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Les déterminants de la croissance économique au Sénégal.

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par Oumar DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 en Méthodes Statistiques et Econométriques 2013
  

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1-3. Autres tests

i. Test de significativité globale15

La statistique de Fisher est 11.23 ; le modèle ARDL à correction d'erreurs est globalement significatif.

ii. Test de corrélation des erreurs de Breush-Godfrey

La statistique de durbin-Watson est 2.173215.

Les hypothèses à tester sont les suivantes :

H0 : Non corrélation des erreurs

H1 : Corrélation des erreurs

On compare la valeur de Prob > F à 5%

On accepte H0 si la valeur de Prob > F est supérieure à 5%

On accepte H1 si la valeur de Prob > F est inférieure à 5%

Tableau 8 : Résultats16 du test de Breush-Godfrey

Retards(p)

F

df

Prob > F

1

1.057

(1, 11)

0.3260

D'après le tableau 8, les erreurs du modèle ARDL sont corrélées car Prob > F (0.3260) est supérieure à 5%.

15 Voir annexe 5 : Estimations ARDL

16 Voir annexe 6 : Autres tests

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iii. Test d'homocédasticité de Breusch-Pagan

Règle de décision :

H0 : Les erreurs sont homocédastiques

H1 : Les erreurs sont hétérocédastiques

On accepte H0 si la valeur de Prob > chi2 est supérieure à 5%.

On accepte H1 si la valeur de Prob > chi2 est inférieure à 5%.

Tableau 9 : Résultats17 du test de Breush-Pagan

Variable : D,TXCPIB

Chi2(1)

1.13

Prob>chi2

0.2874

La probabilité vaut 0.2874, les erreurs du modèle ARDL sont homocédastiques. 2. Analyse et validation des hypothèses

Il est préférable d'analyser d'abord les résultats de l'estimation puis de procéder à la validation des hypothèses.

2-1. Analyse des résultats

Le taux d'inflation et la Formation Brute de Capital Fixe en pourcentage du PIB ont un impact négatif à court et un impact positif à long terme. La PGF a une influence positive à court et long terme tandis que le TCOUV a un effet négatif à court et long terme. Les variables peuvent donc être classées en trois groupes. D'abord le groupe de variables qui ont des élasticités négatives et positives par rapport aux deux termes à savoir le taux d'inflation et la Formation Brute de Capital Fixe ; ensuite celles qui ont un impact positif dans les deux termes (PGF) et enfin celles dont leurs signes sont négatifs dans les deux termes (TCOUV).

17 Voir annexe 6 : Autres tests

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Pour le premier groupe de variables

Le premier groupe de variables est constitué par l'inflation et la formation brute de capital fixe. L'inflation (INF)

L'inflation a un impact négatif et positif sur la croissance du PIB selon les deux termes. Cela se traduit par son coefficient négatif à court terme et positif à long terme. En effet une augmentation du taux d'inflation de 10 % entraîne une diminution du TXCPIB de 3,472% à court terme et une augmentation de 0,547% à long terme. Cette sensibilité du TXCPIB à l'inflation traduit l'importance de cette variable dans le processus du développement. Cela montre que l'inflation influe négativement à la croissance vue que la diminution du TXCPIB (3,472%) est plus importante que son augmentation (0,547%). Outre les effets des hausses de salaires, des ajustements de marges, des tarifs fiscaux et des pénuries alimentaires qui sont de source interne, les chocs les plus significatifs sont d'origine internationale et sont provoquées par les crises pétrolières telles que celles des années 1973, 1979, 1990 et 2005/2006, ainsi que les chocs sur le dollar et les taux d'intérêt des années 1980. Cette dernière forme d'inflation a pris, au cours des dernières années, une place aussi importante dans l'explication de la hausse du niveau général des prix à long terme. Ces résultats sont en accord avec certaines études postulant que la relation entre l'inflation et la croissance était positive dans certains cas et négative dans d'autres. C'est le cas de Thirwall et Barton(1971) qui ont mené l'une des premières études transversales par pays, Ils présentent une relation positive entre inflation et croissance économique pour les pays industrialisés et une relation négative pour 7 pays en développement. Aujourd'hui un consensus s'est élaboré autour de la question à savoir qu'une inflation faible et stable relance la croissance économique (Mubarik, 2005). Il faut savoir que l'inflation se signale par une hausse des prix mais, toute hausse des prix n'est pas synonyme d'inflation. Celle-ci peut être l'émanation d'une pénurie momentanée, d'une augmentation de la demande, d'une hausse localisée sur quelques marchés (par exemple le marché du pétrole). Le débat sur l'origine de l'inflation dans les économies en développement a longtemps préoccupé les économistes. Ainsi, deux questions intéressent ces derniers, à savoir : quel est le bon niveau d'inflation pour un pays et de quels instruments de politique économique un pays en développement dispose-t-il pour éviter les situations d'inflation persistante et élevée ? Ces questions sont motivées par l'observation d'épisodes d'hyper-inflation et de situations de

