CHAPITRE V. DISCUSSION DES RESULTATS
Ce chapitre présente les résultats de l'analyse
faite ci - haut concernant les envahissement et chiffonnages
répétitifs des sites de destruction des produits de santés
expirés tenus par le 3e Bureau de la DPS Goma. Nous allons de ce fait
comparer les différents résultats présentés dans le
chapitre précédent avec les hypothèses émises avant
d'entamer la conclusion de ce travail. Ainsi donc, la discussion des nos
résultats se présente de la manière suivante ;
V. 1. IDENTIFICATION DES ENQUETES
Première préoccupation : Information en rapport
avec les rapports qui ont fait sujet de notre échantillon.
Il faut signaler ici que le choix de ces rapports était
bien que convenu ; objectif, et avait visé les extrêmes de la
période de notre enquête, c'est-à-dire qu'un rapport
était pris du lot de 2011 et un autre du lot de 2013.
Notre deuxième préoccupation : ciblage des
entretenus, ceci était également objectif, car on ne devrait
s'entretenir qu'avec celui qui participe directement dans les processus de
destruction des produits de santé expirés et au niveau du
3e Bureau de la DPS Goma, qu'au Prêt de ses partenaires
ONG.
V.2. PREOCUPATIONS GENERALES
A l'issus de notre entretien, nous avons compris que les
produits de santé expirés ne doivent plus être
utilisé et nécessite un traitement particulier pour éviter
tous les risques qui peuvent résulter de leur utilisation ou de leur
abandon dans la nature. Ce pour cela que même l' OMS avait mis en place
un manuel des principes directeurs intitulé : principes
directeurs pour l'élimination sans risques des produits pharmaceutiques
non utilisés pendant et après les situations d'urgence
, qui est un gage de réussite pour une bonne et rigoureuse
organisation de destruction de produits de santé
expirés.65
68 OMS, Op Cite P16
60
En ce qui concerne le Programme des Nation Unies pour
l'Environnement dans son manuel conjoint avec l'OMS ; La gestion des
déchets de soins médicaux est une question qui est entrain
d'être examinée à la fois d'un point de vue médical
et environnemental 66.
Pour l'environnementaliste KIYOMBO MBELA dans son rapport
préliminaire sur le plan
national de gestion des déchets biomédicaux ; il
fustige la situation actuelle de la GDBM en RDC
précisant qu'il est caractérisé par :
- l'absence de cadre institutionnel et réglementaire
fonctionnel et efficace;
- l'absence quasi généralisée des
comités d'hygiène hospitalière;
- l'inefficacité des services d'hygiène et
d'assainissement;
- le manque de formation des agents s'occupant des déchets
et l'existence des comportements à
risque chez eux et chez la population
(récupérateurs);
- l'insuffisance criante de matériels et
d'équipements pour la collecte, le transport et l'élimination
des DBM;
- l'insuffisance de budget alloué aux activités de
gestion des DBM;
- le mélange des déchets biomédicaux aux
autres déchets ménagers
- l'absence de décharge contrôlée pour
l'élimination finale correcte tant des DBM que d'autres
types de déchets;
- L'absence d'incinérateur opérationnel dans les
formations médicales capables de brûler et les
fondre les objets tranchants;
- La non-implication des autorités
politico-administratives dans la gestion des DBM. 67
L'OMS soutien que ; une bonne élimination des produits
de santé expirés nécessite de veiller à appliquer
des méthodes de gestion et d'exécution à la fois efficaces
et économiques. La première mesure à prendre à cet
égard consiste à trier les médicaments pour réduire
le volume soumis au traitement, étant donné que celui-ci est
coûteux et complexe. Elle indique à cela les méthodes
à suivre comme 68:
66SCB, Préparation des Plans Nationaux de
Gestion des Déchets de soins médicaux en Afrique Subsaharienne,
Geneve 2004 67Kiyombo Mbela, Op Cite, p.x
69 OMS, Op Cit P16
61
Le Renvoi au donateur ou fabricant
Toutes les fois qu'il est possible, il conviendrait
d'envisager la solution consistant à renvoyer les médicaments
inutilisables au fabricant pour leur élimination sans risque, surtout
pour les médicaments qui posent des problèmes
d'élimination tels que les antinéoplasiques. Dans le cas des dons
de médicaments non demandés et inutilisés, en particulier
ceux arrivant après ou juste avant la date de péremption, il peut
être éventuellement possible de les renvoyer au donateur pour
élimination.
La mise en Décharges
Par mise en décharge, on entend le dépôt
direct des déchets sur un site de décharge sans traitement ni
préparation préalables. La mise en décharge est la
méthode la plus ancienne et la plus couramment utilisée
d'élimination des déchets solides. Les décharges sont
classées en trois types.
Décharge ouverte non contrôlée et non
aménagée
Ce type de décharge est sans doute le mode
d'élimination terrestre le plus couramment appliqué dans les pays
en développement. Lorsque des déchets non traités sont
déposés dans une décharge non contrôlée et
non aménagée, l'environnement local n'est pas
protégé et cette solution est donc à proscrire. Le
dépôt de médicaments non traités dans une telle
décharge est par conséquent déconseillé sauf s'il
n'existe absolument aucune autre solution. Dans ce cas, les médicaments
devraient de préférence subir un traitement de conditionnement
par solidification ou de neutralisation avant d'être
déposés. En dernier recours, si ce conditionnement n'est pas
possible, les déchets non traités doivent être rapidement
recouverts d'une couche épaisse de déchets urbains pour
éviter leur récupération. On ne doit pas perdre de vue que
le dépôt dans des décharges ouvertes non
contrôlées, en l'absence de mesures suffisantes pour
protéger les couches aquifères ou les cours d'eau, peut
être une cause de pollution et, dans le pire cas, de contamination des
eaux potables.69
70 OMS, Op Cit P16
62
Décharge aménagée
Dans le cas d'une telle décharge, des
aménagements sont faits pour prévenir dans une certaine mesure la
pollution des nappes aquifères par les substances chimiques. Le
dépôt de médicaments non traités dans une telle
décharge ne devrait être pratiqué que si le conditionnement
préalable des déchets est impossible.
Décharge contrôlée
aménagée
Le dépôt dans des décharges correctement
construites et exploitées est une méthode d'élimination
relativement sûre pour les déchets solides urbains ainsi que pour
les médicaments inutilisés. La première condition à
laquelle doit satisfaire une telle décharge est la protection des nappes
aquifères. La décharge doit être constituée par une
fosse creusée dans le sol, située à l'écart des
cours d'eau et au-dessus du niveau de la nappe. Les déchets solides
déposés chaque jour sont compactés et recouverts d'une
couche de terre assurant la protection sanitaire. La désignation
«décharge contrôlée aménagée »
s'applique à une installation répondant aux conditions en ce qui
concerne la situation, la construction et l'exploitation. La solution
consistant à transformer une décharge non contrôlée
en décharge contrôlée répondant à des normes
plus satisfaisantes devrait être envisagée.
De ce qui précède, l'OMS renseigne comme
conditionnement de produits de santé expiré ce qui suit 70:
- Solidification
La solidification consiste à fixer les déchets
pharmaceutiques dans un matériau dur à l'intérieur d'un
fût en plastique ou en acier. Les fûts devraient être
nettoyés avant d'être utilisés et ils ne devraient pas
avoir contenu préalablement une matière explosive ou dangereuse.
Ils sont remplis à 75 % de leur contenance avec des médicaments
sous forme solide et semi-solide, et pour le reste avec un liant tel que ciment
ou mélange ciment/chaux, mousse synthétique ou sable bitumineux.
Pour permettre un remplissage facile et rapide, les couvercles des fûts
devraient être enlevés par découpage et rabattus en
arrière. Des précautions doivent être prises pour
éviter les
63
coupures aux mains lorsque le personnel place les
médicaments dans les fûts. On verse ensuite le mélange de
chaux, de ciment et d'eau, de proportions 15/15/5 (en poids), de manière
à remplir complètement le fût. Dans certains cas, il peut
être nécessaire d'accroître la proportion d'eau pour obtenir
un mélange suffisamment fluide. Le couvercle du fût doit alors
être rabattu et fermé, de préférence au moyen d'un
joint soudé continu ou par des points de soudure. Les fûts
fermés devraient être alors placés au fond d'une
décharge et recouverts avec des déchets solides urbains. Pour
faciliter la manutention, les fûts peuvent être placés sur
une palette que l'on peut alors déplacer avec un chariot
spécial.
- Neutralisation
La neutralisation est une variante de la solidification. On
commence par sortir les produits pharmaceutiques de leur emballage : papier,
carton et plastique. Les pilules sont extraites de leur emballage
thermoformé. Les médicaments sont alors broyés et
mélangés de manière homogène avec un mortier
constitué d'eau, de ciment et de chaux. Comme on l'a déjà
dit, les travailleurs doivent porter des vêtements protecteurs
appropriés, ainsi que des masques, compte tenu du risque d'inhalation de
poussières. Le mélange à l'état liquide est alors
transporté sur un camion-bétonnière jusqu'à une
décharge et déversé sur des déchets urbains
normaux. Après solidification, il reste dispersé dans les
déchets solides. Ce procédé est relativement peu
coûteux et il peut être appliqué avec un matériel
simple. Il suffit de disposer d'un broyeur ou d'un rouleau à damer pour
broyer les médicaments, d'une bétonnière et de
quantités suffisantes de ciment, de chaux et d'eau.
