de l'étude,
de même que l'intérêt et les méthodes de
l'étude.
I- CADRE DE L'ETUDE
L'indication du cadre de l'étude de ce sujet
procède d'une délimitation de ce dernier sur les plans
spatio-temporel (A) et matériel (B).
A/- Cadre spatio-temporel
Le thème de ce travail est
révélateur du cadre géographique concerné, à
savoir le Cameroun. L'étude se situe dans ce pays d'Afrique Centrale qui
dispose du pouvoir judiciaire autrefois autorité judiciaire. Toutefois,
le système judiciaire ici se particularise par l'unité organique
de juridiction au sommet et la dualité fonctionnelle, car bien
qu'incorporées dans laCour Suprême, juridiction supérieure,
les juridictions administratives connaissent des procédures
différentes de celles du droit privé.
L'étude de cette thématique apparait
avec la création, bref la mise en place des juridictions
inférieures à savoir les tribunaux administratifs, et aussi dans
un vaste chantier de lutte contre la corruption ou certains accusés
estiment le contradictoire bafoué.
Alors une bonne étude de ce sujet
nécessite d'être appréhendé depuis la cour
fédérale de justice, qui constitue le point de départ,
après l'accession du pays à l'indépendance, du
développement de la juridiction administrative.
Les recherches basées sur l'étude de la
juridiction administrative camerounaise commandent une limitation du champ
d'étude au contexte de ce pas, plus apte à l'aboutissement de ces
travaux. Néanmoins, il sera convoqué quelques
éléments du droit administratif français.
|