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faible croissance, notamment dans les pays d'Amérique Latine. Les économistes du développement défendaient que les causes de l'inflation sont à rechercher dans les difficultés rencontrées par les gouvernements pour impulser le développement et la croissance économique.

La formation brute de capital fixe (FBCFPIB)

L'augmentation de la formation brute de capital fixe de 10% se traduit par une diminution du TXCPIB de 2,841% à court terme et une augmentation de 3,233% à long terme. L'élasticité négative de court terme découle de la réduction des dépenses publiques d'investissement à la suite de l'application des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS) durant la période 1990-1994. Après la dévaluation de 1994, la FBCF s'accroissait passant de 67 à 141 milliards de francs selon l'ANSD, correspondant en moyenne à une part de 4,79% du PIB durant la période 1995-2000. Selon le fond monétaire international (voir FMI 1989), la formation brute de capital fixe dans les pays en développement a chuté de 26,5 points de pourcentage du PIB en 1981 à moins de 23,5 points en 1985 et 1988 en moyenne annuelle. Comme l'ont remarqué Greene et Villanueva (1991 : 34), "l'importance de l'investissement du secteur public a été sous-estimée durant les années 80, puisque l'adoption des programmes d'ajustement structurels a conduit plusieurs pays en développement à réduire l'activité de l'investissement du secteur public en vue de diminuer les déficits budgétaires". L'investissement public affecterait l'augmentation de la production en influençant le taux d'augmentation de la productivité, indépendamment de son effet sur l'accumulation du facteur. L'investissement surréagit par rapport à la demande et rend la croissance irrégulière. Lorsque la demande augmente, les entreprises investissent pour répondre à cette augmentation. Mais si le rythme d'augmentation de cette demande ralentit, alors les entreprises vont avoir des surcapacités de production, ce qui engendre une forte diminution de l'investissement. C'est ce qu'on appelle l'effet accélérateur. Peut-être est-ce ce qui s'est passé en 1993, quand l'investissement diminuant a quasiment provoqué la récession. Cette année, la contribution de la FBCF à la baisse du PIB est supérieure à la baisse du PIB elle-même. L'investissement peut donc avoir un effet déstabilisant sur la croissance.

Une élasticité positive de la FBCF est jugé normal car l'investissement, qu'il soit matériel (achat de capital fixe) ou immatériel est un évident facteur d'augmentation du PIB sur le long

