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Croissance économique et chômage en R.D.Congo. Vérification de la loi d'OKUN de 2000 à  2014.

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par TSONGO MULWAHALI Patient
Université de Kalemie - Licence 2016
  

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A. Définition

Chômeur au sens du B.I.T. : toute personne en âge de travailler, sans emploi, immédiatement disponible, et à la recherche d'un emploi ou en ayant trouvé un qui commence ultérieurement. Plus précisément, le B.I.T. définit une personne en âge de travailler comme ayant 15ans ou plus, le fait d'être sans emploi comme celui de ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence, et le fait d'être immédiatement disponible comme celui de pouvoir prendre un emploi dans les 15 jours (Blanchard O. et D. Cohen, 2004).

Il est donc nécessaire de donner une définition opérationnelle du chômage. Une définition qui consiste à considérer comme chômeurs tous les individus qui sont inscrits à l'ONEM (Office National pour l'Emploi), mais cette définition pose quelques problèmes :

V' tous les chômeurs ne sont pas inscrits ;

V' certains travailleurs au noir sont inscrits ;

V' les systèmes de prise en charge des chômeurs diffèrent d'un pays à l'autre, ce qui rend délicates les comparaisons internationales.

La définition que nous retiendrons est celle qu'a adoptée le Bureau International du Travail (B.I.T.) en 1982. Cette définition est précise et permet clairement de discriminer les individus actifs, inactifs et au chômage. Elle permet surtout les comparaisons internationales. Elle a cependant un inconvénient majeur puisqu'elle nécessite l'organisation d'enquêtes régulières (Blanchard O. et D. Cohen, 2004).

a. Le taux de chômage

François Kalala (2005) définit le taux de chômage comme le ratio du nombre de chômeurs sur la population active

u=U/L avec u : taux de chômage, U : nombres de chômeurs ; L : population active.

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La population active est la somme du nombre de travailleurs employés et du nombre de chômeurs :

L = N + U

Population active = travailleurs + chômeurs.

La population active regroupe les personnes qui occupent un emploi et les chômeurs. C'est par rapport à la population active qu'on mesure le taux de chômage.

Taux de chômage = * 100

En Novembre 2002, la ministre congolaise du Travail et Prévoyance Sociale, Madame Marie-Ange LUKIANA, s'est inquiétée du taux élevé de chômage en RD Congo, estimant qu'il constitue « un véritable fléau dont il faut s'occuper au plus vite et dans une synergie efficace ». Prenant la parole à l'occasion d'un atelier tripartite de validation du programme de cadre d'urgence de création d'emplois et de revenus en RD Congo, Madame Lukiana a indiqué que le produit intérieur brut (PIB) par habitant en RD Congo est de101 dollar US, c'est-à-dire 8,4 USD par mois, soit 0.28 USD, l'équivalant en monnaie nationale de 100FC franc congolais) par jour (PANA, 2002).

En considérant les prix du transport, du pain et d'autres services vitaux, le congolais n'a pas la capacité de s'investir dans la construction et se doter une mentalité favorable à la paix durable (PANA ; 2002)

Selon madame Ange Lukiana, seuls 2 à 4% de la population totale active peut trouver un emploi dans le secteur structuré, alors que le reste se débrouille dans des activités précaires et sans accompagnement adéquat. Elle a ajouté ensuite que sur 12millions de jeunes en âge de travailler, 1 million seulement peuvent être absorbés dans des activités génératrices de revenus.

Suivant la déclaration de la direction du Bureau de Zone de l'organisation de travail (OIT), l'emploi constitue un de piliers majeurs de la consolidation de la paix et de la reconstruction d'un pays. Elle a précisé que le chômage massif des jeunes constitue sans nul doute une menace

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permanente pour la paix sociale en particulier et la paix en général (PANA ; 2002)

Cet atelier est organisé à la suite d'une concertation interministérielle sur les axes stratégiques de création d'emplois et de revenus en RD Congo dont l'objectif était d'échanger et de mettre en commun les contributions sectorielles de plusieurs ministères en termes de politiques, stratégies, programmes d'actions et sources de financement afin de constituer les options principales d'un programme d'urgence de création d'emplois et de revenus en RD Congo (PANA ; 2002)

