B) Les recapitalisations qui divisent les actions
de l'entreprise en deux catégories
Ces plans séparent les actions de l'entreprise en deux
catégories avec différents droits de vote. Il existe plusieurs
techniques, le but est de permettre aux managers ou aux familles actionnaires
d'avoir des droits de vote disproportionnés par rapport à la part
du capital qu'ils détiennent.
Ainsi il va y avoir des actions sans droits ; Lease, Mc
connell et Mikkelson (1983) cités par Jarrell, Brickley, Netter (1988)
ont montré que les actions avec droit de vote ont une valeur de 1%
à 7% supérieure à celles qui n'en ont pas .
De Angelo et De Angelo (1985) cités par Brickley et al
(1988) trouvent qu'en moyenne après ce type de recapitalisations, le
management et les familles contrôlent 57% des droits de vote. Cependant
De Angelo et De Angelo suggèrent que les actionnaires des firmes de cet
échantillon peuvent avoir intérêt à limiter la
compétition pour le management de leurs firmes, selon eux la
réduction de la probabilité d'OPA peut inciter les managers en
place à faire des investissements de long terme en capital humain.
Deux études ont été
réalisées dans le but de savoir si les structures doubles sont
bénéfiques ou pénalisantes pour les actionnaires.
Partch (1987) cité par Brickley et al (1988) a
examiné la réaction des marchés lors de l'annonce d'une
recapitalisation duale dans quarante quatre firmes, elle trouve un effet
non négatif. Cependant, Jarrell et Poulsen (1988) cités par
Brickley et al (1988) trouvent un effet négatif ( 0.93%) . Ils mettent
aussi en évidence le fait que les firmes qui entreprennent ce type de
recapitalisations ont un profil particulier : de très bonnes
performances boursières avant la recapitalisation (+37% durant
l'année précédente) , les salariés de ces firmes
détenaient en moyenne 44% des droits de vote avant la recapitalisation
or nous savons que les rachats d'actions augmentent significativement les
droits de vote des salariés.
Ces caractéristiques suggèrent que la firme type
qui entreprend une telle recapitalisation est déjà
contrôlée par les actionnaires salariés .
Les deux catégories de rachats d'actions que nous
venons d'évoquer ne sont pas représentatives de l'ensemble des
recapitalisations réalisées durant les années 80 . En
effet la majeure partie des rachats d'actions n'appartenaient à aucune
de ces deux catégories ; il s'agissait de rachats classiques.
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