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terme, dans la mesure où c'est grâce à lui qu'on peut produire plus. Toutefois, il est important de constater que cette sensibilité est pratiquement non signifiante du fait de l'envergure que la littérature reconnaît à la FBCF. Ce niveau de FBCF est d'autant plus faible que malgré la croissance du PIB, la pauvreté n'a pas reculée. Il urge alors donc que les politiques macro - économiques instituées avec le programme d'ajustement structurel (PAS) auquel le Sénégal s'était engagé, mettent un accent particulier sur l'investissement. Cela exige un tissu économique sain et peu contraignant avec les mesures fiscales visant à stimuler l'investissement. Cette situation ne surprend guère et vient justifier les critiques apportées à l'économie sénégalaise caractérisée par un faible taux de progression du PIB, une hypertrophie des activités tertiaires et informelles, un bas niveau des taux d'épargne et d'investissement et une forte incidence de la pauvreté et des inégalités. Ce bas niveau d'investissement (2,841%) est l'une des causes majeures de la faiblesse de la croissance de l'économie Sénégalaise. Après avoir augmenté de 7,1% dans les années 1960 à 14,6% dans années 1970, le taux d'investissement stagna autour de 17% (en pourcentage du PIB) jusqu'au milieu des années 1990. De plus, le Sénégal a tendance à recourir aux ressources extérieures pour financer l'investissement. Le défi majeur pour le Sénégal consiste désormais à perpétuer la relance des investissements qu'on observe depuis le milieu des années 1990. La plupart des investissements sont financés par les transferts des émigrés (dans l'immobilier essentiellement), cette relance doit bénéficier à d'autres secteurs tels que le bâtiment, le commerce et les services. Cette situation peut s'expliquer par le fait que le coût d'acquisition des biens d'équipements entièrement importés constitue une barrière quant à l'accès des unités de productions aux innovations technologiques. L'investissement constitue de ce fait un facteur important pour la croissance et des investissements supplémentaires sont donc toujours nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance.

Au cours de ces dernières années, souligne le Rapport National sur la Compétitivité du Sénégal (RNCS), le Sénégal a adopté des mesures importantes pour améliorer l'environnement des affaires avec la création du Conseil Présidentiel de l'Investissement (CPI), l'instauration d'un guichet unique pour la création d'entreprises et la réduction du taux d'impôts sur le bénéfice de société. Cependant, de l'avis des dirigeants d'entreprises, des efforts soutenus restent encore à faire pour l'amélioration de l'environnement micro-économique des affaires.

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Ces résultats confirment les études de Dedewanou Finagnon Antoine (Chercheur à l'Université de Laval, CANADA) attestant que dans les pays de l'UEMOA, l'investissement et le capital humain expliquent à long terme la croissance économique. Ainsi, des mesures de politique économique devront être axées sur une bonne gouvernance afin d'attirer, les investisseurs autant nationaux qu'étrangers dans les pays de l'UEMOA.

Pour le deuxième groupe de variables

Ce deuxième groupe de variables ne concerne que la Productivité Globale des Facteurs (PGF). Une augmentation de 10% de la PGF entraîne une augmentation de 0,574% à court terme et de 5,470% à long terme. De ce fait, une faible augmentation de 10% de la PGF entraîne une augmentation de plus de 5% sur le long terme. Cette relation d'augmentation est jugée très normale car la Productivité Globale des Facteurs est souvent vue comme le vecteur de la croissance, car si le capital et le travail demeurent des contributions importantes à la production, la PGF peut intervenir jusqu'à 6% de la croissance dans l'économie. Or ici on est à presque près de 6% (soit 5,470%) du PIB. Une accélération de la productivité aboutit à une élévation du PIB dans les deux termes, mais la hausse est plus importante dans le long terme. Le Sénégal est donc sous l'ère de la consommation solaire par exemple puisque l'ensoleillement peut permettre d'augmenter la production agricole, tous les autres facteurs étant constants par ailleurs. L'ensoleillement est donc un facteur de productivité. L'économie sénégalaise tend vers un plan d'émergence visant à l'amélioration de la compétitivité des facteurs de production. Ceci laisse supposer que le Sénégal doit renforcer sa productivité pour concurrencer les autres pays du monde en termes de croissance économique. Le problème majeur du Sénégal reste la productivité. Le pays doit aussi renforcer le développement des infrastructures et l'approvisionnement fiable en énergie qui pourront, dans le cours terme, susciter une croissance. La croissance est un défi majeur pour ce pays et il faut qu'elle soit partagée. Et pour être compétitif dans le monde, une éducation bien organisée est nécessaire mais surtout une agriculture développée. Le RNCS met en exergue les domaines de bonne performance ainsi que les principales contraintes à la compétitivité du Sénégal. Des secteurs comme l'agriculture, les infrastructures et les télécommunications ont enregistré des performances. En 2009, la main d'oeuvre employée dans l'industrie et les services, représentant moins de la moitié de la population active, a généré 84% du PIB. A contrario, la main d'oeuvre évoluant dans l'agriculture, représentant 53% de la population active, n'a généré que 16% du

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PIB. Pour autant, l'agriculture a été le premier contributeur à la croissance du PIB en 2008 et en 2009 avec respectivement 51% et 40%.

