CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
consiste à identifier les valeurs, les situations et
les combinaisons des unités employées (MOREAU, 1997, p.218). Par
conséquent, cette examination permet de ressortir les écarts
entre deux ou plusieurs variétés et d'en évaluer la
qualité.
Deuxièmement, les normes prescriptives (ou
sélectives) qui consistent à déterminer un ensemble de
normes objectives (donc une variété) comme étant le «
bon usage ». L'ensemble des critères valorisés peuvent
être proprement linguistiques, comme, le choix de l'emploi le plus
logique, le plus esthétique, le plus fonctionnel, etc. ; comme ils
peuvent être extralinguistiques, par exemple, sélectionner une
variété propre à un groupe précis selon des causes
historiques, littéraires, traditionnelles, culturelles, identitaires,
etc. (Ibid., pp.219-220). Ce qui fait qu'on peut mesurer les écarts
d'une variété par rapport aux pratiques normatives.
I.2.3. La qualité de la langue et la variation
linguistique
Selon Maurais (1999, p.49), « La notion de
qualité de la langue n'acquiert donc tout son sens que lorsque l'on
prend en compte les zones de variation. » En effet, le concept de
qualité peut s'appliquer aux différentes variétés
d'une langue afin de mesurer leurs écarts par rapport à la
norme.
À vrai dire, la sociolinguistique nous enseigne qu'il
existe trois types de variations (Calvet, 1993, p.61 ; MOREAU, 1997, p.284).
D'abord, la variation diatopique (géographique) qui se manifeste par une
différenciation au niveau des unités linguistiques d'une langue
selon les régions. Par exemple, le phonème /r/ se prononce de
plusieurs façons distinctes en fonction de la région
géographique : [K] (le r fricatif) en France et [r] (le r roulé)
en Afrique. Ensuite, la variation diastratique (sociale), qui s'explique par
les diverses pratiques langagières en fonction des classes sociales.
À titre illustratif, les choix lexicaux des hommes diffèrent de
ceux utilisés par les femmes. Généralement, le vocabulaire
employé par les hommes est plus
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