- Rejet à l'égout
Certains produits pharmaceutiques liquides tels que sirops et
liquides intraveineux peuvent être dilués avec de l'eau puis
rejetés à l'égout par petites quantités à la
fois sans qu'il en résulte de risques sérieux pour la
santé publique ou pour l'environnement. Dans les cours d'eau à
écoulement rapide, on peut également déverser de petites
quantités de produits pharmaceutiques ou d'antiseptiques liquides
à condition qu'ils soient fortement dilués. Il pourrait
être nécessaire de recourir aux conseils d'un hydrogéologue
ou d'un ingénieur sanitaire dans les régions où le
réseau d'égouts est en mauvais état ou a été
endommagé par la guerre.
64
- Brûlage en enceinte ouverte
Les produits pharmaceutiques ne devraient pas être
détruits par brûlage à basse température en enceinte
ouverte, car cette solution entraîne un risque de libération de
polluants toxiques dans l'atmosphère. Par contre, les emballages en
papier et en carton, si l'on ne prévoit pas leur recyclage, peuvent
être brûlés. Pour ce qui est du chlorure de polyvinyle, par
contre, il ne doit pas être brûlé. Le brûlage des
déchets pharmaceutiques par cette méthode est
déconseillé, mais force est de constater qu'il est assez souvent
pratiqué. Si l'on doit y recourir, il est vivement recommandé de
ne traiter de cette manière que de très petites quantités
de produits pharmaceutiques.
- Incinération à moyenne
température
Dans de nombreux pays, il n'existe pas d'incinérateur
à deux chambres à haute température conçu pour
traiter les charges contenant plus de 1 % de composés
halogénés.
Les incinérateurs de ce dernier type satisfont à
des normes d'émission rigoureuses telles que celles publiées par
l'Union européenne. Il est plus probable toutefois que seuls des fours
et incinérateurs à moyenne température seront disponibles.
Dans les situations d'urgence, les autorités responsables pourront juger
acceptable le traitement de médicaments périmés sous forme
solide dans un incinérateur à deux chambres fonctionnant à
une température minimale de 850 °C, avec un temps de séjour
d'au moins deux secondes dans la deuxième chambre. De nombreux
incinérateurs de déchets solides urbains de type ancien sont des
appareils à moyenne température ; leur utilisation est
recommandée, à titre provisoire, de préférence
à celle d'autres solutions moins sûres telles que le
dépôt dans une décharge mal protégée et
contrôlée. Dans ce cas, il est recommandé de diluer des
déchets pharmaceutiques dans une grande quantité de
déchets urbains (sous un rapport de 1 à 1000 environ). Ce type
d'incinérateur n'est pas conçu pour brûler dans de bonnes
conditions les composés halogénés. Cependant, compte tenu
de la très faible teneur en produits halogénés de la
plupart des médicaments, il est peu probable que la teneur en
composés halogénés des gaz de combustion dépasse un
niveau négligeable.
Certaines branches industrielles qui utilisent des
procédés à haute température tels que cimenteries,
centrales thermiques chauffées au charbon ou fonderies en
général, ont des
-Incinération à haute température
dans des installations industrielles existantes
65
appareils de combustion remplissant plusieurs conditions
favorables : températures de combustion nettement supérieures
à 850 °C, longue durée de séjour dans la chambre de
combustion et dispersion des gaz de combustion à des altitudes
élevées grâce à des cheminées de grande
hauteur. Etant donné que la plupart des pays ne sont pas en mesure
d'exploiter de façon rentable des installations spéciales
coûteuses et complexes d'élimination des déchets chimiques,
il est intéressant de recourir aux installations industrielles
existantes pour résoudre le problème de l'élimination de
manière viable et économique.
Les fours à ciment conviennent particulièrement
bien pour l'élimination de produits tels que médicaments
inutilisés, déchets chimiques, huiles usées, pneus, etc.
Ces fours ont plusieurs caractéristiques qui les rendent bien
adaptés à cette utilisation. Au cours de la combustion, les
matières premières servant à produire le ciment sont
portées à des températures de l'ordre de 1450 °C, les
gaz de combustion atteignant même jusqu'à 2000 °C. La
durée de séjour du gaz à ces températures
élevées est de plusieurs secondes.
Dans ces conditions, tous les composants organiques contenus
dans les déchets sont complètement
désintégrés. Certains produits de combustion
potentiellement dangereux ou toxiques sont absorbés dans le laitier de
ciment ou retenus par le système d'échangeur de chaleur.
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