0.2. PROBLEMATIQUE
En cette période du troisième millénaire,
la problématique de l'encadrement de la jeunesse se pose dans un
monde en pleine mutation, où l'explosion démographique, la crise
économique généralisée et les fléaux
affectent grandement la société et singulièrement sa
couche juvénile. La jeunesse étant mal encadrée surtout
que c'est sur elle que repose l'avenir de la nation, ne sachant quoi faire,
elle s'investisse plutôt dans la délinquance. De nombreux maux
minent la génération montante et freine son élan dans
l'oeuvre de construction nationale. Ces maux sont entre autre des
problèmes d'éducation, d'emploi, de pauvreté,
d'environnement, de toxicomanie et de santé. Les grands défis de
notre temps, la désertification et son corollaire, la famine, la drogue
devenue endémique et le chômage plongent les jeunes dans un
état de désespoir voire même de fatalisme d'où un
manque d'initiatives au niveau de la jeunesse. Les Nations Unies estiment
à 150 millions le nombre des jeunes définis comme jeunes
désoeuvrés. Les causes peuvent être multiples :
Violence, drogue, alcoolisme, décès d'un parent, explosion
familiale, conflits armés, catastrophe naturelles ou simples et
l'effondrement socio-économique. Si certains survivent grâce
à des petits boulot comme cireurs de chaussures ou vendeurs au
marché, nombreux sont ceux qui meurent dans la rue, victime de la
drogue, des guerres des gangs ou des maladies sans aucune forme
d'éducation de base ni la moindre notion économique, ces enfants
n'ont aucun avenir et leur espérance de vie reste effroyablement basse
(Rapport UNESCO, 2014).
La République Démocratique du Congo est
complètement dominée par la croissance démographique, les
catastrophes écologiques, les conflits armés et les crises
économiques, voilà pourquoi une question reste à savoir de
quel est le sort réservé à la jeunesse. Selon le sondage,
la majorité de la jeunesse congolaise à l'Est du pays est
désoeuvrée suite à la pauvreté et au chômage.
Cette jeunesse est plus en plus nombreuse et qui constitue la relève de
demain, est de nos jours confrontée à des sérieux
problèmes, suscitant des grandes réflexions.
Aujourd'hui en RDC il est très difficile de savoir la
place qu'occupe la jeunesse dans le développement du pays, tant cette
jeunesse est confrontée au manque d'emploi, d'éducation, aux
méfaits de la prostitution, de l'alcool, de la drogue, de malnutrition
et d'abandon. Ainsi, la jeunesse situe le grand problème de son
évolution dans la douloureuse interrogation qu'elle se pose du jour au
lendemain « Qu'est-ce-que je veux faire pour
vivre ? ». Le manque de réponse à cette question
conduit à ce que nous déplorons aujourd'hui et que nous appelons
« délinquance juvénile » (R.P.Guy d'Haenens,
2012).
La province du Nord-Kivu en général et
particulièrement la ville de Goma, les jeunes congolais n'ont pas le
moyen d'agir. A défaut de recevoir une éducation de
qualité, des emplois décents, des moyens de subvenir à
leurs besoins et un accès aux soins de santé, ils s'investissent
plutôt dans la débrouillardise, surtout au vol afin de trouver de
la nourriture et de l'argent pour survivre.
D'innombrables jeunes meurent de faim ou de maladie. Pendant
des mois voire des années, ils dorment dehors et sont exposés
à plusieurs problèmes, les rendant vulnérables. De
nombreux jeunes ne participent à aucune formation leur permettant de
développer des compétences professionnelles, cela est en partie
dû au manque des centres d'encadrement et d'atelier d'apprentissage des
métiers qui pouvaient leurs permettre de trouver un encadrement
adéquat et changer leurs conditions de vie. L'encadrement ne vise pas
seulement à ce que les jeunes soient réinsérés dans
la vie normale, il est aussi essentiel que ces derniers soient aidés
économiquement et psychologiquement, afin de subvenir aux besoins de
leurs enfants. Beaucoup des garçons et des filles sont
stigmatisés par leur communauté. Les jeunes filles devenues
mères doivent trouver seul à manger, de quoi se loger, et
demeurent invisibles puisqu'elles sont vue d'un oeil plutôt que comme les
victimes de terribles abus (Pole Institute, 2013).
La population de la ville a besoin du sursaut des ainés
pour un encadrement adéquat des jeunes menacés par un
phénomène perçu comme une bombe à retardement ou un
legs de la gestion chaotique des premières années de la
république. Une catégorie de la jeunesse actuelle sans emploi, ni
occupation a sombré dans le désarroi et fait peur, l'on serait
même en droit de se demander si l'élite politique a conscience de
la situation précaire dans laquelle elle se trouve actuellement. Les
statistiques montrent que la République Démocratique du Congo
compte environs 600 000 jeunes en situation difficile. Ce sont des enfants et
des jeunes de moins de 18 ans dont 74% sont des garçons et 26% des
filles. Deux tiers d'entre eux ont encore un ou deux parents en vie, 20% de ces
enfants n'ont jamais été scolarisé. La majorité,
soit de 64% a le niveau du cycle primaire. Il y a manque d'encadrement de la
jeunesse par l'Etat congolais et par les parents.
Fait-on observer de bonnes sources, les parents sont
incapables d'assurer leur rôle à cause de la misère
généralisée et du coût élevé des frais
de scolarité. Ces jeunes devraient être
récupérés et encadrés par l'Etat ou de créer
des centres d'hébergement et de récupération. Dans le cas
contraire, l'Etat devrait subventionner les centres et les associations des
particuliers qui s'occupent de l'encadrement de la jeunesse.
La désarticulation qui existe entre la famille, l'Etat
et les associations entraine la déperdition de la jeunesse congolaise.
Cette réalité pourtant déplorable rencontrée en RDC
et dans la ville de Goma en particulier, parfois avec beaucoup d'ampleur en ce
sens que la crise observée depuis plusieurs années freine le
développement économique de ce pays (Digital Congo, 2013).
Devant la gravité de la situation, il s'observe depuis
un certain temps une certaine prise de conscience dans les organisations de
tous genres qui se bousculent pour venir au secours de cette jeunesse
désoeuvrée.
En parenthèse de ces organisations, se trouve
l'ONGD-CAJED (le Concert d'Action pour Jeunes et Enfants
Défavorisés) qui est l'acteur parmi les principaux qui militent
en faveur de cette jeunesse qui fait l'objet de notre étude.
C'est dans ce contexte que nous avons pensé en nous
orientant au CAJED ; nous avons voulu saisir le bien-fondé d'une
telle initiative.
Par apport à cette visée, l'unique question qui
émerge peut être libellée de la manière
suivante : l'ONGD-CAJED apporte-t-elle une réelle contribution sur
l'amélioration des conditions de vie de la jeunesse
désoeuvrée de la ville de Goma et leur réinsertion dans la
vie socioprofessionnelle ?
Pour faire l'objet de notre étude, nous cherchons
à répondre aux interrogations spécifiques
suivantes :
1. Quel est l'impact de l'ONGD-CAJED dans
l'amélioration des conditions de vie de la jeunesse
désoeuvrée ?
2. Quelle est la piste de solution pour améliorer la
réinsertion socio-économique et professionnelle ainsi que les
conditions de vie de la jeunesse désoeuvrée ?
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