1.2 PROBLEMATIQUE
Au Nord Cameroun, les systèmes de production sont
semi-intensifs, diversifiés et améliorés depuis
l'implantation de la société cotonnière et de la station
IRAD de Garoua. Ainsi, plusieurs recherches ont été entreprises
en milieu paysan dans l'optique d'accroître la
2
production agricole, et de limiter la
vulnérabilité d'une sécurisation alimentaire trop
dépendante des importations aux pays voisins.
Parmi les produits vivriers échangés, le
maïs est très prisé après le cotonnier, de par sa
capacité à générer des revenus et sa
diversité culinaire. Cette céréale est la plus
cultivée et la plus consommée dans la région loin devant
le riz, le sorgho et le blé (Gergely, 2002). Certains chercheurs ont
d'ailleurs évoqué son ultime positionnement dans la région
comme étant un produit stratégique en période de soudure,
et qui participe à la régularité de l'offre
céréalière globale tout au long de l'année.
Cependant, le développement de cette filière se
heurte à des tendances spéculatives fréquentes, fortes et
diverses provenant de sa production. Avec en amont les exploitants familiaux
(plus de 98% des effectifs), qui sont confrontés à d'innombrables
contraintes de production dont l'accès au crédit, le coût
des intrants, les pratiques agricoles inappropriées, la faible
mécanisation et leur niveau d'organisation actuel jugée faible.
Alors qu'en aval se dresse, les incertitudes du marché marquées
par des fluctuations de prix (15 à 78%) alimentés par
l'insuffisance de l'offre (Anonyme 2, 2012 ; Ndjouenkeu et al.,
2010).
Toutefois, lorsqu'on adjoint les perturbations climatiques
marquées par l'irrégularité des pluies, et la
poussée démographique accentuée par des migrations
nomadiques autour des rives et affluents Bénoué, la pression
foncière devient importante en période de campagne
(poussée par l'envie des occupants à s'offrir un espace vitale)
et la dégradation des sols avancés. Or, tant que les ressources
foncières le permettaient, les paysans avaient privilégié
des stratégies d'extensification de surfaces et des pratiques
d'élevage fondées sur la mobilité, afin de garantir un
niveau de productivité acceptable tout en minimisant certains risques.
Aujourd'hui, la disponibilité foncière est devenue un facteur
limitant prépondérant, si bien que la sédentarisation des
systèmes de culture intensive paraît être une transition
agraire à favoriser. Ainsi, assurer une production optimale
dépendant de la fertilité des sols est un enjeu majeur pour les
itinéraires techniques au défi de la sécurité
alimentaire.
|