III- Des recommandations
Nous avons aussi constaté que ce déficit
s'explique non seulement par une mauvaise gestion du personnel présent
dans certains établissements, les conditions de vie liées
à la localité mais aussi à un
désintéressement prononcé des agents publics à
occuper ces postes. Il serait mieux de prioriser les postes administratifs en
affectant le personnel d'encadrement selon les besoins. Il faudrait faire
très peu recours à la jurisprudence à savoir compter sur
les affinités entre les uns et les autres pour les affectations.
Il serait important pour les autorités administratives
de clarifier dès à présent la position administrative des
conseillers d'éducation. Il s'agit de leur donner le statut soit de
personnel de direction soit de personnel d'encadrement. Avec notre
étude, il serait judicieux dans la recherche de solutions à ce
déficit en personnel administratif et d'encadrement de considérer
les conseillers d'éducation comme personnel de direction. Cela
réduirait considérablement le déficit en «
surveillant généraux 22» que vivent
plusieurs établissements secondaires. Ce qui du même coup permet
d'assurer l'occupation des postes administratifs après avoir
effectué une formation conséquente dans une école de
formation. En ce moment, il ne restera qu'à réfléchir sur
les postes de proviseur et de censeur en vue de proposer à ce que
l'Ecole Normale Supérieure les assure une formation adéquate.
Revoir les sources de motivations des postes administratifs
car cette question de motivation est une donnée non négligeable
pour amener les agents à accepter les postes administratifs. Il serait
possible par exemple de proposer une mobilité de poste comme
récompense d'une mission bien accomplie. Mettre à contribution le
patriotisme pour mieux résoudre ce déficit en personnel
administratif. Doter de moyens roulants aux établissements à plus
de trente kilomètres de la direction régionale serait aussi une
solution motivationnelle.
Il serait possible de permettre aux chefs
d'établissement uniquement, à travers un cadre d'échanges,
une fois le mois au niveau provincial, de se rencontrer pour des
échanges d'expérience pour plus d'harmonisation dans la gestion
des établissements secondaires. La
22 Si tel est le cas, ils seront des conseillers
principaux d'éducation et le titre surveillant général
serait obsolète.
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création d'un cadre légal de concertation entre
les élèves d'une classe, entre les élèves et les
professeurs de la classe ou entre les élèves et un membre de
l'équipe de direction serait une solution pour assurer une communication
interne et permanente. Ce cadre permettra de résoudre les
problèmes évoqués car les multiples débrayages des
élèves sont essentiellement dus à de la
désinformation ou à des incompréhensions. Il sera donc la
première étape de résolution des difficultés
rencontrées par les élèves. C'est un cadre
d'échanges qui pourrait être dirigé par le professeur
principal de la classe ou le CPE. Ce concept « dialogue vie scolaire
» serait mensuel ou lorsque le besoin se fait sentir.
Enfin, il serait souhaitable que les autorités
éducatives se penchent à travers une étude minutieuse sur
l'état psychologique des agents exerçant dans les
établissements secondaires. Il nous a apparu dans certaines
réponses des signes de dépressions, de stress, de mobbing et dans
d'autres, de la démotivation voire de l'amotivation. Ce sont des
facteurs qui influencent négativement les performances des personnes
affectées. Une telle étude permettra de faire un bon diagnostic
et de proposer des actions pouvant améliorer les performances de tous
les acteurs exerçant dans l'enseignement secondaire non seulement au
niveau des professeurs, des membres de l'administration mais aussi au niveau
des élèves.
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