PREMIERE
PARTIE
GENERALITES
1. LE LYMPHOME DE BURKITT
Définition
Le lymphome de Burkitt (LB) est un cancer appartenant au groupe
des lymphomes malins non Hodgkiniens (LMNH) caractérisé par la
prolifération monoclonale lymphoblastique de cellules B
particulières appelées cellules de Burkitt. [10]
C'est la première hémopathie maligne de l'enfant
africain. [6,3]
Historique
Le lymphome de Burkitt a été décrit pour
la première fois en 1958 par Denis
BURKITT, chirurgien anglais travaillant en Ouganda. Celui-ci
constata la survenue très fréquente de tumeurs de la
mâchoire chez l'enfant africain. [16]
En 1964, Epstein et Barr isolent au sein de cellules tumorales
issues de lymphome de Burkitt un nouveau virus appartenant à la famille
des Herpes viridae, auquel ils donneront leur nom. Un lien étroit est
établi entre ce virus et le lymphome de Burkitt de l'enfant africain.
[22]
En 1969, l'OMS définit le lymphome de Burkitt comme une
entité anatomo- pathologique à part entière
caractérisée par un type prédominant de cellules
tumorales. Selon ces critères morphologiques, des cas de lymphomes de
Burkitt sont
diagnostiqués aux Etats-Unis et en Europe. [23] Ces
tumeurs présentent cependant des différences par rapport aux
lymphomes de Burkitt africains au plan clinique et
épidémiologique. [24]
Par la suite, la connaissance du lymphome de Burkitt a
été renforcée par les
données de l'immunologie, de la
cytogénétique et de la biologie moléculaire.
Au début des années 80,
l'épidémiologie du lymphome de Burkitt dans les
pays occidentaux est modifiée par l'émergence de
l'infection par le VIH. On constate
une augmentation de la fréquence de ces lymphomes au sein
de la population
infectée par le VIH qui constitue une nouvelle source
d'étude pour ce lymphome. [25, 26, 27]
Des progrès thérapeutiques importants ont
été enregistrés améliorant nettement la survie des
patients, permettant de noter sa chimiosensibilité. Malgré ces
progrès thérapeutiques, il n'y a pour l'instant aucun protocole
thérapeutique universellement admis; ce qui explique les
variétés de protocoles utilisés par la plupart des
auteurs. [15, 12,7, 13,14]
Epidémiologie
1.3.1. Incidence
L'incidence du LB varie considérablement selon les
régions du globe : 36,1 cas par million d'enfants en Ouganda, 18 par
million au Nigeria, 1,7 par million à Bamako, 0,5 par million en
Angleterre. [28]C'est la première tumeur maligne de l'enfant en Afrique
sub-saharienne: Elle y représente en effet 30 à 60% des cancers
de l'enfant. [3, 29]
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