3. Une nouvelle stratégie à la croissance
(PSE)
Depuis plus de cinq décennies, les taux de croissance
économique du Sénégal étaient proches du taux de
croissance de la population. La pauvreté continue à sévir
plus particulièrement en milieu rural. L'économie du
Sénégal s'est maintenue sur une bonne trajectoire de croissance
qu'entre 1995-2005. Un ralentissement de croissance est encore
enregistré en 2006 causée par une des moteurs traditionnels (BTP,
Télécommunications, Services financiers), le manque de dynamisme
du secteur privé, l'augmentation des dépenses publiques et
l'enfoncement du déficit de compte courant de la balance des paiements
(7,9% du PIB). En 2014 la population du Sénégal a connu une
croissance de 2,7% (14 millions d'habitants). Composé en majorité
de jeunes, la question de l'emploi demeure actuellement une priorité des
ménages et des politiques publiques. La perspective d'atteindre les OMD
en 2015 s'éloigne de plus en plus. La politique d'aménagement du
territoire est inappropriée à cause d'une répartition
inégale de la population, des activités économiques, des
infrastructures et des équipements.
Cette morosité de l'économie a poussé le
gouvernement du Sénégal sous la présidence de Macky SALL
à adopter un nouveau modèle de croissance pour
accélérer sa marche vers
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l'émergence (Plan Sénégal Emergent). Sur
une vision d'un Sénégal émergent en l'an 2035 avec une
société solidaire dans un Etat de droit, les stratégies
qui mèneront les initiatives s'appuient sur trois axes :
- Une mutation structurelle de l'économie par un
affermissement des moteurs actuels de la croissance et la création de
nouveaux secteurs générateurs de richesses, d'emplois, forte
capacité d'exportation et d'attraction d'investissements.
- Niveau de vie de la population améliorée, lutter
contre les inégalités sociales.
- Le renforcement de la sécurité, de la
stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et
libertés et de la consolidation de l'État de droit.
En 2016, des réformes comme l'automatisation des
procédures administratives, la mise en place d'un dispositif fiscal et
juridique incitatif et simplifié, l'amélioration de la
compétitivité des facteurs de production et la promotion de
l'investissement à fort impact, seront menées pour
améliorer l'environnement des affaires. Le PSE a été
élaboré à travers un Plan d'Actions Prioritaires (PAP)
quinquennal accoté aux axes stratégiques, aux objectifs par
secteurs et aux lignes d'actions de la stratégie. Les projets et les
programmes du PAP sont inscrits dans un cadre budgétaire sur la
période 2014-2018. Le scénario optimiste du PSE est
évalué à 9685,7 milliards de FCFA. Le financement du PSE
est acquis pour 5737,6 milliards de FCFA, soit 59,2% tandis que le gap de
financement à rechercher est de 2964 milliards de FCFA, soit 30,6% et
celui à couvrir par des recettes additionnelles et des économies
sur les dépenses est de 984 milliards de FCFA, correspondant à
10,2%. Un taux de croissance annuel moyen de 7,1% sur la période
2014-2018, une baisse du déficit budgétaire de 5,4% en 2013
à 3,9% en 2018, un déficit du compte courant de 6% en 2018 et un
taux d'inflation mesuré par le déflateur de PIB fixé
à 3%, sont attendus.
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