Paragraphe 2 : La restructuration des programmes de
financement et le respect par les Etats de leurs obligations
pécuniaires.
De notre diagnostic, il est ressorti que la CEN-SAD sera
confrontée à des problèmes financiers prévisionnels
auxquels il importe d'apporter d'ores et déjà des solutions, dans
notre quête de dynamiser la CEN-SAD après la crise libyenne et le
décès de Kadhafi. Ainsi, ces solutions toucheront d'une part le
financement des programmes de développement (A) et, d'autre part, la
contribution des Etats au budget communautaire (B).
A. Le financement des programmes de
développement
La CEN-SAD enregistre un bon nombre de programmes de
développement, les uns plus pertinents que les autres. Cependant, nombre
de ces programmes sont des reprises des autres CER ou de l'UA. Par
conséquent, les Etats n'arrivent plus à les financer étant
donnés qu'ils sont également membres d'autres CER et financent
déjà dans ces communautés les mêmes programmes.
C'est ce qui explique que la Libye était souvent la seule à
financer les programmes de développement de la CEN-SAD. Mais la crise
libyenne et la mort de Kadhafi auront tôt fait de changer cette
situation. La Libye n'est plus aujourd'hui en mesure de se permettre de tels
luxes après la crise politique qu'elle a connue. Cependant, nous
suggérons aux Etats membres de réduire les programmes de
développement de la CEN-SAD afin de ne retenir que ceux originaux
n'étant pas encore mis en oeuvre par une autre CER, ceux moins couteux
et susceptibles de rapidement requérir le financement des Etats et des
bailleurs. A ce titre, la CEN-SAD pourrait faire mieux et être plus
visible et plus active aux côtés des Etats et des populations avec
le lancement de projets tels que les forages de puits, la réalisation
des pistes rurales, les opérations de reboisement ; les campagnes
sanitaires et
59
Réalisé par Olognidé Ronic Enoch
AKPONIKPE
Impact de la crise libyenne sur la Communauté des
Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD)
autres en tenant compte du faible indice de
développement humain de la majorité des Etats membres. En
réalité, de tels projets répondent aux attentes
légitimes des populations et des Etats membres qui ont pensé
installer, à travers la CEN-SAD, un instrument proactif d'appui effectif
aux actions de développement et non, comme nous l'avons dit plus haut,
un cadre de concertation seulement de politique jamais mise en oeuvre.
La CEN-SAD pourrait également, au nom de
l'intégration et de la mise en commun des problèmes des Etats
membres pour des solutions communes, élaborer des projets afin de porter
assistance aux Etats du sahel tel que le Niger, la Mauritanie, le Mali, etc.,
victimes de la sècheresse et des sévices de la crise
alimentaire.
Ces projets que nous suggérons, n'étant pas trop
couteux, pourront être financés par les Etats sans
problèmes majeurs. Toutefois, si le coût exorbitant des programmes
est la source de leur défaut de financement, il n'en demeure pas moins
vrai que les programmes de la CEN-SAD manquent, pour la plupart, de pertinence
et d'originalité.
Outre la restructuration des programmes de
développement, le respect par les Etats de leurs obligations
pécuniaires est également un facteur de dynamisation de la
CEN-SAD.
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