B. Salaires réels et chômage d'équilibre

Le paradigme de la concurrence parfaite ne rend pas compte d'un paradoxe majeur du marché du travail, à savoir : l'existence simultanée des postes vacants et de certaines personnes sans emploi. Une série d'imperfections, d'origine tant économique qu'institutionnelle, font que les marchés du travail se trouvent en équilibre alors même que le chômage global excède le niveau volontaire. Il arrive, d'une part, que les travailleurs excédentaires dans un secteur, quoique disposés faute d'un savoir-faire spécifique. D'autre part, certains travailleurs qualifiés sont simplement au chômage parce qu'ils ne sont pas au courant de l'existence des postes vacants mieux payés dans leurs secteurs (Kabuya, 2005).

1) Les salaires réels

Les salaires peuvent être déterminés de plusieurs façons. Parfois ils sont fixés par des négociations collectives, c'est-à-dire entre les entreprises et les syndicats. Pour le reste, les salaires sont fixes par l'employeur, soit par une négociation entre employeur et l'employé. En général, plus l'emploi concerné nécessite des qualifications, plus le pouvoir de négociation de l'employeur est fort. La détermination des salaires se fait également différemment selon les pays (Kalala ; 2005)

Le salaire réel est celui qui s'exprime en moyens de substances de l'ouvrier ; il indique la quantité et la qualité des objets de consommation et des services que l'ouvrier peut se procurer pour son salaire en argent. Pour

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déterminer le salaire réel de l'ouvrier, il faut partir du taux du salaire, du niveau des prix des objets de consommation, du loyer, des charges fiscales acquittées par l'ouvrier, des journées non payées avec la semaine de travail réduite, du nombre des chômeurs totaux et partiels qui sont entretenus aux frais de la classe ouvrière (ZENOU, Yves1996)

Le salaire nominal est celui est exprimé en argent ; c'est la somme d'argent que l'ouvrier reçoit pour la force de travail qu'il a vendue au capitaliste. Celui-ci ne donne pas en lui seul une idée du niveau réel de la rémunération de l'ouvrier (TSASA ; 2011). Il est mesuré en prix courant, c'est le salaire tel qu'il est indiqué sur le contrat de travail, la fiche de paye, etc. Tandis que le salaire réel indique le pouvoir d'achat du salaire nominal, à prix constants. Donc si la hausse des prix est identique à l'augmentation du salaire nominal, le pouvoir d'achat stagne, il n'augmente que si la hausse du salaire nominal est supérieur à celle des prix (CAHUC P ; 1993).

On peut calculer le salaire réel soit en monnaie constante, soit en indices en volume (quand on a plusieurs années) :

Salaire = (salaire nominal/indice des prix) x 100 ou bien : indice du pouvoir d'achat (base 100 année t) = indice du salaire nominal/indice des prix (base 100 année t) x 100

Nous comprenons que, le salaire réel est la part de la richesse (valeur ajoutée) qui revient effectivement aux salariés.

2) Le chômage d'équilibre

La quasi-totalité des études de macroéconomie appliquée s'accordent pour considérer que, dans chaque pays, en raison des caractéristiques des négociations salariales et du fonctionnement du marché du travail, il existe un niveau de chômage d'équilibre (H. STERDYNIAK, 1995), en deçà duquel apparaissent des hausses de salaires excessives, donc une hausse de l'inflation. La production est limitée par le chômage d'équilibre, qui fixe une borne aux objectifs que peut se donner la politique économique quant au plein- emploi.

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Si cette notion ne pose pas problème aux Etats-Unis, où la stabilité du taux de chômage d'équilibre est grosso modo compatible avec les faits, elle est plus problématique en Europe où la dérive du taux de chômage depuis 1973 remet en cause la notion de chômage d'équilibre : celui-ci a-t-il fortement augmenté en Europe ? Quels sont les facteurs explicatifs de cette hausse ? Va-t-elle se poursuivre ? Les mécanismes de retour à l'équilibre sont-ils particulièrement lents à opérer ? Ou totalement inexistants ? (H. STERDYNIAK, 1995),

Sur le plan théorique, il existe deux approches rivales pour définir et évaluer le taux de chômage d'équilibre :

la courbe de Phillips est fondée sur une relation macroéconomique et empirique selon laquelle le niveau du chômage fait baisser le taux de croissance du salaire.

