3.1 Le vent
Le vent est l'expression du déplacement de l'air
à la surface de la terre. Ainsi il est le principal
élément déterminant de l'érosion éolienne.
Le pouvoir érosif du vent est défini par l'O.M.M
(2005)8, comme « cette propriété du vent qui
détermine sa capacité à entraîner et déplacer
un sol dénudé et sec en bon état d'ameublissement. »
En effet l'érosion éolienne est rendue possible lorsque la
vitesse du vent au niveau du sol atteint la limite nécessaire pour
entrainer les particules de sable. Ce déplacement est fonction de la
taille des particules et de la vitesse du vent. Dans la forêt
communautaire de Kandia, il y'a deux vents dominants. L'alizé
continental ou l'harmattan, qui souffle de novembre à mai (durant la
saison sèche) : vent chaud de direction est et s'accompagne de fortes
amplitudes thermiques. La forte évaporation observée durant la
saison sèche est en grande partie liée à la
présence de ce vent. En plus, la mousson qui vient de l'équateur
apportant les précipitations d'hivernage n'apparait qu'à partir
du mois de juin. Elle atteint son apogée durant les mois d'août et
de septembre. Ce vent vient du sud.
Si la vitesse du fluide est déterminante dans le
déplacement des grains de sable, il convient de noter que la
végétation constitue un obstacle non négligeable dans la
dynamique de lutte contre cette forme d'érosion. Le pouvoir
érosif du vent est surtout possible quand c'est sur un sol nu,
dépourvu de toute strate herbacée. Les photos 3 et 4 illustrent
le phénomène dans notre zone d'étude.
8 OMM : Organisation météorologique
mondiale, 2005.Le climat et la dégradation des sols n° 989, 34p.
![](tude-des-facteurs-de-degradation-de-la-fort-communautaire-de-Kandia-dans-le-departement-de-Ve17.png)
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Photo3 : sol nu dans le village de Doubirou Photo 4 :
champ exposé à l'érosion éolienne,
clichés BALDE M. M., 2012
Ces photos illustrent la vulnérabilité des
champs de culture à l'érosion éolienne. Ici, on est
à 1km du village de Doubirou. On remarque l'absence de couverture
herbacée sur le sol ainsi que les arbres ; une sorte de «
désert ». L'érosion éolienne peut facilement emporter
les particules fines du sol et les matières organiques.
Toutefois, en ce qui concerne le massif forestier de Kandia,
le sol est protégé pour une bonne partie par une strate
herbacée qui empêche le vent de jouer un rôle
prépondérant d'agent érosif. Le phénomène
est plus accusé dans les terres de culture où il n'y'a pas une
couverture végétale importante. Ce qui l'expose à
l'érosion éolienne surtout les tourbillons de saison sèche
qui sont très fréquentes dans la zone. A part ces espaces, le
vent ne présente pas un véritable potentiel érosif
susceptible de jouer un rôle déterminant dans le processus de
dégradation du massif forestier. C'est un domaine subguinéen
où la densité des arbres permet de casser la force du vent. Ce
fait relativise le pouvoir d'érosion éolienne. Au total, la
dynamique d'érosion mécanique ne peut pas être
considérée comme un facteur clef de la dégradation de la
végétation dans cette partie de la C.R de Kandia. On peut
également invoquer la part de l'érosion hydrique.
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