1.1.2 LES RELATIONS COMMERCIALES
Les relations entre les partenaires de la filière
alimentaire sont complexes. En effet, bien qu'ils visent ensemble à
satisfaire la demande du consommateur, chacun doit veiller à assurer sa
propre rentabilitéì. De plus, ces relations se
déroulent dans un contexte marqué par une forte
volatilitéì des prix des matières
premières, notamment les matières premières agricoles, et
un climat de crise économique qui influence le comportement du
consommateurs et son pouvoir d'achat. Les pouvoirs publics ont la
volontéì d'améliorer les relations au sein de
la filière alimentaire, notamment par l'évolution de la
règlementation et par la mise en place d'outils de veille et de
médiation.
1.1.2.1 ENTRE CONFLITS ET PARTENARIATS
La Guerre des prix
Dans le contexte de crise actuel, les consommateurs portent
une attention certaine aux coûts des aliments. C'est ainsi que s'est
développée une « guerre des prix » entre les
différentes enseignes de la grande distribution. Les distributeurs, pour
rester compétitifs, font le choix de diminuer leurs marges sur certains
produits de marques nationales qui représentent de gros volumes. Cela se
traduit par une baisse des prix de ces produits qui constitue ainsi un argument
de vente essentiel pour attirer le client. Pour compenser cet effort, ils
augmentent leurs marges sur d'autres produits, généralement
fabriqués par des petites et moyennes entreprises (PME) comme les
marques de distributeurs par exemple. Ainsi, entre 2012 et 2014, les prix des
marques nationales ont diminué alors que ceux des marques de
distributeurs et des premiers prix se sont globalement maintenus. Au premier
semestre 2014, on observe une accélération de la déflation
pour les marques nationales et une désinflation pour les marques de
distributeurs et les premiers prix. Ce climat et le déséquilibre
naturel du rapport des forces durcissent les négociations commerciales
entre les fournisseurs et les acheteurs de la distribution. Les fournisseurs
témoignent d'importantes difficultés pour répercuter la
hausse des prix des matières premières, ce qui met en danger la
santé financière de leur entreprise, les emplois et réduit
considérablement leur capacitéì à
investir, innover et croître. Cette course au prix le plus bas n'est pas,
non plus, sans effet chez les distributeurs qui ne peuvent envisager de baisser
trop longtemps leurs profits. Ainsi, la préservation du pouvoir d'achat
des Français pourrait avoir pour conséquence une destruction
d'emploi dans les différents maillons de la chaîne
d'approvisionnement alimentaire.
Des actions de contractualisation
Au sein de la filière alimentaire, des initiatives
privées sont prises par les opérateurs économiques pour
améliorer les relations. Il s'agit tout particulièrement de la
contractualisation entre les acheteurs de la distribution, les transformateurs
et/ou les producteurs, qui doit donner à ces derniers une
visibilitéì en termes de
qualitéì, de quantitéì et de
prix. Ce type de contrat existe entre certaines enseignes et leurs producteurs
ou sous forme de contrat tripartite associant également les
transformateurs. Des chaînes de restaurants utilisent, elles aussi, ce
moyen pour s'assurer un approvisionnement régulier et conforme à
leurs besoins.
44
|