CONCLUSION GÉNÉRALE
vingt mémoires de master, pour ensuite les analyser
à l'aide d'une grille inspirée des travaux de Jacques Maurais.
Puis, en nous basant sur une enquête par questionnaire écrit, nous
avons pu déterminer la place qu'occupe le français dans les
différentes activités scientifiques qui caractérisent le
domaine de la chimie.
Premièrement, durant l'analyse des vingt
mémoires (963 pages), nous avons détecté 1 896
écarts linguistiques ; ce qui est égal à 94,8
écarts par mémoire et 1,96 écart par page et que nous
avons jugé comme acceptable pour des personnes où le
français constitue une langue étrangère. Toutefois,
l'apport de cette analyse est que ses résultats peuvent être
utilisés dans un souci didactique afin de combler les lacunes que
possèdent ces étudiants.
Pendant l'analyse, nous avons remarqué que la
majorité des écarts linguistiques étaient causés
soit par l'influence de l'oral sur l'écrit, soit par le manque de
concentration chez les étudiants ou soit par le contact des langues
(arabe et anglais) présent dans le domaine de la chimie.
Après avoir réparti les écarts
décelés selon les quatre catégories de notre grille
d'analyse, nous avons trouvé que la catégorie contenant le plus
d'écarts est celle d'orthographe grammaticale ; elle comptait à
elle seule 40,08% de la somme des écarts (ce qui est égal
à 38 écarts par mémoire et 0,78 écart par page).
Quant à l'orthographe d'usage, la syntaxe et les choix lexicaux, ils
présentaient respectivement 28,32%, 16,24% et 15,35% de l'ensemble des
écarts.
En détaillant plus l'analyse, nous avons
constaté que les points faibles chez ces étudiants étaient
en premier lieu l'accord des adjectifs et des noms et l'emploi de la majuscule.
Ils comptaient les trois ensembles près de 40% de la totalité des
écarts relevés. Cependant, leurs points forts étaient dans
le non-recours aux anglicismes, l'accord des pronoms et le bon emploi des
verbes (10% des écarts pour les trois additionnés).
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CONCLUSION GÉNÉRALE
De plus, nous avons comparé les écarts de chaque
spécialité et nous avons trouvé que les mémoires de
chimie organique contenaient le moins d'écarts avec une moyenne de 82
écarts par mémoire et de 1,70 écart par page. En
deuxième position viennent les mémoires d'inorganique avec une
moyenne de 91,75 écarts par mémoire et de 1,79 écart par
page. Pour la troisième position, elle est occupée par les
mémoires de chimie pharmaceutique avec une moyenne de 92,6 écarts
par mémoire et 1,79 écart par page. En quatrième et
cinquième place viennent les mémoires de chimie analytique et de
chimie théorique avec respectivement une moyenne de 113 et 102
écarts par mémoire et 2,48 et 2,61 écarts par page. Le
classement des catégories des écarts, de la plus fréquente
à la moins fréquente, était à peu près le
même chez les cinq spécialités. Tandis que celui des types
d'écarts, il variait d'une spécialité à une autre,
à part les erreurs d'accord de l'adjectif qui étaient les plus
récurrentes et les anglicismes les moins présents chez les
étudiants des cinq spécialités.
Ainsi, nous avons examiné les écarts selon le
sexe des auteurs et nous avons observé que les étudiantes
faisaient beaucoup moins de fautes que les étudiants. En moyenne, 98,09
écarts par mémoire et 1,99 écart par page chez les auteurs
féminins contre 116 écarts par mémoire et 2,65
écarts par page chez les auteurs de sexe masculin. Pour ce qui est des
mémoires en binômes mixtes, ils contenaient beaucoup moins
d'écarts (une moyenne de 59,25 écarts par mémoire et 1,17
écart par page). Pendant ce temps, nous avons aussi observé que
l'ordre de fréquence des catégories des écarts
linguistiques était le même pour les trois genres d'auteur
(d'abord l'orthographe grammaticale, ensuite l'orthographe d'usage, puis la
syntaxe et enfin les choix lexicaux). Alors que la fréquence des
différents types d'écarts variait d'un genre à un autre,
à l'exception des fautes d'accord des adjectifs et des
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