II.3.3.Influence de l'alimentation :
L'effet du rationnement sur la croissance a été
rapporté plusieurs auteurs : une restriction alimentaire à
l'engraissement conduit à une réduction de la vitesse de la
croissance si la ration distribuée est inferieure a 85-90% de l'aliment
distribué à volonté (Castello et al., 1989 ;
Arveux, 1991 ; Tudela et Lebas, 2006).
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Chapitre II Partie bibliographique
La présence ou l'absence des aliments dans la ration,
l'équilibre entre divers constituant et le niveau d'énergie et de
protéines dans la ration, sont des facteurs qui interviennent dans la
croissance des lapereaux (Ouhayoun, 1983). La vitesse de croissance est
maximisée si les équilibres recommandés sont
respectés : un aliment distribué à volonté, de 2500
kcal d'énergie digestible, 16% de protéines, 10 à 14 % de
cellulose brute et de 2 à 3% de lipides (Henaff et Jouve, 1988).
Dès qu'il y a déséquilibre, la vitesse de croissance sera
ralentie.
La distribution d'un aliment rationné de nuit
plutôt que de jour conduit à l'amélioration de l'indice de
consommation lors des 3 premières semaines d'engraissement. Ce
bénéfice se traduit sur la globalité de l'engraissement
dont la fin est menée en alimentation à volonté.
L'observation des lapins en fin d'engraissement lors du passage à
l'alimentation à volonté permettrait de savoir si le rythme
imposé aux animaux pendant les 3 semaines après sevrage est
maintenu (Weisseman et al., 2009).
? L'effet de l'apport des protéines :
Un taux élevé de protéines dans la ration
accélère la croissance (Lebas et Ouhayoun, 1987). Lorsqu'il y a
la baisse de la qualité et la quantité de ces derniers, le lapin
réduit sa consommation et donc sa croissance (Lebas et al.,
1984). L'absence d'un seul acide aminé essentiel peut être
considéré comme un manque globale de protéines (Lebas et
Colin ; 1992).
Cependant un excès de protéines peut perturber
l'équilibre dans le caecum en stimulant la flore protéolytique.
Les concentrations élevées en ammoniaque accroissent le pH
d'où le risque de troubles digestifs (Maertens et De Groote, 1987 ;
Peeters, 1988).
26
Chapitre II Partie bibliographique
? L'effet du rapport protéines / énergie
:
Après le sevrage, les équilibres alimentaires de
la ration en particulier la concentration en énergie digestible et le
taux des protéines digestibles, ont une importance
prépondérante sur la croissance des lapereaux. L'effet du niveau
protéique sur la croissance dépend de la concentration
énergétique de l'aliment. Ainsi, Martina et al. (1974)
n'observent pas la différence de croissance chez le lapin
réservant des aliments iso-énergétique de 2400 kcal / kg
et contenant 16 à 18% de protéines. Mais avec une teneur en
énergie plus élevée de 2550 kcal ED/kg, l'aliment ne
contenant que 16% de protéines diminue les performances de croissance et
d'abattage (Tableau 10).
Tableau 10 : L'effet du niveau
protéique et de la concentration en énergie digestible
de l'aliment sur les performances de l'abattage du lapin âgé de
90 jours (Martina et al., 1974).
Energie (kcal/kg)
|
|
2400 2550
|
|
Protéines %
|
16
|
18
|
16
|
18
|
P/E (g/100kcal)
|
6,67
|
7,5
|
6,27
|
7,05
|
Poids (kg)
|
2,12
|
2,15
|
1,83
|
2,39
|
? L'effet de l'apport de lest :
Dans l'alimentation des lapines en croissance, un apport
minium de lest est considéré comme nécessaire pour assurer
un bon fonctionnement du tube digestif. La croissance est sensiblement
réduite lorsque l'apport en fibre est déficient (<16% ADF)
(Peinheiro et Gidenne, 1999). Perez et al. (1996) suggèrent
qu'un taux assez élevé en cellulose est nécessaire en
début de la croissance pour réduire la mortalité, alors
qu'un taux de 12% semble suffisant en fin d'engraissement, s'il renferme au
moins 4,5% de lignine. Cependant, l'excès de cellulose brute (>16%)
peut réduire la teneur en énergie digestible et la faire passer
en dessous du seuil de régulation des aliments (Lebas, 1984). Le lapin
sera simultanément en carence en protéines et en énergie.
Un déficit <12% entraine un ralentissement du transit digestif.
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Chapitre II Partie bibliographique
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