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Analyse de la gestion des sfd à  travers le dispositif de contrôle et de supervision mis en place par le drs-sfd

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par Nicolas Diodji Mamadou FAYE
BEM DAKAR - International Management Program option Finance 2015
  

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INTRODUCTION GENERALE

De la tontine au microcrédit, la micro finance a fini de faire son petit bonhomme de chemin. En effet, parue en Afrique à partir des années 70 avec comme point de départ le Benin, la micro finance a aidé beaucoup de personnes à sortir de la pauvreté.

Dans son ouvrage intitulé: on ne prête (PAS) qu'aux riches (2005), Maria Nowak précise avec courage que: « le salut des pauvres ne viendra pas des riches sous quelque forme de charité institutionnelle que ce soit. Il viendra de leur autopromotion ».

Cette affirmation de Maria Nowak nous permet de citer Sébastien BOYE et al, (2009) qui définit la micro finance comme étant l'ensemble des services financiers proposés à des individus n'ayant pas, en général, accès aux institutions financières classiques. Partant de là, la micro finance peut être considérée comme un outil permettant d'offrir des produits et services financiers destinés à des personnes à faibles revenus pour le financement de leurs activités.

Toujours, selon BOYE, ce concept financier est une idée révolutionnaire du fait qu'il permet de dépasser les clivages idéologiques et politiques habituels. En effet, s'appuyant sur l'initiative individuelle et la volonté des gens de gérer leur argent, d'entreprendre une activité et d'assumer le remboursement de leurs prêts, la micro finance prend le contrepied de l'Etat providence à qui certains reprochent d'enfermer les plus démunis dans une logique d'assistanat.

En 1993, la zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) a adopté une réglementation spécifique applicable aux Structures Financiers Décentralisés, dite la loi PARMEC (Projet d'appui à la Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit), qui a été transposée au Sénégal en 1994 et promulguée par le Président de la République du Sénégal en janvier 1995.

Cette réglementation s'appliquait uniquement aux institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit. Dès l'autorisation d'exercice par le Ministère des Finances, ces structures obtenaient la personnalité morale qui leur accordait des avantages notamment fiscaux.

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Nicolas Diodji Mamadou FAYE, International Management Program, BEM DAKAR

L'analyse de la gestion des Systèmes Financiers Décentralisés à travers le dispositif de contrôle mis en place

par la DRS-SFD

Les associations et les structures commerciales (établies en société anonyme par exemple) n'entraient pas dans le cadre de la loi PARMEC et ne pouvaient exercer leurs activités de micro finance (octroi de crédits et collecte de dépôts) qu'à la suite de la signature de la « convention cadre» avec le ministre des Finances. Cependant, cette « convention cadre» n'était valable que pour 5 ans (durée illimitée après un premier renouvellement), ce qui était une source d'insécurité pour ces structures, lesquelles ne pouvaient faire de planification stratégique sur le long terme au-delà de la période autorisée, et de fragilité pour attirer des investisseurs indispensables au développement de ces structures.

Au milieu des années 2000, les pays de la zone UEMOA ont constaté que la forte évolution du secteur de la micro finance s'était accompagnée de nombreux dysfonctionnements pouvant remettre en cause son développement et dont les principaux facteurs, imputables ou non à la loi PARMEC, étaient les suivantes (source : loi n°2008-47) :

- le non-respect des dispositions législatives, réglementaires et statutaires;

- les faiblesses dans l'étude des dossiers d'autorisation d'exercice;

- la défaillance du système d'information de gestion reflétée par la faible fiabilité des états financiers de certaines SFD et la non-disponibilité, dans les délais requis, de l'information financière;

- la faiblesse des mécanismes internes et externes de surveillance et des insuffisances dans le suivi des recommandations formulées à l'issue des contrôles. Cette situation est à la base de la multiplication des cas de fraudes et de malversations financiers.

Face à ce constat, les pays de la zone UEMOA ont décidé de remédier à ces manquements par l'adoption d'une nouvelle réglementation, dont les principaux objectifs sont détaillés ci-dessous:

- Poursuivre la diversification du paysage financier de la zone UEMOA pour permettre l'accès du plus grand nombre d'agents économiques à des services financiers fournis par des institutions en mesure d'offrir des garanties de sécurité des transactions à leur clientèle;

- Renforcer la stabilité du secteur par une meilleure protection de la clientèle des SFD, la mise en conformité des institutions avec les normes internationales en vigueur dans le domaine financier, le resserrement des conditions d'entrée dans le secteur et le renforcement de la surveillance par les instances de régulation et de supervision;

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L'analyse de la gestion des Systèmes Financiers Décentralisés à travers le dispositif de contrôle mis en place

par la DRS-SFD

- Améliorer l'efficience des SFD en favorisant la modernisation de leurs instruments de gestion.

Suite aux propositions de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la République du Sénégal a adopté la loi n°2008-47 du 3 septembre 2008 portant réglementation des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD). Les décrets ont été publiés en janvier 2009.

Les principales innovations de la loi n°2008-47 applicable aux SFD portent essentiellement sur:

- l'extension de la nouvelle réglementation à l'ensemble des SFD quel que soit leur structure juridique, même si certaines dérogations fiscales sont uniquement valables pour les SFD sous forme mutualiste;

- l'instauration d'un régime unique d'autorisation d'exercice (agrément);

- la participation de la BCEAO à l'instruction des dossiers d'autorisation d'exercice, l'intervention de la Banque centrale et de la Commission Bancaire dans la surveillance des institutions qui ont atteint un certain niveau d'activité;

- le renforcement du dispositif prudentiel et des sanctions applicables. Par exemple, la protection des déposants est renforcée par l'adhésion obligatoire des SFD à un système de garantie des dépôts ;

- la certification obligatoire des comptes pour les SFD d'une certaine taille financière,

- l'adoption et la publication d'un nouveau référentiel comptable à compter de l'exercice 2010.