En 2008, la productivité du travail était plus élevée de 37% au Sénégal que dans les pays de la CEDEAO et de 30% qu'au Ghana, mais elle était plus faible au Sénégal de 70% et 20% respectivement par rapport à son niveau dans les Etats subsahariens à revenu moyen inférieur et en Tunisie. Le taux d'accroissement de la productivité du travail a constamment décliné entre 2003 et 2008 et le Sénégal risque d'être rattrapé par des pays aujourd'hui moins performants dans ce domaine. Le RNCS liste un certain nombre de facteurs comme la rigidité de la réglementation du travail qui n'incite pas au recrutement de nouveaux employés, le chômage et le sous-emploi des jeunes diplômés. L'autre problème concerne les banques. Selon le rapport, le système financier sénégalais s'est renforcé pendant la dernière décennie, mais l'accès au financement demeure perçu comme le facteur le plus contraignant pour les entreprises.

Les résultats des coefficients positifs confirment les travaux faits par Datt et Ravaillon (1992) et de Kakwani (1997). Ces auteurs ont suggérés que les changements de pauvreté peuvent être décomposés en éléments de croissance et de distribution. Cependant un accroissement peu significatif provoque une contraction sensible de l'activité économique dans les secteurs qui étaient initialement les plus protégés, soit l'agriculture et l'industrie. A long terme, elle favorise l'accumulation du capital, en particulier dans le secteur des services et le secteur industriel, et elle se traduit par une diminution de la pauvreté.

Pour le troisième groupe de variables

Ici, nous n'avons que le taux de couverture (TCOUV).

Le taux de couverture quant à lui, son augmentation de 10% entraîne des baisses respectives de 2,307% et de 0,544% dans le court et le long terme. Le Sénégal dispose d'un cadre institutionnel et logistique favorable à la compétitivité. Toutefois, de 2000 à 2009, la part du Sénégal dans les exportations mondiales a baissé de 8% en volume. Cette situation reflète les contraintes d'offre liées à des niveaux insuffisants de production associés aux problèmes sous-jacents de compétitivité des produits et services d'exportation du Sénégal. Les pays en développement connaissent un modèle de développement basé sur l'exportation des matières premières. Les prix de ces produits de base suivent une évolution instable dans le marché mondial. Par conséquent, cela entraîne un flottement des termes de l'échange qui peut

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influencer la croissance économique de ces pays à travers l'investissement mais surtout la productivité. Selon Varangis et al, (1995), « les pays tributaires des produits de base subissent souvent de graves revers en matière de termes de l'échange, ce qui nuit du même coût à leur croissance économique à long terme et à l'investissement ».

2-2. Validation des hypothèses Hypothèse 1 :

La formation brute de capital fixe contrairement à l'hypothèse formulée en H1, agit négativement à court terme et positivement à long terme sur la croissance économique du Sénégal, L'hypothèse H1 n'est pas validée au plan empirique.

Hypothèse 2 :

Le taux d'inflation a un impact négatif à court terme et positif à long terme comme formulée en hypothèse H2, L'hypothèse H2 est vérifiée.

Hypothèse 3 :

Le taux de couverture contrairement formulée à l'hypothèse formulée en H3, agit négativement sur la croissance économique du Sénégal. L'hypothèse H3 n'est pas validée sur le plan empirique.

Hypothèse 4 :

La productivité globale des facteurs agit positivement sur la croissance économique du Sénégal comme formulée en hypothèse H4, L'hypothèse H4 est donc vérifiée.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci