Chapitre V : Remédiation des
dysfonctionnements et préconisation
pour l'amélioration du dispositif
Dans ce dernier chapitre, nous essayons de proposer des
solutions aux dysfonctionnements notés tout au long de
l'évaluation. Il s'agit aussi de faire des propositions pour
l'amélioration du dispositif pédagogique. Ce dispositif, en
dehors des enseignements, nécessite pour son bon fonctionnement une
bonne organisation et une implication des acteurs.
1. Conception et organisation du dispositif
pédagogique
Malgré la disponibilité de la plateforme et la
formation de la quasi-totalité des enseignants à la conception et
à la mise en ligne de cours, nous constatons qu'il existe des
difficultés pour démarrer des formations à distance. Au
niveau de la filière qui a commencé la FOAD, plusieurs UE sont
encore dispensées en présentiel. Même s'il subsiste des
divergences entre les enseignants et l'administration sur les droits d'auteur,
il faut reconnaitre qu'il existe des difficultés au niveau de
l'organisation du dispositif pédagogique. A mon avis, les projets de
FOAD doivent être portés par les départements et les
filières. La proposition de dérouler telle ou telle formation
à distance doit émaner des assemblées de
département et d'UFR. Le Service de la FAD doit travailler à
convaincre les départements à offrir des formations à
distance, conformément au plan stratégique de
l'Université. Il doit aussi faire un travail d'encadrement et
d'accompagnement des départements qui proposent des formations à
distance. Le fait que les départements soient eux-mêmes les
porteurs de projets FOAD est un gage d'engagement et de motivation des
enseignants. Les départements doivent être mis au coeur du
dispositif pédagogique. Le Service de la FAD doit travailler en synergie
avec les départements pour une bonne conception et une organisation du
dispositif pédagogique.
Des compromis doivent être trouvés sur la
rémunération du droit d'auteurs, des heures de tutorat mais
également sur les modalités et les conditions d'encadrement des
apprenants. La littérature du secteur conseille par exemple un
enseignant-formateur FOAD pour 12 apprenants. Une fois les accords
trouvés, il faut une réglementation précise, à
travers une charte d'enseignants-tuteurs FOAD. Outres les
éléments relatifs à la rémunération et aux
conditions et modalités d'encadrement des apprenants, les point suivants
doivent être précisés et identifiés
concrètement :
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- délais de réponses aux apprenants ;
- éléments de suivi pédagogique ;
- degré d'investissement de l'enseignant-tuteur ;
- éthique liée à l'organisme ;
- informations institutionnelles ;
- relations avec les autres acteurs du dispositif ;
- capitalisation et la mutualisation des expériences.
Selon Jean-Claude LEWANDOWSKI pour réussir un projet
E-learning, il faut « éviter l'improvisation, prendre avec
discernement le conseil de spécialistes, éviter de «
réinventer la roue », ne pas « mégoter » sur le
tutorat, impliquer la hiérarchie, introduire une vraie démarche
de management du changement, sans négliger d'évaluer le
dispositif... Ce sont quelques-uns des principes de base à respecter
»49.
Au-delà des départements, il faut avoir une
démarche inclusive pour prendre en compte les avis des acteurs dans la
conception du dispositif. Il faut sensibiliser les apprenants sur la FOAD et
inviter le personnel administratif et technique à s'impliquer, notamment
les services pédagogiques, la scolarité, la bibliothèque,
etc. L'introduction de la FAOD à l'UASZ est une innovation
pédagogique majeure qui nécessite pour la réussite de sa
conception et de sa mise en oeuvre une implication de l'ensemble des acteurs
surtout les enseignants-tuteurs.
Il faut, à mon avis, l'adhésion des enseignants
avant de les former à la conception et à la mise en ligne de
cours. En effet, la majorité des enseignants formés n'ont
jusqu'à présent dispensé aucun cours en ligne. Seuls cinq
dispensent actuellement des enseignements en ligne. La majorité des
enseignants interrogés disent avoir oublié ce qu'ils avaient
appris. Ainsi, de l'argent a été dépensé presque
inutilement. Pour éviter cette situation, il faut de mon point de vue
:
- identifier avec l'ensemble des acteurs les formations à
proposer à distance ;
- avoir l'adhésion des acteurs surtout des
enseignants-tuteurs ;
- trouver des compromis sur les modalités et conditions de
la mise en ligne de cours et du
tutorat (signature de la charte du tutorat) ;
- former les enseignants-tuteurs impliqués dans la
formation proposée.
49LEWANDOWSKI J-C. Sur les nouvelles façons
de former: Le E-learning, enjeux et outils
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Les formations doivent être ciblées sur les
enseignants qui s'engagent réellement et qui acceptent les conditions
déclinées, notamment au niveau de la charte du tutorat.
Dans le cadre du CDP, environ 20 millions sont
dépensés pour la formation d'enseignants qui ne sont pas encore
réellement engagés, au moment où aucune ressource n'est
prévue pour doter le service de la FAD de ressources humaines
nécessaires pour la conception et la mise en oeuvre du dispositif
pédagogique. Il s'agit notamment de concepteur médiatique,
d'ingénieur en formation à distance, d'ingénieur
pédagogique, etc. La SFAD doit être dotée de ressources
humaines bien formées pour permettre une bonne conception du dispositif
mais également pour accompagner les enseignants dans la
scénarisation, la médiatisation des modules de formation et le
tutorat.
Les étudiants doivent être sensibilisés
aux exigences de la FOAD, notamment sur la nécessité de disposer
d'un ordinateur et d'une connexion internet mais également sur les
prédispositions et les « prérequis FOAD » à
avoir avant de s'inscrire dans une formation à distance. Une bonne
culture TIC est nécessaire pour les étudiants avant leur
entrée en FOAD. « Tout frein technique porte préjudice
à la participation et à la qualité de l'apprentissage
»50.
Les étudiants qui ont une maitrise des outils TICE et
qui ont à leur disposition un ordinateur et une connexion internet sont
le plus souvent en master. Aussi, le nombre d'étudiants à ce
niveau - au maximum 20 par master - est adéquat pour un bon dispositif
pédagogique. De plus, c'est au niveau des masters qu'il existe une forte
demande de travailleurs, qui veulent s'inscrire, mais rencontrent des
difficultés liées à des contraintes de temps et de
déplacement. Une bonne partie de ces travailleurs sont dans les
régions voisines de Ziguinchor (Sédhiou, Kolda), où il
n'existe pas d'établissement d'enseignement supérieur. Dès
lors, dans cette phase où il existe des réticences, des
incompréhensions et une insuffisance de ressources, il serait plus
indiqué de démarrer les formations à distance au niveau
des masters.
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