4.2.2 Analyse des coûts laissés à
charge du résident.
Nous l'avons vu, pour fonctionner un EHPAD a besoin de
trésorerie pour faire face aux différentes charges incompressible
à savoir :
- La dotation aux amortissements liés aux constructions et
à l'immobilier, - Les frais de personnel.
Cette trésorerie est essentiellement composée
des participations des investisseurs mais également de liquidité
directe liée à la vente de services auprès du client.
Au niveau des EHPAD cela se traduit par le paiement :
- Du tarif hébergement,
- Du montant de l'APA laissé à charge du
résident : le talon APA,
- Des services annexes.
Selon le rapport sur les coûts liés au
fonctionnement des EHPAD de l'IGAS, les services annexes peuvent être
classés en 3 groupes :
- Les biens de premières nécessités :
dont le résident ne peut se passer (toilette, blanchisserie,
mutuelle...)
- Biens de confort : TV, téléphone, internet,
coiffure,
- Biens non indispensables : qui relèvent des choix de
la personne âgée en fonction de son pouvoir d'achat.
Actuellement, les pratiques ne sont pas uniformes au sein des
EHPAD, ce qui peut entrainer des écarts de prix pour le résident
compris entre 1 500 € et 5 000 € pour une prestation haut de gamme,
quel que soit le statut de l'établissement ou le niveau de vie de ses
résidents.
Le reste à charge du patient est donc lié
à une partie plus aléatoire liée elle-même aux
conditions d'entrée en résidence que sont : l'urgence de
l'entrée en institution, le choix restreint de résidence en
fonction du lieu de vie, le patrimoine du résident disponible pour
amortir les frais.
Le résident reste cependant un client qui paie pour une
prestation. Il peut, à ce titre, demander une prestation dont la gamme
dépendra de son niveau de ressources. Le gestionnaire d'EHPAD, garant de
la qualité globale de son établissement et du bien-être du
résident, est également un commerçant qui répond
aux besoins et demandes du résident. A sa charge de
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veiller à ce que le client puisse donner son
consentement ou solliciter un besoin de façon éclairée.
L'article 459-1 du Code Civil, d'ores et déjà
utilisé dans le cadre d'un accompagnement tutélaire, et
intégré par la loi ASV dès 2016, prévoit de
recueillir ce consentement afin d'éviter toute dérive et abus de
la personne âgée. Il permettra aussi pour le gestionnaire de
justifier les dépenses et donc les écarts dans le reste à
charge du patient.
Comment réduire ces coûts ?
- Une nouvelle répartition des lignes de financement
entre les soins ; la dépendance et l'hébergement afin de
transférer les coûts de ce dernier,
- Une réduction des prestations des EHPAD en
réduisant la part à charge de l'hébergé, par une
standardisation des services et de la construction,
- La mutualisation des services entre plusieurs
établissements,
- La participation et la subvention au coût de la
construction.
Plusieurs pistes peuvent donc être envisageables
cependant il est difficile d'évaluer la prise en charge de demain tant
les facteurs qui la détermine sont fluctuants et nombreux. En effet, la
prise en charge institutionnelle dépend entre autre de la prise en
charge à domicile : sera-t-elle plus ou moins importante qu'aujourd'hui
? Les aidants familiaux pourront-ils poursuivre leur soutien ?
Elle dépend également de la constitution des EHPAD
:
- La mixité présente actuellement dans les
établissements sera-t-elle également possible demain avec
l'augmentation du nombre de patients concernés par les pathologies
spécifiques de type Alzheimer ?
- La durée du séjour va-t-elle stagner ?
S'écourter obligeant la structure à se renouveler sans cesse ? ou
augmenter ?
- Comment ne pas impacter les coûts de rénovation
du bâti vieillissant sur le résident notamment dans le parc public
?
- Comment faire face aux exigences des résidents en
termes de qualité, de prestations, et d'implantation ?
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