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Le « De-Risking », Comment combattre ce
phénomène ?
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CONCLUSION GENERALE :
La conformité et la lutte contre le blanchiment
d'argent et le financement du terrorisme est une nouvelle fonction qui vient
d'être installée au sein des banques suite aux successions des
crises financière. Et petit à petit nous parlons de nos jours de
plus que 500 agents de conformité pour plusieurs grandes banques ; donc
cette fonction a pris une place importante parmi les préoccupations des
établissements financiers.
Mais en Tunisie, cette fonction a récemment vu le
jour, nos banques ne sont pas toutes conformes aux recommandations du GAFI en
ce qui concerne la conformité et la lutte contre le blanchiment d'argent
et le financement du terrorisme.
De plus, le renforcement du cadre règlementaire
international en termes de lutte contre le blanchiment d'argent et le
financement du terrorisme a conduit les banques de plusieurs pays à
élever leurs niveaux de vigilance et limiter voir, même interdire,
les transactions avec des banques situées dans des pays à haut
risques. C'est dans ce cadre que le phénomène de «
De-risking » s'est fait sentir dans le système bancaire tunisien.
En effet, les banques tunisiennes ont enregistré des baisses importantes
dans leurs relations d'affaires avec leurs correspondants étrangers. Ces
derniers, contraints par leurs nouvelles exigences règlementaires, ont
réduit leurs échanges avec les banques tunisiennes qu'ils
considèrent comme étant laxistes en termes d'application des
normes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme.
C'est dans ce cadre que s'insère notre mémoire
de fin d'études qui se propose d'étudier ce nouveau
phénomène de « De-risking » ainsi que ses
répercussions sur le système bancaire tunisien.
Pour répondre à notre problématique,
nous avons interviewé les banques à travers un questionnaire vu
que les informations dont nous avons besoins ne sont pas disponibles. Nous
avons adressé notre questionnaire aux responsables conformité et
LAB de 24 banques tunisiennes.
Les résultats obtenus confirment que la
majorité des banques qui ont vu leurs CBR étrangers diminuer
d'une manière significative, ont réclamé le
dysfonctionnement de leurs activités bancaires. Effectivement, le «
De-risking » a un impact négatif sur le bon déroulement des
activités de la banque. En effet, une banque frappée par le
« De-risking » risque de ne plus
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Le « De-Risking », Comment combattre ce
phénomène ?
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pouvoir émettre des virements électroniques pour
le compte de sa clientèle surtout en ce qui concerne les importateurs
pour le paiement de leurs fournisseurs, ainsi que l'ouverture de la lettre de
crédit et le financement du commerce international.
En ce qui concerne les solutions, nous pouvons conclure que
pour le secteur privé les deux meilleures solutions englobent le
renforcement de la conformité des banques aux exigences LAB/FT, ainsi
que l'amélioration de la communication directe avec les banques
correspondantes. Pour le secteur public, l'amélioration de la
réglementation et la supervision LAB/FT dans notre juridiction est la
solution la plus pertinente.
De ce fait, les banques devraient être de plus en plus
motivées pour renforcer leurs dispositifs de lutte contre le blanchiment
d'argents et le financement de terrorisme dans le but de répondre aux
exigences réglementaire dictée par les autorités de
contrôle internationales. Pour cela, les responsables et le personnel de
la banque nécessitent plus de formations afin d'améliorer la
culture « conformité » dans leurs établissements.
Le renforcement des normes de conformité LAB/FT des
banques tunisiennes et la conformité aux exigences du GAFI devraient
conduire à la reprise des relations de correspondances bancaires avec
l'étranger. Ceci permet d'améliorer la crédibilité
du secteur bancaire tunisien vis à vis des organes de régulations
internationaux, assainir le climat des affaires et de lever les soupçons
sur l'engagement du pays dans le terrorisme sur la scène
internationale.
Enfin, ce travail constitue une modeste contribution à
éclairer cette question novatrice du « De-risking ». Il s'est
limité à une analyse descriptive du phénomène et de
ses répercutions vue la nouveauté de la question et
l'indisponibilité de données chiffrées permettant de
conduire d'autres types d'analyses. De plus, le questionnaire lui-même
présente des limites dues à la subjectivité des
interviewés et aux réponses manquantes par souci de
confidentialité.
Des études ultérieures, basées sur des
analyses économétriques permettront de mieux cerner l'impact du
« De-risking » sur la rentabilité des banques tunisiennes.
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