2. Structure du compte de résultat
Le compte de résultat est formé des deux grandes
masses : des activités ordinaires (AO) et les hors activités
ordinaires. Ces masses peuvent s'analyser à travers quatre niveaux :
- Niveau d'activités d'exploitation
- Niveau des activités financières
- Niveau des hors activités ordinaires
- Niveau global.
Ce qui résume dans le tableau ci-dessous
Deux grandes masses
|
4 niveaux d'analyse
|
Activités ordinaries
|
1
|
activités d'exploitation
|
|
2
|
activités financières
|
Hors activités ordinaries
|
3
|
hors activités ordinaires
|
|
4
|
niveau global
|
3. Les deux grandes masses : activités ordinaires
hors activités ordinaires
Dans le système comptable OHADA, il est capital de
distinguer ce qui est activité ordinaire (AO) de ce qui est hors
activités ordinaires (HAO).
Dans le système comptable OHADA, le concept HAO ne vise
que les éléments extraordinaires sans rapport avec
l'activité courante ou ordinaire de l'entreprise. Ces activités
ordinaires sont celles qui résultent :
Soit des évènements fortuits (guerre,
expropriation, catastrophe naturelle).
La conception HAO du système OHADA s'aligne ainsi
partiellement sur celle de l'IAS (international acouting standards).
Noté bien
- 51 -
A titre exceptionnel, le système OHADA considère
les cessions d'actif comme évènement HAO. L'on ne le
considère comme évènement ordinaire lors qu'il s'agit des
cessions courantes.
En résumé, l'idée prédominante
lorsqu'on établit un compte de résultat, c'est la
nécessité d'obtenir des soldes de gestion récurrente
c'est-à-dire comparable d'un exercice à un autre. Il faut donc
cesser de définir les charges et produits HAO a partir des
critères tantôt moraux (amandes, pénalités),
tantôt d'opportunité (charges qualifiées exceptionnelles
à cause de leur montant).
Pour définir les charges et produits, l'on se demandera
s'ils sont liés à l'AO. Les pertes et profits sur exercices
antérieurs (l'activité reste ordinaire). En outre si la
comptabilité n'est pas ténues avec négligence, ces charges
restent négligeables et ne peuvent modifier significativement le
principe de l'indépendance des exercices.
La somme RHAO + RAO donne le résultat net comme le
montre le schéma ci-dessous
PRODUITS DES ACTIVITES - CHARGES DES ACTIVITES = RAO
ORDINAIRE ORDINAIREORDINAIRE
+ -
PRODUITS HAOCHARGES HAO = RESULTAT
TOTAL DES PRODUITS - TOTAL DES CHARGES = RESULTAT NET
Résulta t net
Charges des activités ordinaries
|
Des activités ordinaires
|
Résultats des activités ordinaries
|
|
Résultat HAO
|
|
Charges HAO
|
Produits HAO
|
- 52 -
En conclusion, il faudra se garder d'assimiler les
résultats des AO OHADA ou résultat d'exploitation OCAM 1957ou
Français 1982. Il faudra tout aussi bien éviter d'assimiler les
résultats HAO OHADA aux résultats hors exploitation.
3.1 Les quatre niveaux d'analyse et leurs
soldes
Au-delà du clivage, activité ordinaire/HAO ; le
système comptable OHADA
découpe les comptes de résultat en quatre
niveaux.
Niveau 1 : le niveau d'exploitation
A ce stade par la différence entre les produits
d'exploitations et charges
d'exploitation, l'on obtient le résultat d'exploitation
(RE). Les opérations
d'exploitation sont celles qui ne sont pas financières
(voir opérations financières plus
bas).
Niveau 2 : le niveau financier
L'on obtient ici le résultat financier, le résultat
issu des opérations financières
(produits financiers - charges financières).
Par opération financière il faut comprendre !
- Les opérations sur cession des titres de placement
- Les opérations de change
- Les intérêts de prêts
- Les revenus sur risque financier
- Les escomptes obtenus
- Les intérêts dans loyers de crédit-bail.
Niveau 3 : le niveau hors activités ordinaires
L'on obtient le résultat hors activités
ordinaires (RHAO) par la différence produits HAO - charges HAO.
Niveau 4 : niveau global
L'on totalise l'ensemble des charges tant des AO que des HAO.
L'on totalise ensuite l'ensemble des charges tant des AO que de
HAO
Niveau II financier
Niveau I d'exploitation
- 53 -
La différence entre l'ensemble des charges et
l'ensemble des produits corrigés de la participation des salaires et
corrigés de l'impôt sur la société aboutit au
résultat dit résultat net global.
Voir schéma ci-dessous.
Résultat d'exploitation
Charges financières
Produits financiers
Charges HAO
Produit HAO
Résultat financier
Niveau III HAO
Résultat HAO
Participations des travailleurs
Total des produits
Niveau IV global
Impôts sur les sociétés
Table des charges + participation + Impôt sur les
sociétés
3.2 Détermination des différents soldes
Les étapes de détermination sont les suivantes :
v Par des méthodes comptables ou toute autre
méthode de bri l'on sépare les opérations des HAO
des opérations HAO : l'objectif étant de pouvoir
déterminer par la société le résultat des
activités ordinaires (HAO).
v Les activités ordinaires seront à nouveau
scindées en activités d'exploitation (AE) et
activités financières (AF).
v Les activités d'exploitation devront conduire
au résultat d'exploitation (RE) à travers cinq marges
qui sont : la marge brute sur matière, la marge brute sur
- 54 -
marchandises, la valeur ajoutée(VA), l'excédent
brut d'exploitation (EBE), le résultat d'exploitation (RE) tandis que
les activités financières aboutiront au résultat financier
(RF).
? La somme de résultat d'exploitation (RE) et de
résultat financier (RF) donnera le résultat des AO (RAO), tandis
que les hors activités ordinaires aboutiront au RHAO.
? Le RAO ajouté au RHAO donnera le résultat net
compte tenu des participations des salaires et les impôts sur
sociétés.
Voir le schéma ci-dessous :
ACTIVITES ORDINAIRES
HORS ACTIVITES ORDINAIRES
- 55 -
ACTIVITES FINANCI
ACTIVITES D'EXPLOITA
TION (AE) ERES (AF)
MB/Mses MB /matièr
VA
EB
RE
RF
RAO
RAO
- Interprétation - impôts
Résultat net
- 56 -
2.2.3 Le tableau financier des ressources et emplois
(TAFIRE) 1. Généralité
? Utilité du TAFIRE
Le TAFIRE sert à répondre aux deux questions
suivantes :
- Comment les capitaux stables ont-ils financé les
investissements ? - Quel est le niveau normal du bilan de financement ?
Aucun des deux documents suivants : tableau de financement,
plan trésorerie ne pouvait répondre à la fois à ces
deux questions et à la juxtaposition des deux bilans consécutifs
ne peut expliquer la variation d'un poste.
? Quelques définitions préalables
Le fonds de roulement (FR)
C'est le surplus de ressources durables qui restent
après le financement des investissements (par les ressources
durables).
Le fonds de roulement s'exprime par le schéma ci-dessous
:
Fonds de roulement
ACTIFS IMMOBILISES (AI)
|
RESSOURCES DURABLES (RD)
|
TRESORERIE (T)
|
|
ACTIFS CIRCULANTS (AC)
|
DETTES A COURT TERME (DCT)
|
Soit : AI = actifs immobilisés
RD= ressources durables (capital à long terme) FR= RD -
AI
N.B : T= trésorerie ; AC = actifs circulants (stocks et
créances) ; DCT= dettes à court terme
- 57 -
> Utilité de fonds de roulement
Le fonds de roulement répond à la question
reste-t-il encore des ressources durables après le financement des
investissements ?
Le fonds de roulement constitue ainsi une garantie de
liquidité de l'entreprise. Plus il est important, plus cette garantie
est grande.
> Le besoin de financement (BF)
Le besoin de financement répond à la question
suivante :
- Quelle est la partie de l'actif circulant qui n'arrive pas
à financer les dettes à court terme ?
Voir le schéma ci-dessous
FR
BF
ACTIFS IMMOBILISES (AI)
|
RESSOURCES DURABLES
|
|
TRESORERIE (T)
|
|
ACTIFS CIRCULANTS (AC)
|
|
|
DETTES A COUT TERME (DCT)
|
Actif circulant - dettes à court terme = besoin de
financement
BF = AC - DCT
Nous savons que l'actif circulant peut se décomposer en
actif circulant d'exploitation ordinaire (AC.EO) et en actif circulant hors
activités ordinaires (AC.HO).
Les dettes à court terme se décomposent en
dettes à court terme d'exploitation ordinaire (DCT.EO) et dettes
à court terme hors activités ordinaires (DCT.HAO).
Actifs circulants d'exploitation ordinaire et dettes à
court terme d'exploitation ordinaire génèrent le besoin de
financement ordinaire
- 58 -
AC.EO - DCT.EO = BF.EO
Actifs circulants HAO et dettes à court terme HAO
génèrent le besoin de financement HAO.
