1. Tests et Résultats
Vu l'importance que l'économétrie accorde
à la stationnarité, il est recommandé de toujours
commencer par chercher l'ordre d'intégration des variables dans tout
travail d'économétrie.
Cela est d'autant plus pertinent dans la présente
étude que les variables utilisées dans le modèle sont
toutes des variables macro-économiques, qui d'ordinaires sont non
stationnaires.
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1-1. Tests de stationnarité
Même si le cadre ARDL ne nécessite pas des
variables pré-tests à faire, le test de racine unitaire pourrait
nous convaincre ou non sur l'utilisation du modèle ARDL.
1-1-1. Test de stationnarité de Dickey-Fuller
augmenté
La stationnarité de la variable est jugée
à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented
Dickey-Fuller test statistic) et critical value (Mackinon Critical Values for
rejection of Hypothesis of a unit root, c'est-à-dire la valeur critique
Mackinon).
L'alternative de décision qui se présente
à l'issue du test est la suivante :
H0 : racine unitaire ou non
stationnarité. H1 : non racine unitaire ou
stationnarité. Règle de décision :
ADF > Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H0 est acceptée, Par conséquent la
série est non stationnaire.
ADF < Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité
de la série.
Par souci de synthèse et compte tenu du nombre
important des tests appliqués, le tableau n0 4 ci - dessous
résume les résultats des tests de racine unitaire
appliqués à niveau à l'ensemble des variables.
Tableau 4: Résultats10 du
test de Dickey-Fuller augmenté
Tests à niveau
|
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs critiques 5%
|
Résultats
|
TXCPIB
|
-7.815
|
-3.568
|
Stationnaire
|
INF
|
-2.889
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
FBCFPIB
|
-3.414
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
PGF
|
-3.715
|
-3.568
|
Stationnaire
|
TCOUV
|
-1.857
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
10 Voir annexe 3 pour le tableau complet traduisant
les résultats de ce test.
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Les tests de racine unitaire sur toutes les variables aboutissent
aux résultats suivants : ADF > Valeur critique au seuil de 5% pour
les variables INF, FBCFPIB et TCOUV. ADF < Valeur critique au seuil de 5%
pour la variable TXCPIB et la PGF.
Il en découle que seules les variables TXCPIB et PGF
sont stationnaires à niveau, Donc TXCPIB et PGF sont
intégrées d'ordre zéro et les autres sont
intégrées d'ordre 1. L'examen de l'ordre d'intégration des
variables se poursuit par le test de stationnarité de Philip - Perron et
pour toutes les variables dans un souci de confirmer les mêmes
résultats.
1-1-2. Test de stationnarité de
Philips-Perron
Le test d'hypothèse est le suivant :
H0 : racine unitaire (non
stationnarité).
H1 : non racine unitaire
(stationnarité).
Règle de décision :
PP > Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H0 est acceptée, la variable est non stationnaire.
PP < Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H1 est acceptée, la variable est stationnaire.
Les résultats du test de Philips-perron sont
reportés dans le tableau 5 :
Tableau 5: Résultats11 du
test de Philips-Perron
Tests à niveau
|
Variables
|
Statistiques PP
|
Valeurs critiques 5%
|
Résultats
|
TXCPIB
|
-7.822
|
-3.568
|
Stationnaire
|
INF
|
-2.876
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
FBCFPIB
|
-3.458
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
PGF
|
-3.824
|
-3.568
|
Stationnaire
|
TCOUV
|
-1.833
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
11 Le tableau traduisant le résultat complet de
ce test est disponible en annexe 3.
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Les résultats du tableau 5 aboutissent aux mêmes
résultats que le tableau 4.
Cette situation est idéale pour appliquer la
régression par l'utilisation du modèle ARDL. 1-2. Tests
de cointégration
Le test de cointégration est établi comme suit :
H0 : Non cointégration
H1 : Cointégration
Règle de décision :
Si F < Valeur Critique, on accepte H0, Les variables sont non
cointégrées, c'est-à-dire I (0).
Si F > Valeur Critique, on accepte H1, Les variables sont
cointégrées, c'est-à-dire I (1).
Comme suggéré par Pesaran, Shin et Smith (2001),
les observations du modèle ARDL sont annuelles et couvrent la
période 1980-2013. Les statistiques F calculées pour le test de
cointégration sont affichées dans le tableau 6. La valeur
critique est rapportée dans le même tableau qui repose sur la
valeur critique suggérée par le test de Bound proposé par
Pesaran / Shin / Smith (2001) dans STATA 13.
Tableau 6 : Relation12 de
cointégration F-statistique
|
Valeurs critiques de
|
Valeurs critiques de
|
Valeurs critiques de
|
Valeurs critiques de F-
|
F - statistic
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
F-statistic
|
F-statistic
|
statistic
|
|
I(0)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
F = 22.193
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.45
|
3.52
|
2.86
|
4.01
|
3.25
|
4.49
|
3.74
|
5.06
|
La statistique F calculée (statistique F = 22.193) est
supérieure au seuil de 5% aux valeurs critiques (2.45) ; (3.52) ; (2.86)
; (4.01) ; (3.25) ; (4.49) ; (3.74) et (5.06). Cela implique que
l'hypothèse nulle d'absence de cointégration ne peut être
acceptée à 5% et par conséquent, il existe une relation de
cointégration entre les variables.
Dans ce cas, nous pouvons estimer le modèle à
long terme pour voir les variables qui influent le taux de croissance. Les
résultats empiriques du modèle à long terme, obtenue en
normalisant sur le taux de croissance économique, sont
présentés dans le Tableau 7.
