I.2 Les effets sur l'environnement
Les crues peuvent avoir des effets positifs pour
l'environnement : remplissage des nappes, fertilisation des sols (par le
dépôt de sédiments), participation à la
biodiversité des espaces alluviaux et contribution, par l'apport de
sédiments, à la lutte contre l'érosion des deltas. Elles
ont aussi des impacts négatifs car elles peuvent être responsables
d'une érosion massive (notamment en zone côtière) et
peuvent toucher des sources de pollution comme des sites industriels ou bien
des sols pollués ou traités aux pesticides qui vont ensuite
affecter l'ensemble des terrains inondés. L'évaluation du niveau
des cours d'eau due à des pluies abondantes relève, depuis des
milliers d'années, de la vie normale des populations africaines
même dans les communes de Karimama et de Malanville. Les
saisonnières qu'elle provoque maintiennent la fertilité du sol,
en y déposant de nouvelles couches de vase et en évacuant les
sels qui se sont accumulés dans les couches supérieures du sol.
La haute productivité agricole des plaines inondables ouest Africaines
est dans la vallée du Niger, par exemple, due non pas à
l'irrigation mais aux crues saisonnières.
Dans ces zones humides, ce cycle d'inondations s'avère
favorable à la productivité et à la préservation de
la diversité biologique. Dans le passé, ces inondations annuelles
étaient extrêmement bénéfiques : les plaines
inondables étaient parmi les écosystèmes les plus
productifs de la terre.
59
Mais depuis 2010, l'inondation est devenue synonyme de pertes
et de dévastation, en raison de nombreux facteurs dont la
déforestation, les émissions de gaz à effet de serre, le
surpeuplement, l'occupation des zones à risques, le bétonnage de
grandes surfaces, le mauvais choix de modèles d'habitat et la
pauvreté.
Ainsi , presque tous les ans , il n'est pas rare d'apprendre
que quelque part dans le monde et même au Bénin plus
précisément dans la zone d'étude, les inondations ont
causées des dégâts au niveau des infrastructures , des
moyens d'existence et des biens . Il s'ensuit le plus souvent, des risques
graves de maladies telles que le choléra, le paludisme, etc
I.3 L'impact sur les femmes
Les inondations au cours de ces dernières années
ont sérieusement touché plusieurs villages des communes de
karimama et de Malanville créant de nombreux préjudices aux
populations. Les riverains de ces communes sont diversement affectés par
le sinistre. Les femmes sont les plus vulnérables pendant les
inondations, comme risque prioritaire nous avons les grossesses non
désirées, décès en couche ; arrêt
/ralentissement des activités économiques, avortements, forte
dépendance vis-à-vis de l'aide extérieur, viols,
accouchement d'enfants morts nés, répudiation. L'on
déplore plusieurs cas de blessés graves et décès
dont la majorité par noyades. Les populations ayant perdu leurs
habitations, leurs récoltes et d'autres réserves alimentaires,
sont désormais plongées dans une précarité absolue.
Elles ont aussi perdu leurs activités économiques de subsistance
car plusieurs hectares de champs sont dévastés, les
marchés sont inondés et les voies de communications sont
endommagées. L'inondation des centres de santé et d'autres
infrastructures sociales exposent les populations à une crise
humanitaire. Plusieurs enfants ne pourront pas reprendre les classes à
la rentrée parce que leurs écoles sont inondées.
60
Ces inondations ont causé des déplacements de
populations qui sont corollaires sur la vie sociale. Certaines victimes de ces
inondations, n'ayant plus d'abris, sont exposées aux moustiques donc au
paludisme et d'autres maladies.
Plus de 80% des populations des zones sinistrées vivent
de l'agriculture et il faut s'attendre au pire sur le plan de la production
agricole et donc sur le plan alimentaire.
En effet, les cours et plans d'eau constituent d'importants
atouts pour l'agriculture, la pêche, l'élevage, les transports, le
tourisme et la construction de barrages électriques. Néanmoins,
lorsque ces eaux causent de graves inondations comme c'est le cas actuellement,
elles détruisent les cultures, le bétail, la volaille, coupent
les voies de transport. Ainsi, les dégâts enregistrés dans
le cadre de ces inondations vont favoriser l'insécurité
alimentaire et accentuer la morosité économique dans un pays
comme le Bénin déjà marqué par de profondes crises
socio-économiques. Les pertes concernent essentiellement, des milliers
d'hectares de cultures vivrières, des greniers entiers
décimés, des dizaines de milliers de bétails et de
volaille emportés.
Le commerce des produits vivriers est désormais rendu
difficile voire impossible ; plusieurs marchés sont inondés et
des hangars sont emportés. De plus, les pistes rurales qui constituent
l'essentiel des voies de communication sont détruites et totalement
impraticables. Cette situation aura aussi d'impacts sur les populations des
centres urbains qui s'approvisionnent au niveau de ces localités
sinistrées qui constituent les greniers du pays.
Au plan sanitaire, il faut noter que les inondations ont
engendré plusieurs facteurs de risques :
? les populations sinistrées n'ayant plus d'abris,
passent la nuit à la belle étoile sans moustiquaires ; ils
s'exposent ainsi aux moustiques ;
? il y a une très forte promiscuité entre les
animaux domestiques et les populations qui tiennent à sauvegarder leur
élevage ce qui constitue un
61
facteur potentiel de risque de transmission de maladies entre
les hommes et les animaux ;
? les ouvrages d'adduction d'eau potable sont
endommagés ce qui fait que les populations n'ont que de l'eau
souillée pour leurs besoins.
? l'inondation des latrines et des toilettes a facilité
le passage des matières fécales dans les eaux.
Tous ces facteurs de risque, augurent le développement
du paludisme, des infections respiratoires aiguës et il faut s'attendre
surtout à des épidémies dues aux maladies hydriques telles
que : la diarrhée, le choléra et bien d'autres.
L'exode rural, raréfaction de la main d'oeuvre locale,
présence massive des femmes et des enfants dans les petits travaux,
accentuation du trafic des enfants, la déscolarisation, la baisse de
l'économie locale, la flambée des prix sur le marché.
|