Section 2 - La volonté de vivre chez soi de plus
en plus vieux et le développement de l'e-santé : la notion de
proximité en point cardinal
Peu de personnes souhaitent aller en maison de retraite :
vivre chez soi le plus longtemps possible semble être une volonté
collective16. Les évolutions technologiques
14 Taux d'emploi des séniors,
pénibilité et santé au travail, adaptation
nécessaire des postes, politiques publiques et évolution de la
législation sociale.
15 Enfants.
16 Nonobstant le fait que, sous contrainte de
ressources suffisantes, chacun ne pourra pas s'offrir un séjour en
résidence spécialisée.
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permettront un MAD de plus en plus accessible, satisfaisant
à la nécessité de « proximité »
imposée par l'âge ou par une situation pathologique rendant la
personne dépendante.
Une question se posera à un bon nombre
d'aînés quant au choix de « vivre chez soi »
(Franco, 2010 : pp1-95), ou de vivre en structure d'accueil17. La
possibilité de « vivre chez soi » (Franco, 2010 :
pp1-95) impose des actions prioritaires à mener dans le cadre de la
« Force de l'âge » (Franco, 2010 :
pp2-16)18. A cet égard, le rapport de la mission
ministérielle « Vivre chez soi » (Franco, 2010 :
pp1-95), qui est la suite du rapport Laroque de 1962 (Laroque, 1962), fait
état de six volets clés, en intégrant le pharmacien dans
le volet « Accompagner ».
Les évolutions technologiques disponibles en direction
des séniors, et notamment le développement de l'e-santé et
de la télémédecine (Haute Autorité de Santé,
2013) seront également au coeur des futurs dispositifs (alors que
beaucoup de gens âgés ne savent pas se servir d'un ordinateur),
nécessitant une adaptation de la population à l'utilisation de
ces nouveaux outils (formation et « convivialité » des
dispositifs).
La télémédecine va nécessiter
l'utilisation des NTIC, et le plan stratégique de déploiement
doit considérer ce paramètre (Haute Autorité de
Santé, 2013), et composer avec cette contrainte (Serrière, «
Gérontologie : raisons des difficultés de ce secteur »,
2013). Il est évoqué, en France, la notion de « fracture
numérique » (Camal, 2010 : pp13-23), en comparaison aux
séniors américains qui sont plus en avance que les
Européens, vis-à-vis de l'utilisation des nouvelles technologies
(Nielsen, 2012). L'amélioration matérielle et organisationnelle
du quotidien est concernée par ce sujet (Serrière, «
Gérontologie : raisons des difficultés de ce secteur »,
2013).
17 Sous condition de ressources financières
suffisantes.
18 Par exemple, une modification du Code de la
Construction et de l'Habitation afin de « rendre possible la
création d'une nouvelle catégorie de logements sociaux
dédiés aux aînés » (Franco, 2010 : p6), et
comprenant une base d'équipements obligatoires, et des offres de soins
et de services à domicile.
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Il est observé que la notion de proximité est
placée en point cardinal, tant au travers des relations sociales et
familiales, qu'à celui des possibilités offertes par la
technologie pour « gagner en autonomie ». Cependant, les
séniors devront être adaptés (formation) à
l'utilisation des nouvelles technologies, qui, d'autre part, devront être
« conviviales » sur le plan de leur utilisation.
Ce constat démontre la nécessaire adaptation
à mettre en oeuvre, tant sur le plan de la législation que sur
celui des infrastructures ou des politiques sociales et familiales, en
prévision de l'arrivée massive et progressive des séniors.
La société doit également se moderniser, tout en adaptant
sa population à l'utilisation des nouveaux outils technologiques. Ces
chantiers sont importants et demandent à être anticipés
dans le temps.
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