2.3.4. Accumulation de la matière sèche et
des nutriments dans le temps
Les besoins du maïs en élément nutritif ne
sont pas constants tout au long de la culture. Car, faibles à la
germination, ils croissent rapidement pour atteindre un maximum avant la
floraison et décroitre ensuite. A l'exception de l'azote et du
phosphore, dont l'absorption est relativement étalée dans le
temps. Il existe une relation étroite entre l'absorption des
éléments nutritifs, et l'accumulation de la matière
sèche relevant de la photosynthèse. Ce dernier, est très
lent durant les trois à quatre semaines qui suivent le semis,
s'accélère rapidement jusqu'à la floraison, avant
d'atteindre un pic où il se maintiendra jusqu'à la
maturité.
16
2.3.5. La fertilisation du maïs
Les engrais sont des substances contenant un ou plusieurs
éléments (N, P et K) appliqués au sol, dans l'optique
d'accroître sa capacité nutritive vis-à-vis des plantes. En
réalité, la fertilisation doit tenir compte, du rythme
d'absorption des éléments par la plante, de la capacité
d'échange du sol, et de la dynamique des éléments
nutritifs (Mustin, 1987 ; Tran, 1994 ; Delville, 1996 ; Prévost, 1999).
Dans le cas du maïs, celui-ci a besoin d'un apport régulier et
équilibré de substances minérales compte tenu de son port
végétatif. Sa productivité est dont étroitement
liée à la disponibilité des éléments
nutritifs présent dans le sol, dont l'azote (N), le phosphore (P), le
potassium (K), le calcium (Ca), le magnésium (Mg), le soufre (S), et les
oligo-éléments (Fe, Mn, Zn, B, Cu, Mo et Cl)
prélevés sous la forme ionique.
Pour un rendement de 5 à 6 t/ha, le maïs
prélève 100 à 150 kg d'azote, 40 à 60 kg d'acide
phosphorique (P2O5), et 100 à 150 kg d'oxyde de potassium (K2O) à
l'hectare (Pasard, 1978). Or, les sols ne peuvent assurer qu'un peu plus de 20
à 35 % des besoins en éléments N, P et K. Par
conséquent, un apport substantiel de ces éléments
s'avère indispensable pour une production soutenue. Ainsi, l'aptitude du
maïs à donner de bons rendements est fonction des conditions
environnementales (l'ensoleillement, les précipitations, la
température, la texture et la structure du sol et sa fertilité)
et du patrimoine génétique de la plante. Ceci pourrait expliquer
la diversité des résultats obtenus au niveau du Tableau 2,
indiquant la capacité nutritive du maïs en fonction de sa
productivité.
Tableau 2 : Prélèvement des
éléments nutritifs en fonction de la productivité du
maïs
Pays
|
Rendements (t /ha)
|
Exportations d'éléments
(kg/ha)
|
Références
|
N
|
P2O5
|
K2O
|
Kenya
|
1,7 - 2,6
|
36 - 68
|
13-22
|
34 - 63
|
Arnon (1975)
|
Kenya
|
4,4 - 5,5
|
138 - 140
|
44 - 53
|
130 - 162
|
Arnon (1975)
|
Zimbabwe
|
5,6
|
100
|
44
|
77
|
Arnon (1975)
|
Zimbabwe
|
5,0
|
125
|
50
|
75 - 100
|
Arnon (1975)
|
Zimbabwe
|
9,2
|
200
|
80
|
131
|
Arnon (1975)
|
Nigéria
|
6,5
|
150
|
33
|
186
|
Kang et al. (1977)
|
17
Tout comme les éléments majeurs, les
éléments secondaires et les oligo-éléments sont
indispensables pour le métabolisme de la plante. Pour JFr Oost (1993),
ces éléments ne sont pas à négliger lorsqu'on
envisage la fertilisation d'une culture. Les quantités
prélevées dans le sol peuvent être reprises au niveau du
Tableau 3.
Tableau 3 : Exportations du maïs en
éléments secondaires et en oligo-éléments
permettant d'atteindre une production de 6,3 t de graines/ha
Eléments Quantités (kg/ha)
Eléments secondaires
Soufre 7,8
Magnésium 1,5
Calcium 9,3
Oligo-éléments
Manganèse 0,07
Bore 0,06
Zinc 0,11
Cuivre 0,04
Fer Négligeables
Molybdène Négligeables
Chlore fournies par les pluies
Source : Aldrich et al., 1986.
|