I.4. Récolte de la canne à sucre
C'est la période où les tiges de canne sont
coupées, pour être envoyé au broyage afin d'extraire du
sucre à l'usine. La récolte est conditionnée par le
contrôle des paramètres technologiques de maturation notamment le
Brix et la pureté qui doivent atteindre des valeurs recherchées
respectivement 19 à 22 pour le Brix et 90 à 95 °Z
pour la pureté et un Rendement Hugo Simplifié moyen de 12
(BESSEGUE, 2011).
La récolte se fait en « vert » ou en «
brûlée » (MVEH, 2011), pour ce dernier cas le brulis est fait
en « veille coupe». Bien que la coupe en « brûlée
» présente de nombreux avantages lors la récolte,
préférentiellement, la coupe en « verte » reste la plus
utilisée.
En terme de rendement, grâce aux progrès de la
recherche, les rendements mondiaux de la canne à sucre ont
augmenté à un rythme annuel de 0,6% entre 1961 et 2005 passant
ainsi d'un
![](Cinetque-de-la-richesse-de-la-canne-a-sucre-en-fonction-du-delai-de-maturation31.png)
rendement de 50 tonnes par hectare en 1961 à 65 tonnes
en 2005. Parmi les principaux pays producteurs de canne à sucre, le
Brésil et l'Inde affichent un rendement croissant sur la période
(rythme annuel de croissance = 1,2% pour le Brésil et 0,9% pour l'Inde)
qui leur permet d'atteindre les niveaux de rendement respectifs à
l'hectare de 73 tonnes par hectare pour le Brésil et 62 tonnes par
hectare pour l'Inde en 2005 (FAUCONNIER, 1991).
A SUCAF Gabon, les rendements des parcelles déterminent
la fréquence de replantation. Ces rendement doivent être
impérativement = 60 t/ha pour maintenir la production
des repousses (BESSEGUE, 2011).
I.5. Bio agresseurs de la canne à sucre
I.5.1. Les maladies
La canne à sucre est une pluriannuelle plantée
sur de grandes surfaces en système de monoculture. Cette
caractéristique la rend particulièrement exposée aux
ravageurs ainsi qu'à de nombreuses maladies (CHAMPOISEAU, 2006).
L'utilisation des boutures lors des plantations facilite
considérablement la propagation des agents pathogènes, impliquant
la mise en place de schémas de pépinières, le
développement de techniques d'assainissement du matériel
végétal ainsi que des règles phytosanitaires strictes pour
l'échange du matériel végétal telles que des
quarantaines (FELDMANN et al, 1994; ROTT et al, 1997).
Par ailleurs, les procédés de lutte font
essentiellement appel à l'utilisation de variétés
résistantes qui peuvent jouer le rôle d'inoculum pour des
variétés sensibles, sans toutefois présenter de
symptômes (FAUCONNIER, 1991). En 2000, près de 60 maladies
d'origines bactériennes, virales, fongiques ou encore provoquées
par des phytoplasmes étaient recensées sur la canne à
sucre (ROTT et al, 2000). Dans certains cas (variétés
sensibles, évolution de l'agent pathogène, conditions
environnementales particulières,...), ces maladies peuvent provoquer des
dommages très importants et avoir des conséquences
économiques graves à l'échelle d'une parcelle, d'une aire
de culture, voire d'un pays.
A SUCAF Gabon, il existe principalement cinq (5) maladies qui
provoquent des dégâts et doivent potentiellement faire l'objet de
thématiques de recherches et intégrer dans le schéma
d'assainissement et de sélection variétale. Il s'agit de trois
(3) maladies fongiques (le charbon « Ustilago scitaminea »,
la morve rouge « Colletotrichum falcatum » et Pokka boeng,
« Fusarium monilliforme » d'une maladie virale impliquant le
« Yellow leaf virus
![](Cinetque-de-la-richesse-de-la-canne-a-sucre-en-fonction-du-delai-de-maturation32.png)
(YLV) » responsable du syndrome de la feuille jaune et
une bactériose vasculaire (l'échaudure des feuilles causée
par Xanthomonas albilineans).
L'annexe 4 présente la liste des différentes
maladies de la canne, leur degré de gravité et les pertes
occasionnées.
