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Le cautionnement bancaire en droit ivoirien.

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par BONY HUGUES LEKPO
UNIVERSITE METHODISTE DE COTE Dà¢â‚¬â„¢IVOIRE - Master 2 2015
  

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CHAPITRE 2 : LES EXIGENCES DE FORME DU CAUTIONNEMENT BANCAIRE EN DROIT IVOIRIEN

La forme du contrat de cautionnement bancaire joue un rôle très important. Elle est l'extériorisation du consentement de chaque partie. Ce qui permet d'en faire facilement la preuve. En la matière, les parties ont l'obligation de transcrire leurs volontés dans un écrit. Lequel écrit doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires.

Section 1 : L'exigence d'un écrit pour la matérialisation des différents
consentements

D'après l'article 14 alinéa 2 de l'AURS, le cautionnement se prouve par un acte comportant la signature du créancier et de la caution.

Les consentements des parties dans le cautionnement bancaire sont donc exprimés par leurs signatures apposées sur l'acte de cautionnement.

Et pourtant, le consensualisme57 est l'un des sacro saints principes de notre droit des contrats.

Il correspond plus aux nécessités du monde des affaires qui se veut efficace dans la célérité. Ceci dit, en matière contractuel il se pose toujours l'épineux problème de la preuve car les conventions non écrites sont toujours difficiles à prouver. Et le monde de la banque n'échappe pas aux conflits portant sur des questions de preuve du contrat. C'est bien pour cela que le législateur OHADA a estimé utile d'exiger l'écrit comme forme juridique du cautionnement.

57 Le consensualisme est le principe selon lequel un acte juridique n'est soumis à aucune forme particulière pour sa validité. La doctrine fait la distinction entre le consensualisme positif et le consensualisme négatif. « Négativement, le consensualisme signifie qu'en dehors des cas ou le droit positif énonce des exigences particulières, aucune formule sacramentelle, aucun écrit, aucune parole solennelle, aucun geste rituel, aucun acte d'exécution, aucune intervention tierce, bref aucune formalité n'est nécessaire à la formation du contrat.

Positivement, il suffit donc d'un écrit, d'une parole, d'un geste ou d'un signe qui manifeste une volonté certaine pour former le contrat »

Cf. TERRE(F), SIMLER (PH.), LEQUETTE(Y), Droit Civil : Les Obligations, 6e éd., Dalloz, 1996, 1160.

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Le cautionnement bancaire doit être alors sous forme papier bien que la forme électronique puisse, elle aussi, avoir son importance.

Paragraphe 1 : L'écrit, acte de cautionnement bancaire

L'AURS consacre l'écrit comme forme du cautionnement même si dans son libellé il ne fait pas cas de la sanction applicable en cas de défaut de cet écrit.

A. La consécration du principe par l'AURS

L'AURS affirme en son article 14 : « Le cautionnement ne se présume pas, quelle que soit la nature de l'obligation garantie.

Il se prouve par un acte comportant la signature de la caution et du créancier ainsi que la mention, écrite de la main de la caution, en toutes lettres et en chiffres, de la somme maximale garantie couvrant le principal, les intérêts et autres accessoires (...) »

Il pose là le principe selon lequel dans le cautionnement les volontés des parties doivent être expressément exprimées. Un cautionnement ne saurait être implicite, tacite, c'est-à-dire résulté des circonstances ou du comportement des parties.

Tout cautionnement doit être matérialisé. Cela dans un souci de transparence et protection des parties, surtout de la caution58. « L'objectif de cet article paraît être d'empêcher le créancier de profiter de circonstances nébuleuses pour faire supporter

par un tiers le défaut du débiteur. Il vise, en outre, à assurer que la caution ait bien compris la nature de son engagement - ce qui permet de remédier en partie au problème de sa rationalité limitée »59.

Dans le cautionnement bancaire, l'écrit est la forme qui doit attester de la réalité des consentements exprimés. Comme le révèle si bien l'alinéa 2 de l'article 14 suscité.

58 N'DIAYE (I, Y), Réflexions sur le Cautionnement OHADA, Revue Sénégalaise de Droit des Affaires(RSDA), n°5,2007.

59 PARENT(A) ET MACKAAY(E), Le Cautionnement en Droit Civil Québécois : Une Analyse Economique, faculté de droit université Mc Gill et université de Montréal, www.analyseeconomiquedudroit.com (15.12.2014).

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Cette exigence (combinée à celles relatives à la mention manuscrite et de l'expression des consentements par signature) fait du cautionnement bancaire un contrat formaliste.

Un contrat formaliste étant un contrat qui se forme par l'accomplissement d'un certain nombre de formalités (dont l'écrit).

Quelle est alors la sanction encourue si l'écrit venait à faire défaut ?

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