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Pragmatique, narrativité, illocutoire et délocutivité généralisées.

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par Jean Robert RAKOTOMALALA
Université de Toliara - Doctorat 2004
  

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8. MÉTAPHORE ET FEMME

RÉSUMÉ

Cette étude vise à rendre compte de la collision entre la métaphore et la comparaison. Il s'ensuit que ce travail refuse d'accepter de considérer la métaphore comme une comparaison avec ellipse des outils de comparaison. Dans le phénomène métaphorique, c'est une vision du monde qui a pour cadre la préservation de la face. Tandis que dans la comparaison, le sujet parlant s'inscrit dans la dimension cognitive du rapport interlocutif. Autrement dit, la métaphore est passionnelle tandis que la comparaison est pédagogique. Ou encore, il y a lieu de considérer la métaphore dans l'ordre du désir, par contre la comparaison opère au niveau de la validité du jugement.

Mots clés : métaphore, comparaison, désir, jugement, passion

ABSTRACT

This study aims to report on the collision between metaphor and comparison. It follows that this work refused to accept to consider the metaphor as a comparison with comparison tools ellipse. In the metaphorical phenomenon, it is a vision of the world which is the preservation of the face. While in comparison, the speaking subject fits into the cognitive dimension of the interaction report. In other words, the metaphor is passionate while the comparison is educational. Or again, it is necessary to consider the metaphor in the order of desire, however the comparison operates at the level of the validity of the judgment.

Key words: metaphor, comparison, desire, judgment, passion

La littérature sur la métaphore a connu ces dernières années une fluctuation sans précédent. Témoigne de cette augmentation vertigineuse, une ambigüité native de la métaphore : TODOROV (1970, p. 28) nous rapporte que l'adage selon lequel la métaphore est l'exception s'accompagne naturellement de son contraire : la métaphore est la règle. Une ambiguïté que tranche GENETTE en ces termes:

« Le mouvement séculaire de réduction de la rhétorique semble donc aboutir à une valorisation absolue de la métaphore, liée à l'idée d'une métaphoricité essentielle du langage poétique - et du langage en général ». (GENETTE, 1972, p. 36)

Pour désambigüiser, ce travail va commencer par s'interroger sur la collision entre la comparaison et la métaphore. Ensuite, dans une perspective pragmatique, du mécanisme de la métaphore, il traitera de la métaphore et de la synecdoque. Pour terminer, il traitera, toujours dans une démarche pragmatique, de la métaphoricité de la femme ; à partir de cette remarque de Jean PETITOT :

« La relation dominante est la relation signifié/signifiant (la cause du désir et non pas la validité du jugement), le référent n'étant qu'un tenant lieu (un artefact, un simulacre, un trompe-l'oeil) servant de support. » (PETITOT, 1982, p. 25)

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Pour commencer observons la collision entre métaphore et comparaison. Le premier problème de la métaphore qui va être élucidé est d'abord sa connexion avec la comparaison. En effet, des auteurs affirment que la métaphore est une comparaison sans outil de comparaison. La position de LE GUERN sur ce point est très claire et instructive. Cet auteur n'admet pas que la métaphore soit une comparaison elliptique.

La raison de ce refus réside dans une distinction étymologique d'où dérive le terme de « comparaison » en français : « Le mot même de comparaison fournit un outil mal commode et son ambiguïté gêne parfois le grammairien. Dans la terminologie grammaticale, il remplace deux mots latins qui correspondent à des notions bien distinctes, la « comparatio » et la « similitudo ». Sous le nom de « comparatio » sont groupés tous les moyens qui servent à exprimer les notions de comparatif de supériorité, d'infériorité et d'égalité. La « comparatio » est donc carctérisée par le fait qu'elle fait intervenir un élément d'appréciation quantitative. La « similitudo », au contraire, sert à exprimer une jugement qualitatif, en faisant intervenir dans le déroulement de l'énoncé l'être, l'objet, l'action ou l'état qui comporte à un degré éminent ou tout au moins remarquable la qualité ou la caractéristique qu'il importe de mettre en valeur. » (LE GUERN, 1972, p. 52)

La métaphore relève de la similitude et non de la comparaison. La comparaison qui permette cette confusion d'approche de la métaphore est celle d'égalité. D'après cette information donnée par LE GUERN, il ne faut pas confondre l'opération de comparaison qui est une évaluation quantitative et l'opération de similitude qui fait intervenir la qualité bien que les deux opérations puissent recourir aux mêmes outils linguistiques entre les termes impliqués.

On sait que la comparaison utilise des outils comme plus + adjectif+ que et ses variantes, tandis que l'opération de similitude est restreinte à une expression d'égalité et emploie les outils du type semblable à, pareil à, tel, etc. Mais les deux constructions peuvent utiliser en commun l'outil « comme ». Il en résulte que la question qu'il nous faut résoudre est de savoir s'il l'on a affaire à des comparaisons ou à des similitudes dans ce cas.

On peut supposer que dans la comparaison, l'opération est du domaine cognitif. Elle consiste à faire accéder à l'inconnu à partir du connu. Ainsi quand ont dit :

1. La terre est ronde comme une orange

Il s'agit dans cet exemple de faire connaître la forme de la terre à partir d'un observable. Il est évidemment très difficile de se rendre compte de la forme sphérique de la terre, étant donné la différence incommensurable d'échelle entre l'homme et la planète; et qu'au moment de l'affirmation, l'humanité ne disposait pas de moyen de s'arracher de la gravitation pour observer la terre du dehors.

Autrement dit, la comparaison est un moyen cognitif de faire passer l'inconnu au connu au même titre que dans les langages formalisés comme la mathématique, dans une équation, on se sert du connu pour arriver à la connaissance de l'inconnu. Par exemple, si l'inconnu est « x » ; l'équation ax + b = 0 sera résolue par passage du même côté des connus. Ce qui nous

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donne : ax = -b ; dès lors x = -b/a. Le signe d'égalité de la mathématique relève de la comparaison de deux grandeurs. Il en est exactement de même dans l'exemple suivant où ce qui motive l'énonciation est le désir de faire connaître la force du fils à partir de la force du père qui est connue :

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault