2. L'aménagement des conditions de travail et le
bien-être
a. L'analyse et la gestion des risques
L'amélioration de la santé et, de manière
générale, du bien-être est une autre clé dans la
gestion des travailleurs vieillissants. Cette problématique de la
santé doit être abordée tout au long du cycle de vie et
pour l'ensemble des travailleurs. Dès lors, il est essentielle que les
risques pour la santé et la sécurité soient
identifiés, gérés et passés en revue
régulièrement dans le cadre d'une stratégie globale et
préventive.
A coté du rôle des conseillers en
prévention, médecins du travail et autres experts de la
santé, la participation des syndicats et des travailleurs est
essentielle car ce sont eux qui connaissent le mieux le travail et les
conditions sous lesquelles ce dernier est réalisé. Les
travailleurs pourront fournir des idées et des solutions sur les
problèmes qu'ils rencontrent. Ainsi, certains aménagements
pourront se faire rapidement, à moindre coût et de
manière concertée, ce qui augmente l'acceptation de toutes les
parties.
b. La promotion de la santé et du
bien-être
Pour Jalette et Villeneuve (2001), les interventions
doivent promouvoir la mise en place d'un environnement de travail plus
sécuritaire et plus convivial. Il s'agit d'une condition essentielle
pour inciter les travailleurs en fin de carrière à
prolonger celle-ci. Par ailleurs, il s'agit de prévenir les effets
du vieillissement des jeunes en développant des actions
préventives dans le domaine de la sécurité, de la
santé et au niveau du bien-être général. Il
convient de sensibiliser les travailleurs et les responsables
hiérarchiques à la question de l'âge, à
l'amélioration des conditions de travail, à l'ergonomie, à
l'importance des visites médicales et du suivi. Cette
sensibilisation passe par la création de groupes de travail, par
la réalisation d'enquête auprès du personnel, par la
formation et la participation des travailleurs. En effet, la prise de
conscience interviendra également au niveau de formations
régulières en matière de santé et de
sécurité. C'est pourquoi le fait de former les responsables
hiérarchiques à la prévention et à la gestion des
risques peut s'avérer très utile afin de coordonner et de mettre
en place des initiatives en matière d'amélioration de la
santé. Une fois formées et conscientisées, ces
personnes pourront devenir des référents et jouer un rôle
consultatif en sensibilisant à leur tour les travailleurs aux questions
de santé.
c. La conception ergonomique des postes de travail
L'ergonomie est aujourd'hui reconnue comme un
élément crucial de l'amélioration du cadre de travail.
L'aménagement du lieu de travail et l'adéquation ergonomique des
postes de travail sont à prendre en compte, de préférence
de manière préventive. En guise d'exemple, il pourra s'agir pour
un travailleur de bénéficier d'un éclairage suffisant ou
d'un siège mieux adapté, voire d'un écran d'ordinateur
adapté. D'autres mesures, correctives, pourront venir compenser la
diminution de certaines aptitudes physiques (baisse de la vision et de
l'ouïe, perte de force musculaire). Il convient également de
prendre en compte la charge mentale en ajustant les cadences, les horaires de
travail, les pauses.
Ensuite, il convient de permettre aux plus âgés,
qui n'auraient peut-être pas bénéficié de ce type de
mesures par le passé, de pouvoir continuer à travailler « en
prenant en compte la préservation de leur santé, le
développement de leurs compétences et la transmission de leurs
savoir-faire ». Certains auteurs soulignent l'intérêt de
développer un environnement dit « capacitant », qui
corresponde à l'ensemble des conditions individuelles, techniques,
organisationnelles et sociales nécessaires pour que le travail soit non
seulement non délétère, mais aussi facteur de
liberté et de progrès. Dans une perspective préventive, il
s'agit de préconiser des environnements qui fournissent aux individus
l'occasion de développer de nouveaux savoir-faire et de nouvelles
compétences, d'élargir leurs possibilités d'action, leur
degré de contrôle sur les tâches et sur leurs modes
opératoires. En prenant appui sur les différences
interindividuelles du vieillissement, un environnement
« capacitant » permettra de prévenir l'exclusion et
de favoriser les échanges intergénérationnels et la
reconnaissance sociale.
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