CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Concept d'aire protégée et de
conservation
Selon l'UICN (2008), l'aire protégée est
définie comme « un espace géographique clairement
défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen
efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la
conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques
et les valeurs culturelles qui sont associées ». Ce sont des zones
qui sont aménagées de façon à répondre
à des objectifs de conservation spécifiques et compatibles.
La conservation de la nature implique l'adoption de mesures
décidées par les pouvoirs publics pour d'abord protéger en
vue de la connaissance des écosystèmes naturels par la recherche,
aménager au besoin pour rétablir les équilibres
écologiques, et gérer durablement pour soutenir le
développement socio-économique (TCHABI, 1993 ). A
l'échelle mondiale, la conservation de la flore et de la faune figure
bien à l'ordre du jour des gouvernements : près de 4% de la
surface de la terre sont en effet aménagés pour préserver
les espèces et les écosystèmes. Il ne s'agit pas de
décider la conservation de la nature qui est une bonne chose, mais bien
de déterminer comment la mener à bon escient dans
l'intérêt national et en fonction des moyens dont dispose chaque
pays.
Les aires protégées contribuent à la
conservation des ressources biologiques et au développement durable en
:
+ maintenant la stabilité du milieu naturel et la
capacité de reproduction des écosystèmes;
+ offrant des possibilités d'éducation, de
recherche scientifique, de loisir et d'écotourisme;
+ créant des emplois et des opportunités de
développement culturel concept
d'approche participative.
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock
et TOHOUN S. S. D. Grâce
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Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
1.2 Concept de gestion des Zones d'Occupation
Contrôlée (ZOC)
Les projets de conservation de la biodiversité
comportent tous une dimension sociale et la question de l'implication des
populations riveraines dans la gestion des ressources naturelles est devenue
essentielle. Les Approches Participatives de gestion des ressources naturelles
ont été ces dernières années très fortement
soutenues par les bailleurs et les institutions en charge des programmes de
conservation, de la biodiversité (ADAMS et al., 2004; ROBBINS
et al., 2006).
Dans la majorité des cas, on constate que les questions
d'occupation des terres touchant les utilisateurs des ressources naturelles ne
sont pas prises en compte en périphérie des aires
protégées. Peu de plans de zonage intègrent des terroirs
ou des aires de parcours reconnus légalement et sécurisés
pour les populations, au même titre que le sont les terres à
vocation de conservation sécurisées par l'Etat et les agences de
conservation. Le zonage de zones d'occupation contrôlée, suivant
divers systèmes de classification, ne concerne souvent qu'une portion
des espaces normalement exploités par les populations, voire de
nouvelles terres mises à leur disposition, suite à la
montée démographique des villages dans les systèmes
fonciers locaux. De même, l'intégration des stratégies
pastorales et des besoins des éleveurs dans les programmes
d'aménagement du territoire en périphérie d'aire
protégée débouche rarement sur la sécurisation des
routes de transhumance et des aires de pacage et sur l'aménagement de
points d'eau à destination du bétail.
Ceci engendre une rivalité entre éleveurs
transhumants et agriculteurs pour valoriser l'espace et ses ressources ou un
conflit entre les riverains des aires protégées et les
gestionnaires de celles-ci.
L'aménagement du territoire en périphérie
des aires protégées présente des difficultés du
même ordre pour des populations moins mobiles mais dont l'usage de
l'espace et de ses ressources est associé à des cycles de
rotation. Bien que
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Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
sédentarisées, ces populations exploitent de
vastes finages, dont une part, en jachère, ne donne pas l'impression de
faire l'objet d'une quelconque appropriation.
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