B)- Présence relative dans les médias
publics
Le passage des partis politiques dans les médias
publics a toujours été limité. Il existe un espace
d'expression des partis politiques sur la CRTV appelée
« Expression des partis politiques ». Toutefois, il s'agit
d'un espace réservé aux partis politiques uniquement
représentés à l'assemblée nationale du Cameroun.
Où l'on voit que le temps de passage est inégalitaire et tient
compte du poids de chaque parti au parlement.
Bien plus, les images des événements,
réunions, meetings et assemblées des partis d'opposition sont
tout aussi peu présentées à la télévision
sont tout peu présentées à la télévision
nationale ou commentées à la radio nationale. Cela s'explique
d'une part par l'absence d'un statut de l'opposition au Cameroun. Cela laisse
donc un grand champ au parti au pouvoir.
Ce que nus remarquons, c'est la présence
considérable du parti au pouvoir dans les médias publics. Cela
peut aussi s'expliquer pour deux raisons. Tout a d'abord, le RDPC dispose de
nombreux moyens et de beaucoup de ressources lui permettant de se mouvoir en
période non électorale comme en période
électorale ; il ya aussi la situation d'osmose qui se
présente où l'on voit que les membres du gouvernement ce qui leur
permet d'avoir une grande couverture de leur activité par les
médias publics, l'opposition les accusant d'utiliser les moyens de
l'Etat au profit du parti.
Cela est aussi visible pendant la campagne électorale
au cours de laquelle on observe un traitement à géométrie
variable, ce qui laisse seulement aux candidats de l'opposition l'exploitation
des opportunités offertes par les médias publics.
1)- Traitement à géométrie
variable
On reconnaît aux médias publics en Afrique
Subsaharienne un traitement différencié du passage des candidats
aux élections. Ce traitement tient compte du statut du parti, de son
appartenance politique. Ainsi selon qu'on est du parti au pouvoir ou d'un parti
de l'opposition, le traitement des images ou du passage dans les médias
publics candidats qui entrent en compétition électoral varie.
La campagne électorale en vue de l'élection
présidentielle du 09 Octobre 2011 a commencé le 25 Septembre de
la même année. Dans les médias publics radio et
télévision, nous avons relevé une domination du
RDPC ; Le temps de passage des candidats ou de leurs représentants
sur la CRTV était très court. Chaque candidat à
l'élection présidentielle du 09 Octobre 2011 s'est vu
accordé deux minutes et demie par jour à la CRTV
Télévision et environ cinq minutes à la Radio pour
diffuser son manifeste. Leurs messages étaient
préenregistrés et soumis au Conseil National de la Communication
pour censure avant la diffusion. Cela n'a pas empêché la CRTV de
diffuser les images du parti au pouvoir fréquemment chaque jour des
raisons évoquées plus haut.
Les candidats émergents ont saisi les
opportunités offertes par les médias publics.
2)- Exploitation des opportunités offertes par
les médias publics
Les candidats émergents bien que mécontents du
traitement que les médias publics leur accordaient, se sont
contentés de ce qu'on leur offrait. Ainsi par exemple, alors qu'un clip
incitant les électeurs à choisir le candidat du RDPC était
diffusé à la télévision.
L'album de 5 titres de MOMO Jean de Dieu n'était pas
diffusé. Ce qui a amené KAH WALLA à relever que les
médias peuvent sembler libres alors même qu'en
réalité, ils sont contrôlés par le gouvernement qui
décide de ce qui doit être diffusé.
Malgré tout cela, la CRTV avait affecté
une équipe de 4 personnes journalistes et cameramen pour suivre et
accompagner chaque candidat à l'élection présidentielle de
2011 durant la campagne électorale. Les candidats émergents ont
saisi cette opportunité pour se mettre en valeur.
Cependant, le candidat du PADDEC qui avait du mal
à supporter l'attitude de certains membres de l'équipe que la
CRTV lui avait affectés, a dû virer une journaliste de la CRTV
pour arrogance et mépris de sa personne, de sa candidature. Selon lui,
les questions de la journaliste et son attitude traduisaient l'idée
selon laquelle, il n'avait aucune chance de remporter cette élection et
donc que sa candidature était non concurrente.
Au-delà des médias que nous avons
qualifiés de traditionnels, les candidats émergents ont su mettre
à profit les nouvelles technologies de l'information et de la
communication.
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