les nouvelles théories du chômage dérivent de bases théoriques et microéconomiques une relation décroissante entre le niveau du chômage et le niveau du salaire réel (H. STERDYNIAK, 1995),

Ces deux approches conduisent à des conclusions contrastées. Selon la courbe de Phillips, le taux de chômage d'équilibre de long terme n'est influencé que par l'évolution tendancielle de la productivité du travail ; il est relativement stable ; la politique économique ne peut guère le faire diminuer ; le taux de chômage européen est fortement au- dessus du taux d'équilibre. Selon les nouvelles théories du chômage, le taux de chômage d'équilibre dépend de toutes les variables qui jouent sur la formation des prix et des salaires (taux de cotisations sociales, termes de l'échange, taux d'intérêt, salaire minimum, taux des prestations chômage, etc...) ; il est donc influencé par la politique économique et varie au cours du temps. Le taux de chômage effectif reste toujours proche du taux de chômage d'équilibre. Il est donc important de bien discriminer entre ces deux théories tant sur le plan théorique que sur le plan empirique (COTIS J.-Ph, 1996).

Et souvent on parle de NAIRU pour expliciter un taux de chômage n'accélérant pas l'inflation. Pour l'évaluer à partir des relations de prix et de salaire, on résout le système prix-salaire en éliminant l'inertie nominale (i.e.

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les délais d'indexation). Autrement dit, on considère un sentier de moyen terme sur lequel toutes les variables nominales croissent à un taux constant. Lorsque la spécification de l'équation de salaires est une courbe de Phillips, comme cela est le cas dans les estimations précédentes, le taux de chômage d'équilibre est déterminé par :

> le taux de croissance tendancielle de la productivité du travail ; > le taux d'inflation tendancielle, s'il n'y a pas indexation unitaire des salaires sur les prix ;

> la variation tendancielle des termes de l'échange ;

> la variation des cotisations sociales employeurs.

Calculer un taux de chômage d'équilibre implique d'effectuer des hypothèses sur l'évolution de ces variables « à l'équilibre » (SETTERFIELD; 1992)

C. La difficulté de mesurer le chômage

Pour mesurer le chômage, il est nécessaire de tracer une limite nette entre activité, inactivité et chômage, afin de pouvoir classer les individus dans l'une de ces catégories. Certaines situations sont cependant très floues :

> une personne qui travaille à temps partiel involontaire occupe un emploi mais est touchée partiellement par le chômage ;

> un chômeur en formation peut être considéré comme un actif, puisqu'il est chômeur, ou comme inactif, puisqu'il suit une formation. De manière générale, les fluctuations du produit, de l'emploi et des prix ont souvent pour origine une modification de la demande globale (Mankiw, 2004). Ces fluctuations du produit et de l'emploi entraînent un déséquilibre sur le marché du travail. C'est le cas observé dans l'environnement économique de la RD Congo. En effet, dans cette économie, ce non ajustement entre la demande et l`offre de l'emploi s'est traduit naturellement par une hausse de taux de chômage.

Cependant, la situation n'a pas toujours été ainsi. Ce n'est qu'après son indépendance, précisément dans la décennie 70, que

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l'économie Congolaise est devenue fortement instable et caractérisée par une inflation galopante, allant quelques fois à l'hyperinflation doublée du sous-emploi permanent et aigu. Une situation de stagflation dont les caractéristiques principales sont une inflation accompagnée par le chômage, tous deux présentant de taux très élevés. L'exemple de l'année 1991, affichant un taux de chômage de 92.1% et un taux d'inflation de 9141.32%, prouve à suffisance ladite situation.

MUTEBA et al (2005) ont stigmatisé cette stagflation et insisté sur son caractère relativement permanent en RD Congo. De son côté, Kongolo (2002) a mis en évidence la tendance haussière du chômage en RD Congo. Suivant les années 1990, le taux de chômage était de 89, 8% soit sur l'ensemble de la population congolaise, seuls 10, 2% de la population active étaient employé. Et en 1992, ce taux passe de 91,9% à 92,1% soit une légère augmentation de 0,2 point de la population en chômage et cela va crescendo. En comparant par exemple à la situation de 1990 et celle de 2000, il se dégage un accroissement des chômeurs de 6,9 points. Cette situation traduit non seulement l'exiguïté du marché de l'emploi Congolais mais aussi la recrudescence du taux de chômage au fil des années.