AC.EO - DCT.EO = BF.EO AC.HAO - DCT.HAO = BF.HAO
AC - DCT = BF
La trésorerie
La trésorerie répond à la question : que
reste-t-il du fonds de roulement après que ce dernier ait financé
le BF ?54
D'où : T = FR - BF
Ou T = FR - (BF.HAO)
La trésorerie peut aussi être obtenu plus simple par
la différence (AT- DT) avec AT : actif de trésorerie.
Remarque
La trésorerie peut être positive ou
négative.
2. STRUCTURE DU TAFIRE
L'équation du bilan peut se résumer par
l'égalité suivante :
BF + T = FR
Le TAFIRE a pour rôle d'expliquer cette équation et
pour y arriver, il se scinde en deux parties :
La première partie du TAFIRE, son but est ;
- Expliquer BF + T donc le bas du bilan - Préparer la
2ème partie du TAFIRE
54 J.C.d'Aboville, initiation aux mécanismes
comptables et la gestion financière, 7ème
édition d'organisation, Paris 2008, P43
La première partie du TAFIRE explique BF et T tandis
que la deuxième partie explique FR.
- 59 -
Cette première partie y arrive en calculant les quatre
soldes successifs qui sont :
? La CAFG (capacité d'autofinancement global) ? L'AF
(l'autofinancement)
? La variation du BF
? L'ETE (l'excédent de trésorerie
d'exploitation)
La deuxième partie, son but est d'exploiter FR.
Elle y arrive grâce à un tableau scindé en
deux parties :
- La partie droite : elle énumère les ressources
de financement - La partie gauche : elle énumère les emplois
totaux en financer.
Comme le TAFIRE explique le bilan
1ère partie (CAFG) (AF) (BF) (ETE)
financer financement
Emplois totaux à
2ème partie
ressources nettes de
- 60 -
? La première partie droite
Elle se compose des quatre soldes : la capacité
d'autofinancement global (CAFG), l'autofinancement AF, la variation de besoin
de financement d'exploitation (BFE) ; l'excédent de trésorerie
d'exploitation ETE.
La CAFG
Devient un compte de résultat, l'on peut constater que ces
deux postes n'entrainent pas de décroissements immédiats :
- Les dotations (aux amortissements et provisions)
- Les résultats (l'on suppose en analyse financière
qu'ils ne seront pas distribués).
L'on peut écrire :
|
CAFG = DOTATIONS - REPRISES + RESULTATS
|
Lorsque les ventes et achat se font au comptant CAFG = T. l'on
parle de résultat et non de bénéficier car le
résultat peut être déficitaire. La CAFG du système
OHADA est dite globale car elle tient compte des opérations
d'exploitation et des opérations HAO. L'on observe que la CAFG peut
s'obtenir également par la méthode soustractive onc par :
CAFG = produit encaissé - charges décaissables
- Charges à l'exclusion des dotations et cessions. Elles
ne sont pas encaissables
Utilité de la CAFG
- La CAFG représente la trésorerie disponible
sous quelques
- Elle indique la capacité d'autofinancement de
l'entreprise
- Elle indique la capacité de renouveler les
investissements ou de réaliser des investissements de croissance. La
CAFG est le principal indicateur du potentiel de fonctionnement des
investissements. La CAFG relève la capacité de remboursement de
l'entreprise. En effet, les banquiers ne considèrent que le ratio :
dette/CAFG ne devait pas dépasser 4, autrement la firme aurait des
difficultés de remboursement.
- L'AF (l'autofinancement)
- 61 -
La CAFG indique le potentiel de financement de investissements
mais qu'est ce qui est considéré effectivement à
l'investissement ou à l'accroissement du fonds de roulement ? C'est
l'autofinancement. Il est donné par la formule :
AFG = CAFG - DIVISION DE DIVIDENDES DANS L'EXERCICE
Par distribution des dividendes, il faut entendre :
- Les dividendes payés en N mois mais concernant
l'exercice N-1, plus d'acomptes sur dividendes de l'exercice N.
Ici, il s'agit de dividendes effectivement payés et non
des simples mises de paiement.
Présentation exigée par le système OHADA
AUTOFINANCEMENT (AF)
AF = CAFG - DISTRIBUTION DES DIVIDENDES DE L'EXERCES
AF en millions des francs
Les distributions des dividendes devront être obtenues a
partir de la balance détaillée ou a partir du grand livre. On y
cherche le mouvement débiteur du compte 48 5 Associés dividendes
à payer.
