3.1.3 Le design pour améliorer la vie des
gens
Pour Charles Landry, développer les actions culturelles
singulières peut permettre de garantir un « mieux vivre » aux
habitants d'une ville. « Le design permet ainsi d'assouplir les
interfaces entre l'homme et la ville en construisant une ville adaptée
à tous les publics » (Le Pessec, 2014). Le design cherche
à résoudre les problèmes que pourrait rencontrer le monde
(pas seulement économique mais de manière plus large), il a donc
un caractère social. Bastien Kespern, est un designer dont la
préoccupation majeure de son travail et de résoudre les
problèmes d'aujourd'hui. Il s'est d'ailleurs intéressé
à l'engagement citoyen et des questions du type « Comment les
gens pratiquent-ils la démocratie ? » (Kespern, 2015).
Il pratique la pensée design (autrement connue sous le nom de
design thinking) : « c'est un état d'esprit qui va
croiser une analyse objective (chiffres) et une analyse subjective
(émotions, pensées, etc.) ». Cette démarche
place l'utilisateur au coeur du problème, elle cherche à
identifier quels sont les besoins des personnes et quelles sont leurs
motivations. Pour mener son projet lié à la démocratie, il
va par exemple observer les nouveaux comportements des citoyens, les nouveaux
besoins, les nouvelles attentes.
Le design a un caractère social fondamental (Gauthier
Philippe, 2015). Certains chercheurs ont établis cinq principes pour
guider le design du 20ème siècle dans une
démarche sociale. Le guide suivant met en avant le fait qu'une pratique
du design authentique est sociale par nature :
Principe 1. Un acte de design authentique est
un acte social et critique. Il commence par un moment critique,
c'est-à-dire un moment où le designer détecte l'existence
d'une insatisfaction vis-à-vis du monde qui le propulse dans un projet
en vue de rendre ce monde plus habitable pour la collectivité.
Principe 2. Un acte de design authentique est
nécessairement tourné vers l'amélioration de la vie
d'autrui et de la collectivité. Ses objets sont les usages sur lesquels
le designer agit en façonnant les dispositifs de notre monde
habité, artefacts matériels ou immatériels.
Principe 3. Le design est une pratique qui
participe inévitablement à définir les contours du
vivre-ensemble, et il est de la responsabilité des designers d'assumer
pleinement ce rôle et de savoir rendre publique l'idée même
du vivre-ensemble qu'ils mettent en oeuvre.
Principe 4. Aucun apprentissage du design ne
saurait avoir lieu sans une appropriation raisonnée de l'appareil
conceptuel qu'il partage avec les sciences humaines et sociales.
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Principe 5. La réflexion authentique
en design s'intéresse avant tout aux relations entre les humains et
leurs divers environnements, aux modalités du vivre-ensemble, à
l'expression des cultures contemporaines et aux conceptions du bien commun.
S'il on prend l'exemple de la ville de Lyon, le design urbain
améliore le quotidien des habitants. Lyon City Design Urban Forum 2015
souhaite mettre en avant le design de chantier en expliquant comment le design
accompagne la ville en mutation tout en révélant ses signatures
sensorielles. Ceci n'est donc pas un hasard si Lyon a été
labellisée Lyon Design City et est partenaire de la Cité du
Design de Saint-Etienne.
Nous avons vu que les moteurs au développement de cette
identité territoriale tournée vers le design sont nombreux. En
plus de développer l'économie de la ville et d'être l'objet
d'une véritable stratégie de marketing urbain, le design à
Saint-Etienne pourrait être un moteur de développement social et
améliorer la qualité de vie de ses habitants. Cela dit, il peut y
avoir des obstacles freinant à cette régénération
urbaine. Quels sont ses enjeux ? Sont-ils importants au point de freiner le
développement urbain de la ville de Saint-Etienne ?
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