Toutefois, la RD Congo n'est pas le premier ni le seul à connaître une situation de chômage. Il s'agit d'un phénomène que peut connaître toutes les économies, à un moment ou un autre. C'est dans ce cadre que ce phénomène économique a intéressé un certain nombre des penseurs en sciences économiques.

Arthur OKUN est l'un parmi les économistes qui s'y est intéressé et dont les travaux ont connu un retentissement énorme. Dans ses études des années 1962 et 1970, il associa les fluctuations du PIB réel « Y » autour de son sentier de croissance tendanciel «Yp » aux fluctuations en sens opposé du taux de chômage « U » autour de son taux d'équilibre « Un »,

soit (U -Un) = -g(Y - Yp) ;

Cette équation est équivalente à l'équation suivante :

(Yp-Y)/Yp = â(U-Un) (MANKIW, 2003).

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2.1.2 EMPLOI

L'évolution de l'emploi a été dominée, en 2013, par une faible augmentation des effectifs des travailleurs dans le secteur privé et par la recomposition du fi chier des agents de l'Administration publique. Cette évolution a permis la prise en compte dans le fichier définitif d'un certain nombre d'agents non répertoriés autrefois, notamment les militaires et policiers actifs et les agents de services de migration. Ainsi, les données de l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS), des Ministères du Budget et de la Fonction Publique indiquent une création nette d'emplois de l'ordre de 158,1 milliers de postes, laquelle s'est traduite par une légère baisse du chômage. Il sied de relever qu'en dépit de ce résultat, le marché du travail en RDC demeure caractérisé par des pressions permanentes sur l'offre d'emplois et la précarité des emplois créés, par manque de protection de ceux-ci par l'Etat ainsi que par des méthodes de recrutement inadaptées (BCC, 2013).

2.1.3 PAUVRETE

La littérature économique contemporaine est généralement peu prodigue en ce qui concerne la conceptualisation du phénomène de la pauvreté. Elle s'est en effet attachée principalement aux dimensions monétaires, et/ou d'accessibilité aux ressources productives et aux besoins essentiels.

Il n'existe pas de définition unanime reconnue du concept « pauvreté ». Les grands courants de la pensée économique relatent de l'évolution de la pauvreté. Des approches sociales, politiques ou anthropologiques, ou encore des points de vue d'institutions internationales, telles le PNUD ou la Banque mondiale, l'appréhension de la pauvreté, et par la même approche des stratégies de réduction de la pauvreté, varient aussi bien dans leurs définitions que dans leur mise en oeuvre.

La pauvreté n'est généralement jamais définie par elle-même, mais elle est toujours abordée en fonction d'autres concepts, comme ceux de la croissance, du bien-être, de l'exclusion ou encore de l'équité. Il n'est donc pas aisé d'identifier clairement les éléments clés du concept de pauvreté

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d'autant plus qu'il ne se définit généralement que par rapport à son contexte spécifique, qu'il soit mondial, régional, national ou encore local.

Au-delà de ses caractéristiques sociales, économiques ou géographiques, l'approche de la pauvreté dépend aussi essentiellement du point de vue adopté pour appréhender le phénomène. Que l'on se place dans une optique utilitariste ou non, que l'on définisse la pauvreté en fonction du revenu, de la consommation des ménages, des besoins essentiels ou du point de vue des capacités, on obtient des définitions fort différentes.

En outre, pour tenter de définir la pauvreté sous différentes dimensions il serait nécessaire de comprendre les concepts ayant trait de loin ou de près à la pauvreté et utilisés dans la littérature. Ces concepts sont entre autres: la pauvreté absolue et relative, l'indicateur de pauvreté humaine (IPH), les seuils de pauvreté destinés aux comparaisons internationales, les seuils de pauvreté nationaux, l'indicateur de développement humain (IDH), la dimension sociale d'ajustement (DSA), l'acuité ou profondeur de la pauvreté, etc.

D'après le PNUD (2012), près de 87,7 % de la population Congolaise vit sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle de 1,25 dollar américain par jour. Les effets de la croissance économique sur le niveau de vie de la population demeurent donc très limités. Le revenu par habitant s'élève à 104.1 USD en 2011 alors qu'il était de 324.5 USD en 1960. Aucune politique de protection sociale n'est en vigueur.