- LA VARIATION DU BFR (besoin de
financement d'exploitation)
Nous avons vu que le BFE est la partie d'actif circulant qui
n'ont pas financé les dettes à court terme. Il faut que
l'entreprise finance le BFE. Elle trouvera les ressources nécessaires
dans le FR (si elle avait bien fait ses prévisions) figure 1 an dans le
crédit de trésorerie (la trésorerie devient
négative ou décroit) figure 2. Cette dernière politique
est non seulement néfaste et couteuse, mais dangereuses
(dépendance vis-à-vis du banquier).
- 62 -
FR
BF
AI
AC
BF
T
RD
FR
Figure 1 FR > BF : d'où T positive
En conclusion, il faut toujours FR > ou = BF
« L'équilibre du bilan dépend de
l'ajustement du FR au BF afin de ne pas rendre la trésorerie
négative », la question suivante est primordiale : y-a-t-il eu
augmentation du besoin de financement d'exploitation où diminution ? la
réponse est donnée par la formule ci-dessous :
ABF.EO = A stock + A CR2ANCE - A dettes
A : variation
- 63 -
Remarque :
La variation du stock et créance ;
- A la hausse : emploi (E+) - A la baisse : ressources (R-) - A
la hausse : ressources (R+) - Al abaisse : emploi (E-)
Présentation en OHADA de la variation du BFE
Variation du besoin de financement (RFE) = Ä stocks #177;
Ä créances #177; Ä dettes circulantes (il faut inclure les
éléments HAO)
- L'ETE (l'excédent de trésorerie
d'exploitation)
Une CAFG confortable peut cacher une trésorerie
délabrée.
N'oublions pas que la prise en compte des
éléments HAO dans la CAFG contribue à occulter le
résultat de la trésorerie d'exploitation. Quelle est la
trésorerie acquise (ou perdue par l'entreprise au cours de l'exercice du
seuil fait des opérations d'exploitation ? L'ETE répond à
cette question.
Un ETE négatif est un très mauvais signe,
l'entreprise consomme de la trésorerie au lieu d'en dégager et
à l'inverse, un important ETE est un signe de bonne rentabilité
et de bon autofinancement de l'ETE.
ETE = EBE - PRODUCTION IMMOBILISEE
Ceci s'explique par le fait que c'est l'EBE au concept de flux
de trésorerie, il convient de retirer de l'EBE la variation du BFE et la
production immobilisée (car ne produisant pas des recettes).
- 64 -
DEUXIEME PARTIE DU TAFIRE
1. Objectifs
La deuxième partie du TAFIRE se donne pour objectifs :
- De recenser le volume de ressources dont dispose
l'entreprise au cours de l'exercice et expliquer l'utilisation qui en
été faite.
- De permettre de mesurer l'incidence de l'investissement sur
la structure financière de l'entreprise (1).
2. Structure globale
La deuxième partie du TAFIRE est structuré comme
le haut du bilan dont elle est donc scindée en deux parties.
- la partie gauche où figurent les emplois totaux à
financer.
- La partie droite où figurent les ressources nettes de
financement
TAFIRE (2ème partie)
EMPLOIS TOTAUX A FINANCER
? Charges immobilisées ? Immobilisations
(AI)
|
RESSOURCES NETTES DE FINANCEMEN
? Capitaux propres
? Emprunt à long terme ? Résultat
(RD)
|
On donne le schéma ci-dessous
- 65 -
Où : AI (actif immobilisé) ; T = trésorerie
; AC = Actif circulants ;
RD = ressources durables ; DCT = dettes à court terme ; BF
= besoin de financement.
L'on peut écrire :
(1) BF = AC - DCT
(2) FR = RD - AI
(3) FR = BF + T
Les égalités (2) et (3) permettent d'écrire
: RD - AI = BF + T
D'où : RD - AI - BF = T Donc : RD - (AI+BF) = T
Dans la mesure où les actifs circulants et les dettes
circulantes peuvent comporter des éléments HAO. L'équation
s'écrira :
·
|
ressources durables(RD) ·, diminuées des
AI·
|
ressources durables (RD) ·, diminuées (AI) et du
besoin de financement (BF)= trésorerie (T)
Cette approche est l'approche OHADA du TAFIRE.
Un ratio peut être un outil de sécurité,
d'alerte, d'une incitation à la réflexion et à l'analyse.
Il illustre une information est permet de visualiser à un instant
donné son
- 66 -
|