5. Etude du para -linguistique
Les études sociolinguistiques ont met en
évidence des phénomènes qui ont joué un rôle
très important pour justifier la différenciation sexuelle. Il
s'agit de la voix, le ton et le débit.
Les femmes, dans une conversation mixte, haussent leur
voix par opposition aux hommes qui veillent à baisser la voix en
présence des femmes. Néanmoins, la voix de la femme est prise
pour un tabou. De ce fait, Morsly (2002) a bien dénoté dans ses
écrits que dans les familles algériennes, il n'y a que la voix du
père ou du mari qui manifestent haussement. En se référent
à l'islam qui a aussi interdit la femme de hausser sa voix en
présence de l'homme « la voix de la femme doit
être couverte de même que toutes les parties du corps soumises dans
les traditions islamiques à l'obligation du hidjab (voile) »
(Morsly 2002 :9) .
La voix de la femme est un signe d'impureté.
nous remarquons, cependant, que les femmes veulent hausser leur voix dans une
conversation en présence des hommes pour imposer leurs opinions tout en
souhaitant marquer leur présence pour attirer l'attention du sexe
opposé et d'être libérées de l'autorité
masculine car elles se sentent stigmatisées dans une situation de
minoration.
En revanche, les femmes sont mal vues et mal
jugées par les hommes à cause du volume sonore de leur voix tout
en paraissant autoritaires. En conséquence, elles
déplaisent
Chapitre II : La variation sexolectale
aux hommes. De plus, le ton des femmes est pris, selon
les coutumes sociales, pour un signe d'autorité critiquons
négativement leurs voix perçantes qui sont estimées
désagréable surtout en comparaison avec la douceur
émanée de la voix basse des hommes. Tout cela pour valoriser
encore une fois les hommes par rapport aux femmes.
Par ailleurs, à l'instar de la voix basse des
hommes, nous remarquons aussi que le débit de leur parole est plus lent
que celui les femmes qui parlent avec un débit plus fort.
Nous pouvons signaler que la voix et la manière
de parler sont une caractéristique biologique mais elles sont
tributaires du poids social parce qu'elles suivent un certain symbole primitif
et culturel. Par conséquent, un homme ne doit pas parler d'une voix
fluette ni une femme d'une voix grave. Nous apprenons aux enfants, dès
leur plus jeune âge, à intérioriser ces «
stéréotypes culturels » et à parler en fonction de
leur appartenance sexuelle car les locuteurs se réfèrent
inconsciemment aux archétypes primitifs existant dans leur
société, en revanche, nous apprenons donc aux garçons une
prononciation moins nasale et aux filles une prononciation plus
nasale.
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