I.1.1.1- L'historique
Même si la CBCA est un établissement de
crédit relativement jeune dont la date de création remonte au 31
août 1999, ses origines et expériences dépassent largement
le cadre de ses seize ans d'existence.
En effet, la CBCA se situe au bout d'un rouleau d'une assez
longue pérégrination de l'Union Bancaire en Afrique Centrale
(UBAC), créée depuis le 25 septembre 1962, au lendemain de
l'Indépendance de la République centrafricaine. L'UBAC
était alors une filiale de deux banques françaises, la
Société Générale et le Crédit Lyonnais, qui
détenaient son capital social d'origine de FCFA100.000.000 à part
égale.
Trois ans plus tard, l'Etat se joignit au deux en
acquérant 20% du capital. Une vague de recapitalisation de l'UBAC va par
la suite faire relever le capital à FCFA 200.000.000 en 1969 puis FCFA
250.000.000 en 1974.
Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich
Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 5
A partir de 1977, l'Etat centrafricain porte sa participation
à 60% et devient ainsi l'actionnaire majoritaire. Les deux banques
françaises détenaient alors chacune 20% du capital.
Le 21 avril 1985, par suite de réévaluation des
immeubles, des réserves ont été incorporées au
capital ce qui le porte à FCFA 1 milliard.
La Société Générale va par la
suite décider de se retirer de la banque en cédant sa part
à l'Etat centrafricain. Le Crédit Lyonnais de son coté
également ramène sa participation à 15%. C'est ainsi
qu'à partir de 21 mai 1989, l'Etat centrafricain détient à
lui seul 85% du capital.
Le processus de nationalisation va atteindre son paroxysme en
1994 quand le groupe Crédit lyonnais en relation avec son agenda de
restructuration décide de céder toutes ses participations
minoritaires au niveau du réseau international. L'Etat centrafricain se
retrouve désormais actionnaire unique dans un contexte international
plutôt favorable à la privatisation.
Le FMI et la Banque Mondiale ont alors recommandé
l'ouverture du capital à des investisseurs privés. Dans le cadre
de ce programme de privatisation, le groupe Fotso qui, deux ans plutôt
créait la Commercial Bank of Cameroun, saisit donc l'opportunité
de participer à la recapitalisation de l'UBAC, enclenchant ainsi
l'ambition sous régionale du groupe bancaire.
Après l'agrément des autorités
centrafricaines et de la COBAC, le groupe Fotso devient depuis le 31 août
1999 le principal actionnaire avec 51% du capital, divers privés
nationaux y participent à hauteur de 39% et l'Etat centrafricain
réduit sa participation à 10%. L'UBAC finit par être
débaptisée quatre mois plus tard ; l'Assemblée
extraordinaire des actionnaires du 18 janvier 2000 opte pour la
dénomination Commercial Bank - Centrafrique (CBCA).
En relayant l'Etat, le groupe Fotso s'engage à relever
un grand défi. Nous sommes sans ignorer que le management à la
publique (système de désignation des dirigeants et
finalité sociale) ne cadre pas souvent avec l'impératif de la
performance et de la compétitivité. De plus, il convient de
garder présent à l'esprit que le retrait des premiers partenaires
français n'est pas sans lien avec la crise profonde qu'a connu le
système bancaire de l'Afrique centrale et qui a mis sur le tapis
plusieurs institutions dont la Banque de Crédit Agricole et de
Développement, la Banque Centrafricaine d'Investissement ou encore la
Banque Nationale Centrafricaine de Développement.
Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich
Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 6
Graphique 1 : Répartition du capital de la
CBCA à sa création
Etat; 10%
Source : CBCA (1999).
Privés
nationaux;
Groupe
L'UBAC fait donc partie des rescapées de cette
période de forte turbulence. Initiée par deux groupes bancaires
français, elle est passée progressivement entre les mains de
l'Etat. Avec la CBCA, sa destinée est désormais assurée
par des investisseurs privés cette fois-ci originaires de la sous
région.
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