III. DEFINITION DE A LA MICRO-FINANCE
C'est l'ensemble des services (micro-crédit,
épargne, l'assurance, le transfert d'argent) qui définissent la
micro-finance, finance de proximité qui s'adapte aux besoins et qui
s'inscrit dans une logique de fourniture de services financiers à une
population qui n'a pas accès à la banque. Elle s'adapte aussi
à des besoins d'un autre ordre, que l'emprunteur éprouve quand il
obtient son crédit.
IV. HISTORIQUE ET FORMES DE MICROFINANCE
1. Historique
Les origines de la micro-finance remontent à la fin du
XIX siècle dans les mutuelles de crédit agricole en Europe. Mais
c'est en 1976 que le système a été repris par le
Professeur Mohammad Yunus.
Surnommé « le banquier des pauvres », il est
considéré comme le père de la micro finance. Fondateur de
la Grameen Bank, première institution de Microcrédit au
Bangladesh, il a permis aux plus défavorisés de la population
bangladaise de bénéficier de petits prêts, afin
d'améliorer leurs conditions de vie. Le modèle qu'il a mis en
place, celui d'octroyer des crédits aux pauvres micro-entrepreneurs, a
été exporté partout dans le monde et notamment dans des
pays en voie de développement, comme la Côte d'Ivoire.
Environ 3 milliards d'euros de crédits ont
été accordés à plus de (2,4) millions d'emprunteurs
depuis la création de la Gramen Bank. C'est au vu de tous ces
succès
21
Gestion des impayés à la COOPEC de
Yamoussoukro : états des lieux et perspectives
d'amélioration.
que les Nations unies ont décrété
l'année 2005, année internationale du micro-crédit. Le 13
octobre 2006, la mise en place et le développement à grande
échelle de ce système ont été
récompensés par le prix Nobel de la paix, attribué
conjointement au Bangladais Muhammad Yunus et à la banque qu'il a
créée.
En Afrique de l'Ouest, les premières activités
de micro-finance sont initiées par les coopératives
d'épargne et de crédit, qui voient le jour dans les années
1960 et 1970. Les activités de micro-finance prennent de l'ampleur dans
les années 1980 dans la foulée des cessations d'activités
des banques étatiques de développement et des faillites de
nombreuses banques et établissements financiers. On assiste notamment
à la mise en place par les gouvernements et les ONG de projets de
développement rural comportant des volets de microcrédit pour
faciliter l'achat des intrants. À partir du début des
années 1990, les partenaires au développement
s'intéressent davantage à la micro finance qui est perçue
comme un instrument efficace de lutte contre la pauvreté,
d'éducation à la culture d'entreprise, de mobilisation de
l'épargne intérieure et de financement de l'économie
locale. La micro-finance constitue une réponse aux effets
négatifs des programmes d'ajustement structurel sur l'emploi. Cet
engouement se traduit dès 1994 par l'adoption de la loi PARMEC
régissant les institutions mutualistes d'épargne et de
crédit dans les pays de la zone UEMOA. Cette loi confie la tutelle des
activités de micro-finance au ministère chargé des
Finances. Parallèlement à l'instauration du cadre juridique et
réglementaire, on assiste dans plusieurs pays de la zone à
l'émergence de réseaux structurés regroupant plusieurs
structures de base avec l'appui de partenaires techniques du Nord.
Au début des années 2000, la micro-finance est
régulièrement inscrite comme outil d'intervention
privilégié dans les Plans Stratégiques de Réduction
de la Pauvreté. Dans la foulée de l'année du
microcrédit, promulguée par le système des Nations Unies
en 2005, la plupart des pays se dotent d'une Stratégie Nationale de
Micro- finance (SNMF) et d'un Plan d'Action pour le secteur. Cet exercice
permet de réunir les différents acteurs autour de consensus
nationaux sur l'évolution à donner aux activités
22
Gestion des impayés à la COOPEC de
Yamoussoukro : états des lieux et perspectives
d'amélioration.
de micro-finance. Par la suite, les partenaires au
développement sont sollicités afin d'appuyer la mise en oeuvre
des plans d'action, sous la coordination des ministères de tutelle. Au
cours des cinq (5) dernières années, on assiste à une
évolution mitigée des activités de micro finance dans la
sous-région. D'un côté, le secteur connaît une forte
croissance au point de devenir une composante significative du secteur
financier, eu égard à la prolifération des structures,
à leur étendue géographique, au nombre sans cesse
grandissant des usagers, et à l'importance des ressources
mobilisées. D'un autre côté, cette croissance est mal
maîtrisée, et entraîne des dysfonctionnements importants,
qui risquent de compromettre les avancées du secteur. C'est dans ce
contexte que la BCEAO élabore en 2007 une nouvelle loi portant
réglementation des systèmes financiers
décentralisés (SFD) en zone UEMOA et visant à resserrer
les contrôles et la surveillance des institutions de micro-finance, de
façon à accroître le professionnalisme, la consolidation et
la transparence de leurs activités.
|