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Conclusion partielle
Le chapitre a cerné les caractéristiques
physiques générales du milieu d'étude, qui se
particularise par un relief plat avec des sols Deck joor et Joor. L'analyse de
l'évolution des données climatiques de 1995 à 2010 montre
une diminution et une irrégularité des précipitations dans
le temps et dans l'espace. Cette variation n'est pas sans conséquences
pour le couvert végétal surtout lorsqu'on se retrouve à un
raccourcissement de la durée de l'hivernage. En plus les fortes
températures entrainent une évapotranspiration très
importante qui contraint les végétaux à développer
des stratégies pour s'adapter aux nouvelles conditions.
Les agents d'érosion : l'eau et le vent
combinés à ces éléments du climat expliquent en
partie le processus de recul du couvert végétal. D'ailleurs on
peut faire une comparaison intéressante entre ce qui se passe dans la
communauté rurale de Kandia et la description faite par E. le Floch
(1992)9 concernant les régions arides et
semi-arides. Selon lui, ces dernières sont caractérisées
par la rareté et une forte variabilité dans le temps et dans
l'espace des précipitations, par l'intensité de
l'évaporation et par la précarité des ressources en eau.
Dans ces zones, souvent prédisposées à l'apparition des
phénomènes érosifs, la surexploitation des systèmes
écologiques naturels fragiles conduit à des changements
irréversibles et à une dégradation des systèmes de
production. Cependant, l'homme à travers ses différentes
activités est considéré comme étant le principal
responsable de cette situation qui lui menace car c'est sur le milieu physique
qu'il tire ses besoins vitaux.
9 Il s'agit de l'ouvrage
dirigé par E. le Floch, 1992. L'aridité : une contrainte au
développement .Caractérisation, réponses biologiques,
stratégies des sociétés, Paris, ORSTOM, 597p.
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Chapitre 5 : Les facteurs anthropiques, principale
cause de la dégradation de la forêt communautaire de Kandia
Ce chapitre traitera de l'introduction de l'homme dans les
écosystèmes naturels. On abordera ainsi la charge anthropique sur
les milieux naturels à travers ses différentes activités
qui ont des incidences négatives sur les ressources naturelles comme la
végétation. En effet, dans le cadre de satisfaction de ses
besoins, l'homme expose les ressources mises à sa disposition par la
nature à une dégradation, voire à un épuisement.
1. L'activité agricole, fondement de
l'économie locale
Au Sénégal, l'agriculture occupe une part
importante de la population active car on estime qu'elle utilise plus de 70% de
la main d'oeuvre nationale même si elle représente un faible
pourcentage dans la formation du PIB. A l'instar de ce qui se passe au niveau
national, la communauté rurale de Kandia est composée en grande
majorité d'agriculteurs. C'est la première activité de la
zone qui nourrit l'ensemble de la population. D'ailleurs, la région de
Kolda regorge un potentiel agricole très important. Cet état de
fait lui confère la vocation d'une région agricole au sens large
du terme.
1.1. Caractéristiques générales de
l'agriculture
La Communauté rurale de Kandia dispose de terres
cultivables (PLD, 2011). Ces derniers font l'objet de plusieurs
spéculations par les populations. En outre, il faut noter qu'une partie
du bassin de l'Anambé est incluse dans la communauté rurale de
Kandia.
L'agriculture constitue la première activité
dans la CR. Elle est de type pluvial et extensif. Les principales
spéculations sont cultivées dans les champs de brousse, sur le
plateau et dans les vallées.
C'est une activité qui est surtout de type
traditionnel et se pratique à l'échelle de la famille. Le
matériel utilisé pour l'agriculture est toujours rudimentaire. Il
est à traction animale dans la plupart des cas. C'est elle qui assure
les principales ressources alimentaires et financières.
Les principales cultures pratiquées sont :
- le mil, le sorgho, le maïs et le riz comme culture
vivrière ;
- l'arachide, le coton pour les cultures de rente.
Ces cultures bénéficient de l'apport d'intrants
pour l'amélioration de la production. Il s'agit des semences, de
l'engrais et de produits phytosanitaires. Mais il faut signaler au passage que
beaucoup de ces produits sont détournés par les populations qui
préfèrent les revendre en
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Gambie pour satisfaire leurs besoins alimentaires. En plus, la
C.R de Kandia est dotée en agents agricoles comme ceux de l'ANCAR, la
SODEFITEX et la SODAGRI dans le but d'appuyer les producteurs (PLD, 2011).
Par ailleurs il y'a une cohabitation entre agriculture et
élevage. Ce qui permet aux familles disposant d'un cheptel d'utiliser la
matière organique de ces animaux pour augmenter la fertilité des
sols. Mais au-delà de cette description de l'activité agricole,
il est important d'analyser l'évolution de la population en rapport avec
les superficies cultivées pour se faire une idée plus
précise du rôle dégradant du secteur pour la
végétation.
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