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Le bien-fondé d'une juridiction internationale spécialisée en droit de l'environnement.

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par Anne-Sophie LE GALL
Université de Strasbourg - Master 2 Droit de là¢â‚¬â„¢environnement, des territoires et des risques 2016
  

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Titre III : Les juridictions nationales

Les détracteurs de l'existence d'une juridiction internationale compétente en droit de l'environnement pourront enfin avancer l'argument selon lequel les juridictions nationales sont mieux placées pour juger des affaires environnementales.

Pourtant, les Etats ne s'assurent pas toujours, via leurs juridictions nationales, que les activités relevant de leur juridiction ou de leur contrôle ne causent pas de dommage au territoire d'autres Etats ou à des territoires régis par le droit international.

Chapitre Ier : Les dommages à un territoire régi par le droit international

Le droit international pose peu de limites à l'exercice de la compétence civile d'un Etat. En effet, un Etat peut exercer sa compétence civile sur un litige, dès lors qu'il existe un lien de nationalité entre une des personnes (physique ou morale) au litige et l'Etat.

En revanche, la compétence pénale d'un Etat doit être justifiée par un des cinq fondements de compétence reconnus par le droit international. En vertu du principe de territorialité, l'Etat peut exercer sa compétence pénale sur les personnes privées ayant commis une infraction sur son territoire. Lorsque l'infraction est commise sur un territoire régi par le droit international, c'est l'Etat de nationalité qui est compétent, en vertu du principe de nationalité active. Dans la mesure où le dommage est causé à un territoire régi par le droit international, l'Etat compétent ne subit pas le dommage. Il n'a donc aucun intérêt à exercer sa compétence pénale à l'encontre de ses nationaux.

Les territoires régis par le droit international, encore appelés espaces internationalisés, comprennent la haute mer, la Zone, l'Antarctique et l'espace extra-atmosphérique. La haute mer recouvre les parties de la mer qui ne sont comprises ni dans la zone économique exclusive, la mer territoriale ou les eaux intérieures d'un Etat, ni dans les eaux archipélagiques d'un Etat archipel107. La Zone désigne les fonds marins et leur sous-sol au-delà des limites de la juridiction nationale108. Enfin, l'espace extra-atmosphérique comprend l'espace proprement dit et l'ensemble des corps célestes109.

107 Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Article 86.

108 Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Article premier.

31

109 Pierre-Marie Dupuy et Yann Kerbrat, Droit international public, p 848.

Le bien-fondé d'une juridiction internationale spécialisée en droit de l'environnement

Certaines entreprises exercent des activités sur le territoire d'un Etat ou dans ces espaces internationalisés qui causent un dommage à ces territoires non régis par le droit international. Ce dommage peut être volontaire ou involontaire. Il peut également être dû à une faute de l'entreprise (de négligence ou d'imprudence).

Lorsque le dommage est causé à un territoire régi par le droit international, le dommage ne touchant pas le territoire de l'Etat de nationalité de l'entreprise, celui-ci ne va pas rechercher la responsabilité de l'entreprise. Par ailleurs, même si le droit international prévoit une obligation coutumière de ne pas causer de dommage à un territoire régi par le droit international, les autres Etats n'engagent pas la responsabilité de l'Etat de nationalité de l'entreprise pour ne pas avoir respecté son obligation de protéger l'environnement. Ainsi, aucune action ne sera menée.

7ème

C'est le cas par exemple du rejet de déchets en haute mer, qui a causé la formation du « continent ». Environ 80 % des déchets provient des sources terrestres, tandis que le reste provient de bateaux110. Ce n'est que par le concours de la société civile qu'il est remédié dans ce cas à la pollution. En outre, le néerlandais Boyan Slat mène un projet d'élimination de ces déchets appelé Ocean Cleanup.

Un exemple contraire peut être trouvé dans l'affaire de la CIJ de la chasse à la baleine dans l'Antarctique, de 2014, opposant l'Australie au Japon.

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