12 Voir annexe 4 pour le
résultat complet de ce tableau.
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Tableau 7 : Elasticités13 de
court terme et de long terme du MCE
Variables
|
Adjustement
|
t-stat
|
Probabilités
|
TXCPIB(-1) -1.583608 -10.12 0.000
|
|
Coeff_long_terme
|
|
|
INF
|
.054779
|
0.96
|
0.356
|
FBCFPIB
|
.3233638
|
2.81
|
0.016
|
PGF
|
.5470513
|
2.19
|
0.049
|
TCOUV
|
-.0544007
|
-0.77
|
0.456
|
|
Coeff_court_terme
|
|
|
INF
|
D1
|
-.3472959
|
-2.83
|
0.015
|
LD
|
-.0879927
|
-0.93
|
0.372
|
L2D
|
-.20351
|
-2.31
|
0.039
|
FBCFPIB
|
D1
|
-.2841138
|
-1.32
|
0.211
|
LD
|
-.4225409
|
-2.05
|
0.063
|
L2D
|
-.3082085
|
-1.80
|
0.096
|
PGF
|
D1
|
.0574075
|
0.18
|
0.858
|
LD
|
.2590554
|
1.43
|
0.178
|
TCOUV
|
D1
|
-.230772
|
-2.36
|
0.036
|
LD
|
-.0336988
|
-0.38
|
0.712
|
L2D
|
-.1254537
|
-1.76
|
0.103
|
L3D
|
.0810834
|
1.15
|
0.273
|
NB : * les D1 représentent les différences
premières
* Les LD représentent les différences
premières des retards (1) * Les L2D représentent les
différences premières des retards (2) * Les L3D
représentent les différences premières des retards (3)
Seules les variables FBCFPIB et PGF semblent influer sur le
taux de croissance à long terme car leurs probabilités sont
nettement inférieures à 5%, tandis que les probabilités
des autres variables (INF et TCOUV) dépassent les 5% et par
conséquent elles n'ont pas d'impact significatif sur le TXCPIB. Ces
résultats sont en quelque sorte en accord car un choc sur
l'investissement et la productivité provoque des effets durables sur le
produit intérieur brut. L'effet instantané sur l'inflation et le
taux de couverture est quasi nul.
L'ensemble des tests faits nous ont permis d'aboutir au
modèle de long terme.
Le R214 est un indicateur simple, on comprend
aisément que plus il s'approche de la valeur 1, plus le modèle
est intéressant. En revanche, il ne permet pas de savoir si le
modèle est statistiquement pertinent pour expliquer les valeurs des
variables, Ici, le R2 est égal à 0,94 ; les
fluctuations des variables explicatives du modèle expliquerait 94% des
fluctuations de la variable endogène (taux de croissance du PIB).
Le coefficient ???? (force de rappel vers l'équilibre)
est le coefficient de correction d'erreur. Il doit être négatif ;
dans le cas contraire il convient de rejeter une spécification du type
ARDL
13 Le tableau complet des élasticités
est disponible en annexe 5
14 Voir annexe 5
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EC (Error correction). En effet, le mécanisme de
correction d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long
terme) irait alors en sens contraire et s'éloignerait de la cible de
long terme. Le coefficient associé à la force de rappel est
négatif (-1.5836) et significativement différent de zéro
au seuil statistique de 5% (son t de Student est supérieur à 1,96
en valeur absolue). Il existe donc bien un mécanisme à correction
d'erreur : à long terme les déséquilibres entre le TXCPIB,
l'INF, la FBCFPIB, la PGF et le TCOUV se compensent de sorte que les cinq
séries ont des évolutions similaires.
???? représente la vitesse à laquelle tout
déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif
du TXCPIB est résorbé dans l'année qui suit tout choc.
?1 = -1.5836, on arrive à ajuster 158,36% du
déséquilibre entre le niveau désiré et effectif du
TXCPIB.
Ainsi, les chocs sur le taux de croissance au
Sénégal se corrigent-ils à 158,36% par effet de «
feed back ». En d'autre termes, un choc constaté au cours d'une
année est entièrement résorbé au bout de 07 mois (1
/ 1,5836 = 0,63).
Elasticités de court terme
L'élasticité de court terme est ???? = -0,3472
cela signifie que si le l'INF augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme diminue de 3,472%.
L'élasticité de court terme est ??? ? = -0,2841
cela traduit que si la FBCFPIB augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme diminuera de 2,841%.
L'élasticité de court terme est ???? = 0,0574
cela traduit que si la PGF augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme augmentera de 0,574%.
L'élasticité de court terme est ???? = -0,2307
cela traduit que si le TCOUV augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme diminue de 2,307%.
Elasticités de long terme
L'élasticité de long terme est ä2 = 0,0547
cela signifie que si l'INF augmente de 10%, alors le TXCPIB à long terme
augmente de 0,547%.
L'élasticité de long terme est ä3 = 0,3233
cela signifie que si le la FBCFPIB augmente de 10%, alors le TXCPIB à
long terme augmente de 3,233%.
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L'élasticité de long terme est 64 = 0,5470 cela
signifie que si le la PGF augmente de 10%, alors le TXCPIB à long terme
augmente de 5,470%.
L'élasticité de long terme est 65 = -0,0544 cela
signifie que si le TCOUV augmente de 10%, alors le TXCPIB à long terme
diminue de 0,544%.
La validité du modèle à correction d'erreurs
ARDL est liée au signe du coefficient ???? qui doit être compris
entre -1 et 0 avec une probabilité critique associée
inférieure à 5%, Les élasticités de long terme sont
représentées par les coefficients 62, 63, 64 et 65.
|