I.5.2. Moyens de lutte
Les pratiques culturales de la canne à sucre rendent
cette culture particulièrement sensible à de nombreuses maladies
(CHAMPOISEAU, 2006), notamment du fait de quelques spécificités
:
Les épidémies sont facilitées dans un
contexte de monoculture sur de grandes surfaces agricoles ;
la propagation des agents pathogènes est
facilitée par la multiplication végétative par bouturage
et la sélection variétale est longue et difficile, notamment
à cause du caractère pluriannuel de la culture. Les
méthodes de lutte contre l'échaudure des feuilles sont
essentiellement préventives car aucun moyen de lutte chimique n'est
utilisé à l'heure actuelle.
La sélection variétale représente le
moyen de lutte le plus efficace et le plus répandu pour lutter contre
les principales maladies de la canne à sucre. Il permet l'obtention de
nouvelles variétés de canne à sucre par croisements
d'espèces présentant des qualités agronomiques
particulières ou une résistance naturelle à une maladie.
L'espèce S. spontaneaum, résistante à
l'échaudure des feuilles, a été utilisée dans de
nombreux schémas de sélection variétale. La
création variétale est un processus relativement long (10-12 ans
en moyenne) qui nécessite la mise en place de schémas de
sélection complexes. Pour être efficace dans la lutte contre les
maladies à long terme, la sélection doit être
accompagnée de mesures prophylactiques telles que :
i) l'élimination du matériel végétal
infecté ;
ii) le nettoyage et la désinfection des outils de coupe
en pépinières ;
iii) Des contrôles sanitaires et la production de
matériel végétal assaini.
Les contrôles sanitaires stricts ont été
mis en place pour l'échange et la distribution de matériel
végétal (boutures) d'un pays à l'autre, voire même
à l'intérieur d'un même pays. C'est par exemple le
rôle de la quarantaine internationale du CIRAD à Montpellier.
Celle-ci, au cours de deux cycles de quarantaine d'une durée de un an
chacun, a pour objectif de tester, assainir et finalement certifier le bon
état
![](Cinetque-de-la-richesse-de-la-canne-a-sucre-en-fonction-du-delai-de-maturation33.png)
phytosanitaire du matériel végétal
à l'égard des principaux organismes pathogènes de la canne
à sucre (ROTT, 1995) ;
L'assainissement du matériel végétal fait
appel aux techniques récentes de culture in vitro mais aussi
aux techniques plus classiques de thermothérapie des boutures ;
La culture in vitro permet la production et la
multiplication de matériel végétal assaini en laboratoire
à partir de différents tissus de plantes, tels que les
méristèmes apicaux ou les bourgeons latéraux (FELDMANN
et al, 1994). Les vitro plants ainsi produits seront utilisés
pour la mise en place des schémas de pépinières, mais
aussi dans différents essais expérimentaux, notamment de
phytopathologie ;
La thermothérapie des boutures est une méthode
basée sur la destruction des bactéries dans les boutures
grâce à la chaleur, sans dommage pour les tissus
végétaux. Elle est surtout efficace contre les maladies
bactériennes et fongiques. Elle consiste en un trempage des boutures
préalablement immergées dans de l'eau à 25°C pendant
48 heures, suivi d'un bain d'eau chauffée à 50°C pendant une
durée 3 heures (ROTT, 1995). Ce procédé n'est cependant
pas toujours compatible avec la taille des surfaces agricoles à planter,
de même, certaines variétés ne résistent pas au choc
thermique, c'est le cas de la R570 récemment introduite
à SUCAF Gabon où la reprise des bouture est parfois difficile,
occasionnant ainsi de nombreux vides.
I.5.3. Ravageurs
En général, les ennemis sont spécifiques
de certaines zones géographiques que les maladies. En 1953, une liste
mondiale d'ennemis de la canne comprenait 1168 espèces, dont 462
coléoptères, 333 hémiptères, 265
lépidoptères (FAUCONNIER, 1991). Pour le cas spécifique de
SUCAF Gabon, nous retenons essentiellement deux (2) dont : les borers
principaux ennemis de la canne. On estime les pertes totales à 10% de la
récolte mondiale. Ils sont très nombreux, plus graves en climats
peu favorables à la maturation et s'attaquent aux entrenoeuds de la
tige:
Diatraea spp ;
Chilo spp ;
Eldana saccharina; ce sont les plus fréquents et
les plus graves.
L'annexe 4 présente la liste des principaux ravageurs
de la canne, leur degré de gravité et les pertes
occasionnées.
![](Cinetque-de-la-richesse-de-la-canne-a-sucre-en-fonction-du-delai-de-maturation34.png)
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