Au-delà des options utilitaristes ou non utilitaristes, la pauvreté est généralement définie comme " un état de privation de bien être jugé inadéquat pour vivre décemment". Dans ce cas comme la pauvreté se définit à nouveau par rapport au bien être, il est normal que les débats sur la définition et la mesure de la pauvreté soient apparentés à ceux sur le bien être. Par rapport à ce concept de référence, on distingue alors la pauvreté absolue de la pauvreté relative.

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Pauvreté absolue

On parle de pauvreté absolue lorsqu'un individu, un foyer ou une famille ne dispose pas d'attributs considérés comme ceux du bien-être minimal (PNUD 1995). La pauvreté absolue renvoie donc à un seuil de pauvreté exprimé en valeur absolue et correspondant à la possibilité de satisfaire à des besoins minimaux. Les seuils de pauvreté élaborés à partir des données relatives à la consommation des individus et des ménages où l'on construit une ligne de pauvreté en dessous de laquelle les individus et les foyers sont considérés comme pauvres, ressortent d'une approche absolue (RAVALLION, 1996).

De la même manière, en ce qui concerne l'approche absolue par le revenu, une personne se trouve dans la pauvreté absolue si son revenu est en deçà d'un seuil de pauvreté défini à partir des revenus de la population. Ainsi par exemple la norme établie par la Banque mondiale pour identifier la pauvreté, à savoir disposé de moins d'un dollar par personne et par jour, est une définition absolue de la pauvreté basée sur les revenus.

Sur le total de la population mondiale de 6 milliards d'habitants 2,8 soit 47 % peuvent être considérés comme pauvres si l'on prend en compte le seuil minimal de la Banque Mondiale de 2 dollars par jour et par personne tandis que 1,2 milliards de personnes vivent avec un revenu inférieur à 1 dollar par jour. L'avantage d'une telle approche est de déterminer une ligne de pauvreté prédéfinie, fixe, de sorte qu'il est possible de décomposer le nombre d'individus ou de foyers qui sont sous cette ligne et d'identifier ainsi clairement un groupe de personnes considérées comme pauvres.

En général, les individus sous la ligne de pauvreté sont encore subdivisés en deux groupes: les pauvres et les extrêmement pauvres, pour lesquels les revenus ou la consommation ne suffisent même pas à satisfaire le minimum alimentaire. En Afrique subsaharienne, l'approche absolue avec élaboration d'un seuil absolu de pauvreté a été retenue par près de 25 pays (BLATIN, M, 2002).

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La pauvreté n'est pas répartie de manière uniforme dans le monde, et la situation relative des continents change.

Suivant Henner (2002), la pauvreté absolue est peu présente dans les pays à économie de marché, mais plus augmenté dans les pays en transition, ainsi qu'en Asie du sud et centrale, en Amérique Latine et surtout en Afrique subsaharienne, où le nombre de pauvres est passé de 220 millions en 1987 à 290 millions en 1998. Ces évolutions absolues tiennent évidemment compte de l'explosion démographique en Afrique, surtout parmi les classes les plus défavorisées, ce qui conduit à des effets cumulatifs de la pauvreté.

Pauvreté relative

L'approche de la pauvreté relative est plutôt voisine du concept d'inégalités dans la mesure où elle s'intéresse aux différences relatives entre personnes d'une même communauté. La pauvreté relative varie et change d'état ou de nature à l'intérieur même de la communauté ou du groupe social que l'on étudie. Elle peut donc se retrouver dans n'importe laquelle des classes sociales, tant au sein des populations dite «pauvres» que parmi celles disposant d'un niveau de vie plus élevé.

En termes de revenu, une personne est relativement pauvre si elle appartient à un groupe considéré comme à faible revenu: par exemple, les 10 % des personnes les plus pauvres. Les seuils de pauvreté relative sont plus rarement utilisés pour mesurer cette dernière. En effet, les groupes pauvres identifiés par cette méthode ne sont en somme que les décalques d'une courbe de distribution des revenus. En général, quand une telle méthode est retenue, la mesure utilisée pour établir la ligne de pauvreté correspond à un pourcentage déterminé de la population (de 25 à 50%) dont le revenu est inférieur à la moyenne nationale.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand