1.2.2.2 Le
libéralisme économique
Pour ce qui est de la libéralisation, elle constitue
aussi un des paramètres clés de la vie chère d'autant plus
que les opérateurs économiques ont la latitude de fixer comme bon
leur semble les prix des produits qu'ils mettent à la disposition des
consommateurs. En effet, au Niger la première moitié des
années 1980 était marquée par un début des
réformes économiques et financières axées sur des
mesures de stabilisation macroéconomique, d'ajustement structurel et de
libéralisation en vue de la relance de l'économie nationale
confrontée aux chocs de la récession internationale de la crise
de l'endettement et des rigidités internes. C'est ainsi qu'en 1983,
l'importation et la distribution d'une partie des produits relevant du monopole
de la COPRO-NIGER furent libéralisées. En outre, la
commercialisation des produits agricoles tels que le mil, le sorgho, l'arachide
qui était de la compétence exclusive de l'OPVN et de la SONARA a
été ouverte au secteur privé. En même temps, la
transition vers une économie de marché gagne du terrain avec la
réduction des contrôles de l'Etat sur l'économie et
l'encouragement de l'initiative privée nationale. La
libéralisation du commerce extérieur constitue donc l'une des
manifestations du désengagement de l'Etat visant à impulser le
secteur privé.
En matière de politique de prix, le processus a
été poursuivi pour atteindre l'objectif de libéralisation
large des prix en 1990. C'est ainsi que furent prises certaines dispositions:
le contrôle des prix sur les produits et marchandises importés
soumis au système du taux de marque a été supprimé,
les prix des produits agricoles ont été
libéralisés. En outre, les systèmes, les licences
d'importations et d'exportations en vigueur ont été
supprimés pour promouvoir la libéralisation de l'importation et
de l'exportation des marchandises au Niger. A cet effet, les opérateurs
économiques ont plus de liberté pour importer la
quasi-totalité des produits de première nécessité
et d'en fixer les prix (l'une des raisons qui rend les
produits chers); ce qui a favorisé non seulement la diversification des
produits et des sources d'approvisionnement mais aussi l'opportunité aux
opérateurs économiques de fixer comme bon leur semble les prix
des marchandises qu'ils mettent sur les marchés. Par ailleurs,
l'introduction de la TVA dans les lois des finances en 1986 dont l'objectif est
d'améliorer les recettes de l'Etat a été aussi un
détonateur d'une montée des prix dans le secteur moderne. A
l'évidence toute mesure d'accroissement de la pression fiscale se
traduit par une incitation de la hausse des prix. De même, en raison de
l'enclavement du pays (1000 km) de la mer, les importations sont soumises
à diverses taxes; ces dernières sont nombreuses et peuvent
parfois accentuer la hausse des prix. Enfin, l'exportation en grande
quantité des produits alimentaires vers le Nigeria entraine un
épuisement des stocks et provoque une hausse des prix des produits
alimentaires. En somme, les réformes économiques ci-dessus mises
en place par l'Etat pour des raisons de politiques économiques peuvent
favoriser la hausse des prix qui rend la vie chère. Le tableau
ci-dessous illustre les différentes taxes à l'importation des
produits alimentaires.
Tableau 2 : Types de taxes
à l'importation sur les aliments.
Produits alimentaires
|
Types taxes
|
Taux sur le Montant déclaré
|
Le Riz
|
Droit de Douane
|
10%
|
PC
|
1%
|
PCS
|
1%
|
RS
|
1%
|
TVA
|
19%
|
TVI
|
1%
|
BIC
|
4%
|
L'huile
|
Droit de Douane
|
20%
|
Droit d'assise
|
15%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Le lait
|
Droit de Douane
|
20%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Les pattes alimentaires
|
Droit de Douane
|
20%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Le sucre
|
Droit de Douane
|
20%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Source : Ministère de
Commerce du Niger, 2012.
|