II. INSTRUMENTS DE MESURE ET MODE DE REMUNERATION DU
TEMPS DE TRAVAIL
A. LES INSTRUMENTS DE MESURE DU TEMPS DE TRAVAIL
LE GOFF (1980) situe le début de la maîtrise du
temps déjà au moyen âge. Les premiers instruments ont
été les calendriers (1), ensuite sont apparues les sonneries (2)
et enfin les horloges (3).
1. Les calendriers
Les calendriers ont été instaurés par
l'Église afin de favoriser une gestion du temps de travail non
liée à la nature. Ils définissaient alors la semaine et le
repos dominical. Ainsi numérotés, les mois et les jours du
calendrier représentent alors des structures récurrentes à
l'intérieur d'un devenir qui ne se répète pas (ELIAS
NORBERT, 1996 : 12). C'est également dans les monastères que se
forgent les premiers emplois du temps journalier bien scandés qui font
la différence claire entre temps de travail et autres temps et assignent
à chacun une plage horaire fixe.
2. Les sonneries
L'utilisation des sonneries a été visible
pendant la période industrielle dans les usines de fabrication car,
cette époque nécessitait une surveillance très stricte et
rigoureuse. C'est ainsi que les sonneries indiquaient précisément
le début et la fin du temps de travail et rappelaient à tout
moment l'écoulement du temps précieux, à ne pas gaspiller
en activités non productives.
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3. L'horloge ou le chronomètre
L'horloge a constitué à travers ses
perfectionnements successifs (en particulier avec sa transformation en un
instrument miniaturisé et personnel que l'on porte sur soi), un
élément d'une grande importance qui a modifié la
perception du temps par les hommes, donnant forme à l'industrie et aux
transports qui imposent des contraintes horaires (LANDES DAVID, 1987). Ainsi,
SCHMID (2000) constate que, les horloges se diffuse déjà au
XIVème siècle dans les villes et sur les chantiers italiens (par
exemple à Orvieto), où un superviseur prend note des temps de
travail fournis et où les clepsydres indiquent la durée de la
pause. Les chronomètres sont utilisés dans les usines pour
différencier le temps passé au travail du temps
travaillé.
B. LES MODES DE REMUNERATION DU TEMPS DE TRAVAIL
Le salaire est le mode de rémunération formel du
temps de travail. Il s'agit la contrepartie du travail effectué par un
salarié dans le cadre d'un contrat de travail. En tant que tel, il se
compose du salaire de base, des majorations pour heures supplémentaires,
des avantages en nature, des primes de rendements et des commissions. On
distingue différents types de salaires : le salaire au temps (1), le
salaire à la productivité (2) et le salaire basé sur
l'idée associative (3).
1. Le salaire au temps
C'est le système de rémunération le plus
répandu dans l'industrie. Pour un temps de travail
déterminé, est versé un salaire déterminé.
Des primes sont instituées, dans ce système, soit pour
sanctionner la valeur morale de l'ouvrier (prime de régularité,
d'ancienneté, de responsabilité), soit pour
rémunérer la pénibilité du travail (primes de
danger, d'insalubrité, d'incommodité du travail). La
particularité de ce mode de paiement est qu'il ne suffit pas
d'être au travail pendant huit (08) heures de temps pour être
rémunéré comme tel. La rémunération ici
tient compte de ce que l'on a fait pendant ces huit (08) heures de temps.
2. Le salaire à la productivité ou au
rendement
Dans ce système, l'on prend en considération,
non plus le temps de présence de l'ouvrier à son travail, mais
son rendement effectif. L'on peut distinguer dans ce système: le salaire
à la tâche, le salaire aux pièces, le salaire à
primes.
3. Les rémunérations basées sur
l'idée d'association
De plus en plus, l'on tend à considérer le
contrat de travail non pas comme un louage de services, mais comme un sorte
d'association entre les divers éléments de l'entreprise.
Tantôt cette association se présente sous forme de primes à
la production, de participation aux bénéfices, de salaire
proportionnel. Tantôt cette association est une cogestion de
l'entreprise, comme dans les coopératives de production et les
communautés de travail (ST ONGE 2004). Ainsi, les
rémunérations basées sur l'idée associative se
présentent sous la forme de la participation du travail aux
résultats et de la participation du travail à la direction.
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