COUT DIRECT DE LA PRISE EN CHARGE DU LYMPHOME DE BURKITT ET DU
NEPHROBLASTOME DE L'ENFANT AU CHU-TOKOIN
INTRODUCTION
Dans les pays développés, le taux de
guérison des cancers de l'enfant est passé en 30 ans
d'environ 25 % à près de 75 %, toutes tumeurs et
leucémies comprises. Dans les pays en développement, les
résultats sont beaucoup moins bons. En Afrique, les statistiques sont
rares et fragmentaires. L'incidence globale des maladies malignes de l'enfant y
serait du même ordre que dans les pays développés, et en
2000, elle aurait été de 35 000 nouveaux cas chez
l'enfant de moins de 15 ans. Le double est attendu en 2025. [1]
En Octobre 2000, le Groupe Franco-Africain d'Oncologie
Pédiatrique (GFAOP) s'est constitué; avec pour objectif principal
de redresser la situation défavorable en Afrique. [2]
Malgré cette initiative, force est de constater que les
cancers de l'enfant en général, le Lymphome de Burkitt et le
Néphroblastome de l'enfant en particulier constituent encore un
réel problème socio-économique et pronostic dans les pays
africains dont le Togo. Les faits suivants justifient cette situation :
Avant tout la grande pauvreté des populations et des
systèmes de santé, l'insuffisance dramatique des infrastructures,
les prix élevés et la disponibilité aléatoire des
médicaments. S'y ajoutent l'éducation sanitaire des populations
qui est insuffisante, et la formation pratique à l'oncologie
pédiatrique des soignants et de nombreux médecins, qui est peu
développée. Facteurs aggravants majeurs : l'insuffisance, ou
l'absence complète le plus souvent de toute couverture sociale, et une
idée, encore très répandue en Afrique :
« le traitement des cancers en général, des enfants en
particulier, n'est pas une priorité de santé
publique ». [1]
Le programme thérapeutique du GFAOP au Togo s'applique
à deux tumeurs : le néphroblastome et le lymphome de
Burkitt, qui ont en commun un excellent pronostic avec des taux de
guérison dépassant 90 %, tous cas confondus, dans les pays
développés. [1]
Plusieurs études ont permis d'étudier les aspects
épidémiologiques cliniques évolutifs et
thérapeutiques de ces cancers en Afrique [3, 4, 5,6-9, 10, 11, 12-15,
16, 17, 18], mais peu d'études ont porté sur les aspects
médico-économiques de leur prise en charge. Et pourtant ces
cancers posent bien souvent en Afrique un problème
socio-économique. [5, 6, 7, 8, 9, 10, 19]
Ce problème ne devrait pas être laissé
pour compte puisqu'il détermine en partie le pronostic.
Par ailleurs, Le contrôle des dépenses de
santé est devenu un des axes principaux des politiques de santé.
[20]
Les études sur les coûts sont des outils
indispensables pour déterminer l'impact économique d'une maladie
car elles permettent d'assigner les ressources humaines et matérielles
nécessaires pour la prévention, le diagnostic, le traitement et
le suivi des patients. [21]
Connaître le coût de la prise en charge du
Lymphome de Burkitt et du Néphroblastome de l'enfant au Togo est une
chose essentielle pour orienter les décideurs sur les stratégies
à mettre en oeuvre afin d'améliorer le pronostic de ces
affections. Il était donc judicieux de mener cette étude afin de
documenter la littérature médicale sur les aspects
médico-économiques relatifs à la prise en charge du
lymphome de Burkitt et du néphroblastome de l'enfant au CHU-Tokoin de
Lomé et proposer des solutions à même de minimiser le
coût direct de leur prise en charge en vue de répondre à la
demande avec efficience.
Les objectifs assignés à ce travail étaient
les suivants :
Objectif général :
Evaluer le coût direct moyen de la prise en charge d'un
Lymphome de Burkitt d'une part et du Néphroblastome de l'enfant d'autre
part au CHU-Tokoin de Lomé
Objectifs spécifiques :
- Déterminer la fréquence hospitalière du
Lymphome de Burkitt et du Néphroblastome de l'enfant au CHU-Tokoin de
Lomé selon l'âge, le sexe, la localisation de la tumeur et le
stade.
- Déterminer le taux de rémission complète
pour chacun de ces deux cancers
- Evaluer le coût direct moyen des différentes
lignes de dépense : à savoir celui de l'hospitalisation, des
examens complémentaires, des antimitotiques, des traitements adjuvants
et de la Chirurgie.
- Déterminer la part respective de chacune de ces lignes
de dépense dans le coût direct moyen global de la prise en charge
de chacun des cancers
- Evaluer le coût direct de la prise en charge selon le
stade.
Pour atteindre ces objectifs, nous ferons quelques rappels
dans le chapitre généralités, nous décrirons
ensuite notre méthodologie. Nous présenterons nos
résultats que nous discuterons. Enfin, nous dirons un mot de conclusion
et ferons des Suggestions.
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