2.2. Facteurs responsables de l'intensification de la
culture de maïs au Nord Cameroun
Il s'agit là de quelques composantes essentielles
justifiant la détermination des collectivités aux
activités agricoles dans la zone septentrionale du Cameroun. Parmi elles
on a :
- Habitudes alimentaires
Ici, la plupart des ménages ont
privilégié la consommation du maïs au détriment des
autres céréales (sorgho, mil et riz). Ceci à cause de sa
diversité culinaire, sa facilité de manutention et de
conservation, sa sapidité, sa digestibilité, sa production par
unité de surface et enfin son prix bon marché.
- Demande des agro-industries et des éleveurs
Ces besoins s'expriment d'une part à travers les
sociétés brassicoles, les petites unités de transformation
artisanale de bière, et d'autre part à travers la
nécessité de subvenir aux besoins nutritifs des animaux en
étable (poules, porcs, chèvres, boeufs, lapin, etc.)
- Implantation de la SODECOTON
Installé depuis les années 1950, la Compagnie
Française de Développement Textile (CFDT) devenue la
Société de Développement du Coton (SODECOTON) a
particulièrement influencée les activités agro-pastorales
dans la zone septentrionale. En effet, en intégrant la culture
cotonnière dans le milieu, elle devait également assurer la
sécurité alimentaire et
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promouvoir le développement local. Ainsi, dans le volet
de la sécurité alimentaire, en dehors du cotonnier qui devait
servir de culture emblématique, l'entreprise à faciliter
l'implantation de la culture de maïs, au détriment du sorgho et du
mil cultivés jusqu'ici. Pour y arriver, des variétés
adaptées et potentiellement productives furent vulgarisées, tout
comme l'emploie des engrais a permis de substituer aux exportations des
cultures. En bref, une révolution technique favorisant la rotation des
cultures en peuplement pure fit encouragée, et l'accès au
crédit facilité aux agriculteurs appartenant à des cercles
de caution solidaire (CCS).
- Propriété foncière
Il va de soi qu'une densité élevée de la
population engendre à la fois une pression foncière et
l'insécurité alimentaire. Ces deux composantes fusionnent pour
caractériser l'urbanisme, de par son élargissement et
l'augmentation du niveau de vie. Ainsi, au moment où les ressources
foncières le permettaient, les populations avaient
sédentarisé leurs systèmes de production sur de grandes
surfaces, qui leurs permettaient de subvenir aux besoins substantiels de la
famille et d'amortir certaines charges (habillement, scolarité, etc.).
Or, avec le temps, cette densité a été revue à la
hausse passant du simple au quintuple depuis l'indépendance en 1960
(Ndame et Briltey, 2004), ceci sous l'impulsion des institutions
administratives créées, les courants commerciaux et
l'électrification. Cependant, malgré les flux migratoires qui
susciteraient une densité d'environ 50 habitants/km2 d'ici
2015 au Nord Cameroun (Ndame et Briltey, 2004), l'essentiel reste à
nourrir cette population qui dépend étroitement de la graine de
maïs.
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