Au Sénégal, le secteur de la micro finance est en pleine croissance depuis ses débuts, vers la fin des années 80. En effet, le nombre d'institutions de micro finance n'a pas cessé d'augmenter pour atteindre aujourd'hui 383 SFD dont dix (10) réseaux, six (6) sociétés anonymes SA, une (1) association1. Ce phénomène est loin de connaitre son épilogue car la micro finance a contribué de façon considérable à l'amélioration des conditions de vie des couches de la population les plus vulnérables.

Toutefois, dans sa phase actuelle de consolidation, le secteur de la micro finance connaît de nombreux défis dont le plus crucial est celui de la sécurisation. En effet, les résultats de la

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1 Données consolidées des Systèmes Financiers Décentralisés 2014

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L'analyse de la gestion des Systèmes Financiers Décentralisés à travers le dispositif de contrôle mis en place

par la DRS-SFD

supervision des Systèmes financiers décentralises (SFD) révèlent des problèmes de gouvernance issus de la faible capacité managériale des dirigeants et/ou de pratiques nébuleuses. De plus, les défaillances, voire l'inexistence du contrôle interne sont souvent cumulées à des systèmes d'information et de gestion inadaptés. (cf plan d'assainissement site DRS-SFD)

Dans ce contexte, la supervision et la régulation, entendues comme l'ensemble des règles et mécanismes encadrant la création et le fonctionnement des institutions, cristallisent de grandes attentes. La supervision au sein de l'UEMOA et particulièrement au Sénégal incombe aux Autorités Monétaires des Etats membres à savoir les Ministères des finances sous tutelle de la Direction de la Règlementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés (DRS-SFD) appuyées par la BCEAO.

La DRS-SFD a été portée dans les fonts baptismaux par décret n°2008-642 du 16 juin 2008 modifié, portant organisation du Ministère de l'Economie et des Finances. Elle assure la tutelle des SFD et est chargée notamment d'assurer le contrôle et le suivi des Sfd par une surveillance permanente du secteur. Aussi, la Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes financiers décentralisés (DRS-SFD), s'est-elle résolument engagée dans l'assainissement du secteur, en mettant un accent particulier sur le resserrement des conditions d'accès et le maintien dans la profession à travers:

- le recensement et la classification des institutions ; - l'adoption des mesures adéquates ;

- la stratégie de pérennisation.

En vue d'une maîtrise des risques liés au développement des activités d'intermédiation financière, la supervision constitue la clef de voûte pour la stabilité du secteur et, au-delà des capacités propres de chaque SFD, le garant de sa viabilité. Aussi, la DRS-SFD s'est -elle attelée à disposer des ressources adaptées et d'un système d'informations performant pour renforcer ses capacités de supervision.

Cet exercice a débuté avec la définition d'une stratégie de supervision intégrant le contrôle à distance et la gestion de proximité, le Développement du Système d'alerte précoce (SAP) et du E-Control pour prévenir et mesurer, de façon automatisée, le degré d'exposition des SFD aux risques, l'installation des antennes régionales pour assurer un encadrement de proximité.

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L'analyse de la gestion des Systèmes Financiers Décentralisés à travers le dispositif de contrôle mis en place

par la DRS-SFD

Aujourd'hui, près d'une décennie d'activité après, nous sommes en mesure de nous interroger sur l'impact du dispositif mis en place par la DRS-SFD pour le contrôle des SFD.

D'où le choix de notre thème: « L'analyse de la gestion des Systèmes Financiers Décentralisés à travers le dispositif de contrôle mis en place par la DRS-SFD » autrement dit: Qu'est-ce que le dispositif de contrôle de la DRS-SFD permet de connaitre de la gestion des SFD ?

Tout au long de notre étude nous tenterons de répondre aux questions spécifiques suivantes:

V' Quelle influence le dispositif de contrôle a eu sur les SFD ?

V' Quels enseignements peut-on tirer du mode de fonctionnement des SFD ? V' Quelles recommandations en découlent pour les SFD ?

L'objectif général visé à travers cette étude est d'analyser les résultats du contrôle des Institutions de Micro Finance (IMF) en passant par une analyse du dispositif de contrôle de la DRS-SFD afin de formuler, à leur endroit des recommandations utiles pour leur pérennité.

De cet objectif général nous pouvons poser la question de savoir: Que fait ressortir l'analyse de la gestion des SFD à travers le dispositif de contrôle de la DRS-SFD?

Pour répondre à cette question nous envisagerons deux hypothèses:

Hypothèse 1 : L'analyse de la gestion des SFD fait ressortir la cartographie des risques auxquels les SFD sont confrontés.

Hypothèse 2 : L'analyse de la gestion des SFD fait ressortir les fréquences des anomalies auxquelles les SFD sont confrontés dans leur gestion.

Ce sujet tire sa pertinence du fait qu'il va permettre une étude approfondie de la gestion des institutions de micro finance se basant sur des informations fiables issues de l'autorité de supervision. Il sera dégagé les performances et les manquements relatifs à leur fonctionnement afin de formuler des recommandations de fond pour leur pérennité et l'atteinte de leur objectif, à savoir offrir des services financiers adaptés aux populations, généralement, exclues du système financier classique.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci