L'évolution et la distribution des températures
sur le territoire sénégalais résultent de la conjonction
de trois facteurs (Atlas national du Sénégal, 1977). Il s'agit
:
- du facteur cosmique ou mouvement zénithal du soleil
qui détermine généralement l'évolution des
températures en l'absence d'autres éléments.
- les facteurs météorologiques qui
interviennent par les caractères thermiques propres aux masses d'air, la
nébulosité et les pluies qui réduisent l'insolation et
abaissent les températures.
- Et enfin les facteurs géographiques et tout
particulièrement la continentalité, c'est-à-dire
essentiellement l'éloignement par rapport à la mer qui a pour
conséquence principale l'accroissement des températures et des
amplitudes thermiques.
Dans la forêt communautaire de Kandia, c'est surtout le
troisième facteur qui imprime un caractère déterminant des
températures. En effet, la position géographique de la zone est
fortement soumise à la continentalité car se trouvant à
l'intérieur des terres, loin des influences de l'alizé maritime.
On distingue ainsi deux grands régimes thermiques :
- Des températures relativement basses de juillet
à février où les minimax peuvent descendre jusqu'à
16°C au mois de janvier et février.
- Les moments de forte chaleur concernent la période
mars- juin où les maximaux enregistrés dépassent les
40°C avec des amplitudes journalières supérieures à
10°C. A présent, nous aller jeter un regard sur l'évolution
annuelle des températures à la station de Vélingara pour
voir les incidences négatives que cela peut engendrer pour la
végétation au niveau de notre zone d'étude notamment par
le biais de l'évapotranspiration.
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Graphique 5 : Evolution de la température
annuelle de 1995 à 2011 à la station de
Vélingara
31
30
29
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27
26
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24
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008
T°C 2 Moy. mobile sur pér. (T°C)
Source : d'après les données de
l'A.N.A.M.S
Ce graphique représente l'évolution des moyennes
annuelles de la température au niveau de la station de
référence de Vélingara. Il s'agit de la moyenne des 12
mois de chaque année de 1995 à 2011. Cette moyenne cache
cependant des réalités thermiques plus élevées. On
constate que les températures représentées ici ne
dépassent pas les 31°C durant cette période. Mais dans la
réalité, les maximas mensuels se situent au-delà des
40°C pour les mois de mars, avril et mai qui correspondent
généralement à un ensoleillement très
remarquable.
L'analyse de la courbe d'évolution permet d'affirmer
que les températures au niveau de la station en question suivent un
rythme irrégulier au fil des années. Ce fait est mis en
évidence par la courbe sur les moyennes mobiles pondérées
sur deux périodes. Elle définit la tendance de moyennes mobiles
pour voir le comportement de la variable étudiée.
L'examen du graphique montre une fluctuation des
températures moyennes annuelles qui témoigne d'une
irrégularité des précipitations dans le temps. Dans
l'ensemble, les températures se situent en dessous de 30°C. La
moyenne qui est de 26,7°C traduit une zone relativement chaude. On
remarque une évolution en « dents de scie » de la
série. Par exemple, on voit que l'année 1995 qui est
déficitaire en termes de pluviométrie a une moyenne de
température de 29,8°C. Par contre la température la plus
basse de la série est enregistrée en 2004 où, il a plut
1027,3mm. La conclusion qui mérite d'être tirée est que la
pluviométrie a une influence sur la température d'un lieu
donné. Il y'a une évolution parallèle entre les deux
variables ; c'est-à-dire dans le même sens. La température
est fonction des précipitations dans
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le temps et dans l'espace. Toutefois, ici, les périodes
de déficits pluviométriques correspondent à de fortes
températures et inversement les excédents de
précipitations à celles des basses températures. Le
caractère de haut et de bas des températures durant la
série s'explique par l'alternance d'années de déficits et
d'excédents des pluies. Ainsi on peut diviser la courbe en deux
tendances : les années de basses températures (2004, 2005 et 2011
avec respectivement 25,83 25 et 26,47°C) et les années de forte
chaleur pour le reste car la valeur des températures est largement au
dessus de la moyenne de la série.
Il faut noter que les températures
élevées ont des impacts négatifs sur le couvert
végétal car elles augmentent l'évapotranspiration qui est
une donnée fondamentale en ce qui concerne le besoin en eau des plantes.
La combinaison de ces deux facteurs dans le massif forestier imprime un
caractère dégradant des ressources forestières en ce
qu'ils constituent un frein à l'épanouissement des
végétaux.