Arthur M. OKUN (1928-1980) économiste
américain, connu pour la loi qui porte son nom : la loi d'OKUN,
désignée par ailleurs, sous le nom de coefficient d'OKUN ou
relation PIB/chômage. Cette loi fut à l'origine du programme de
réduction d'impôts qui a été initié par le
président J. Kennedy. Il fut membre du Council of Economic Advers qui
est un groupe de 3 économistes réputés, chargés de
conseiller le président des Etats-Unis.
La loi d'OKUN relie la production au chômage dans le
contexte de fluctuations conjoncturelles. Pour Samuelson et Nordhaus (2000),
elle fournit le lien de toute première importance entre le marché
des produits et le marché de travail. Pour lui-même,
c'est-à-dire Arthur OKUN, il s'agit d'une relation empirique entre
l'output gap et la variation du chômage. Plus concrètement, cette
loi mesure l'élasticité du taux de chômage aux variations
de la croissance (OKUN, 1970).
C'est en 1962 qu'Arthur OKUN formule, dans un article
pionnier, cette relation. Pour les États-Unis, sa loi prend la forme :
Pour chaque point de croissance au-dessus de 3%, le taux de chômage
diminue de 0,5 point (« coefficient d'OKUN »). Il s'agit là
d'« une relation linéaire simple entre l'écart du taux de
chômage à son niveau naturel et l'écart de la production
par rapport à son niveau potentiel. Il existe donc une
corrélation négative entre les changements du taux de
chômage et les changements de croissance de la production.
La relation entre le taux de chômage et écart de
production est plus précisément considérée par OKUN
comme relatant les déviations de la production à son niveau
potentiel et du taux de chômage à son niveau naturel.»
(DESTAIS et al, 2005).
La loi d'OKUN indique une relation linéaire entre la
croissance économique, mesurée par le taux de croissance du PIB
réel, et la variation du taux de chômage. Elle montre qu'au
dessous d'un certain seuil de croissance du PIB, le taux de chômage
augmente et qu'il diminue au dessus de ce seuil. Ainsi, pour chaque point de
croissance au dessus de ce seuil,
TSONGO MULWAHALI Patient, Mémoire :
Création des entreprises et chômage en R.D.C : Vérification
empirique de la loi d'OKUN. De 2000 à 2014
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l'on peut déterminer un coefficient d'OKUN lequel
varie selon les pays et les époques. Les politiques économiques
ont alors comme objectif un enrichissement de la croissance en emploi qui
diminue ce seuil (Blanchard et Cohen, 2006).
La loi d'OKUN décrit une relation linéaire
entre le taux de croissance du PIB (?Y/Y) et la variation du taux de
chômage (?U). Explicitement, la loi d'OKUN prend la forme suivante :
?U = -â*[(?Y/Y) - gy0]
Où â est le coefficient d'OKUN, g y0 : le taux
de croissance potentielle de l'économie (exprimé en pourcentage).
Cette équation suppose que chaque point de croissance au-dessus de
gy0 entrainerait une diminution du chômage de â point.
Autrement : ?U < 0 si et seulement si (?Y/Y) > gy0
Donc, le coefficient d'OKUN mesure l'impact sur le taux de
chômage d'une déviation de la croissance du PIB par rapport
à la normale. Pour s'en rendre, il suffit de dériver ?U par
rapport à (?Y/Y)
Noter en passant que le coefficient d'OKUN peut prendre
différentes valeurs selon les pays puisque dépendant de la
façon dont les firmes ajustent l'emploi aux variations temporaires de la
production.
Par ailleurs, l'ajustement de l'emploi dépend de
contraintes légales et sociales à l'embauche et au licenciement.
Ainsi, par exemple, plus les contraintes légales et sociales à
l'embauche et au licenciement sont fortes, plus le coefficient d'OKUN est
faible. Par exemple, Olivier Blanchard et Daniel Cohen ont estimé, pour
la France, ce coefficient à 0.57 (François et J.P TSASA V.
KIMBAMBU, 2011).