2- Jeunesse (capital humain) et
développement
Les économistes se sont aperçus que les facteurs
travail et capital étaient insuffisants pour rendre compte de la
croissance du PIB. Ils décidèrent donc de s'interroger sur la
notion de la théorie de la croissance. Ils sont parvenus à
élaborer une nouvelle théorie (la théorie du capital
humain) qui est susceptible de mieux expliquer la croissance économique
enregistrée par différents pays. Mais depuis la découverte
de la théorie, les avis des économistes ont été
divers.
En effet, Becker fut l'un des premiers économistes
à s'intéresser au capital humain. Son ouvrage « Human
capital » paru en 1964, est généralement
considéré comme l'un des ouvrages fondateurs de la théorie
du capital humain. Becker adopte une démarche macroéconomique
pour élaborer ensuite une théorie essentiellement
microéconomique. Après lui suivra les économistes comme
Eicher (1990), qui décompose la théorie du capital humain en deux
composantes : c'est une théorie de la répartition des revenus, et
une théorie de la demande d'éducation. Stiglitz appréhende
le capital humain comme «l'ensemble des compétences et
expériences accumulées qui ont pour effet de rendre les
salariés plus productifs» (Bialès, 2008). Selon la Banque
Mondiale, le capital humain est «l'ensemble des connaissances,
compétences et données d'expérience que possèdent
les individus et les rendent économiquement
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l'agriculture au Bénin
productifs»2. Le capital humain se
définit donc «comme l'ensemble des capacités productives
qu'un individu acquiert par l'accumulation de connaissances
générales ou spécifiques, de savoir-faire» (Cacot et
Rebouissoux, 2008).
Dans cette optique, le capital humain est l'ensemble des
capacités physiques ou intellectuelles d'un individu ou d'un groupe
d'individus favorisant la production d'un revenu. Ces capacités
s'acquièrent notamment grâce à l'éducation.
L'investissement en éducation améliorerait les capacités
intellectuelles des individus qui seraient susceptible d'accroitre le capital
humain rendant ainsi les individus plus productifs. Cette notion
développée par Becker repose sur l'idée selon laquelle :
«le travail qualifié serait assimilé à un capital
dont les caractéristiques sont le niveau d'éducation, de
formation et de qualification ». La théorie du capital humain part
d'une série de faits ; dans les pays développés, le
capital humain est le facteur de différenciation le plus important dans
la concurrence internationale; il se réunit donc autour de
l'éducation, de la formation professionnelle, des compétences,
des qualifications et expériences déterminant une aptitude
individuelle d'exercer une activité économique. Le concept met
l'accent sur l'importance du facteur humain dans les économies
basées sur les connaissances et les compétences. Cela laisse
supposer que les connaissances et les aptitudes acquises par un individu en se
formant accroissent ses chances sur le marché du travail d'où la
nécessité d'appréhender la portée du capital humain
et les atouts d'ordre économique.
A la suite d'Azariadis et Drazen (1990), « les
économies dont le niveau d'éducation est insuffisant peuvent se
trouver prises dans la trappe à pauvreté » (Gurgand, 2005) ;
le savoir des sociétés étend donc les possibilités
d'accumuler du revenu. L'idée sous-jacente à la théorie du
capital humain serait de considérer l'éducation comme un
investissement. L'investissement en capital humain procure des avantages, aux
individus et aux entreprises et façon générale à la
société. Le concept montre l'importance du facteur humain dans
les économies où les connaissances et les compétences
occupent une place centrale. On montre en effet, les pays dont le taux de
croissance est élevé disposent d'un capital humain important. Les
travaux de Denison (1961), ont montré que 23% de la croissance
économique des Etats-Unis entre 1930-
2Glossaire World Bank
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1960 était imputable à l'accroissement du
capital humain, donc à l'éducation (Kassé, 2008). En outre
de son effet positif sur le tissu économique, l'investissement en
capital humain se traduit par des effets de diffusion au niveau de la
société. Le capital humain représente en effet tout ce qui
peut accroitre la productivité en plus du capital physique et du
progrès technologique. Le stock de capital humain contribue à
accroitre les compétences de l'individu et ainsi augmenter son rendement
marginal. Tout effort économique envisagé en investissant dans le
capital humain stimulera à priori la croissance par des gains de
productivité induits. L'approche du capital humain met en exergue le
rôle déterminant du facteur humain et du travail qualifié
sur l'activité économique d'où l'importance du capital
humain et les ambitions des pays sont de plus en plus orientées vers des
investissements accrus en capital humain, donc en éducation et
formation.
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