Si l'érosion est définie comme étant le
déplacement des composants du sol à la surface de la terre sous
l'action de l'eau ou de l'air en mouvement, celle dite « hydrique »
résulte des mouvements de l'eau à la surface du sol. En effet,
l'eau en mouvement est dotée d'une certaine énergie
cinétique qui lui permet de bousculer les différents composants
du sol et de les entrainer plus ou moins loin. Selon Dupriez et Leener (1990),
l'étude de l'érosion hydrique commence par l'observation de tous
les endroits où l'eau se déplace en contact avec le sol. Ils
distinguent trois mouvements essentiels dans l'érosion hydrique :
- le splash, qui est le choc provoqué par les gouttes
de pluie sur le sol ;
- le ruissellement, déplacement de l'eau à la
surface du sol ;
- l'infiltration qui est le mouvement de l'eau à
l'intérieur du sol.
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Mais selon l'O.M.M (2005), le déplacement et
l'éclaboussement des particules de sol par les gouttes de pluie ne sont
que la première étape du processus, qui se poursuit par
l'enlèvement des particules et une érosion supplémentaire
provoquée par l'écoulement des eaux. Toutefois, sans
ruissellement, l'érosion provoquée par les précipitations
reste négligeable.
Par ailleurs, la quantité de particules susceptibles
d'être mobilisée par les eaux de ruissellement est fonction de
l'ampleur de la pluie.
L'érosion hydrique est un phénomène qui
dépend également de la pente du terrain (relief) qui peut
accentuer le ruissellement augmentant ainsi l'ampleur des dommages subis par le
sol. Dans la forêt communautaire de Kandia, l'érosion hydrique est
renforcée par la présence d'un réseau hydrographique
constitué par des cours d'eau temporaire qui servent d'abreuvoirs pour
le bétail. Ces eaux de surfaces sont les lieux de dépôt des
différents matériaux emportés.
Photo 5 : Cours d'eau temporaire servant à
l'abreuvement du bétail
![](tude-des-facteurs-de-degradation-de-la-fort-communautaire-de-Kandia-dans-le-departement-de-Ve18.png)
Cliché : BALDE, M. M., 2013
Ce cours d'eau est l'un des composants principal du
réseau hydrographique de la zone Nord de la communauté rurale de
Kandia ; son nom est Bantanguel. Il reçoit les eaux de ruissellement de
plusieurs petites mares qui lui sont connectées. Ici, on est au mois
d'avril, en saison sèche. Après l'arrêt des pluies, l'eau
reste jusqu'en fin janvier. Ce qui permet aux villages environnants d'abreuver
leurs troupeaux.
Un examen plus approfondi des conditions écologiques
du massif forestier de la zone d'étude permet d'affirmer que ces
dernières ne militent pas en faveur d'un processus érosif pouvant
atteindre des proportions préoccupantes. En effet, cela se justifie par
le fait que c'est un milieu qui est plat, dans son ensemble et la couverture du
sol par la strate herbacée est assez importante pour résister au
phénomène de splash. Ces deux éléments jouent un
rôle limitant dans la dégradation du sol par l'eau.
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Néanmoins, il apparait que ce sont les zones agricoles
qui subissent les effets du phénomène d'érosion car ce
sont des espaces qui sont nus sans aucune couverture herbacée leur
permettant de résister à l'attaque. Il s'agit des champs qui sont
le plus souvent situés entre les lieux d'habitation (villages) et la
limite de la forêt. Ils sont les plus exposés aux deux agents
d'altération. Dés les premières pluies, le
phénomène est perceptible à travers le ruissellement.
C'est ainsi que se manifeste l'érosion hydrique globalement participant
à l'appauvrissement des sols et donc à la dégradation du
couvert végétal puisque le sol constitue le support de ce
dernier.